surtout si vous allez du côté du Rio Negro (eaux acides) et pas du Solimoes (et des igarapés affluents bien sûr)
Cela dit, une piqûre suffit pour attraper le paludisme, si le moustique st déjà infecté. Et pour le reste il nous est impossible de vous recommander de faire ceci ou cela, parce que les crises de paludisme peuvent être de simples épisodes de qq jours désagréables (TRES désagréables) comme des possibilités (heureusement rares) de sombrer en qq heures dans un coma suivi de mort
En outre votre historique médical nous est inconnu, seul votre médecin peut évaluer les risques (si vous avez le foie et les reins fragiles, le palu est vraiment à éviter, critères parmi d’autres)
Pour ma part, ayant vécu des années durant en zone impaludée (le traitement préventif est impossible à prendre au long terme) je peux vous faire part de mon expérience.
Je diminuais les risques par des répulsifs dès le coucher du soleil, mais attention… la piqûre des anophèles est à peu près indolore donc ne croyez pas que parce que vous ne les sentez pas, ils ne sont pas là. Il y a des gens apparemment immunisés, parce que moi je faisais mes crises régulièrement (une dans un groupe, c’était pour moi^^), et eux qui vivaient dans les mm conditions que moi, sans précaution, n’étaient jamais touchés.
J’ai fait des dizaines de crises: les symptomes sont variés et parfois très atypiques**, donc au moindre doute, consulter (si vous avez pris l’option non prévention). Au Brésil, les centres de lutte contre la malaria sont très efficaces et gratuits, vous y serez sans doute mieux soignés qu’en France (question d’habitude).
Des crises peuvent se déclencher des mois après l’infection donc y penser au retour (le toubib français penserait naturellement à une grippe si vous ne lui signalez pas le séjour en Amazonie et il ferait un dignostic erroné)
Pdt le séjour et les jours d’après, bannissez l’aspirine et l’ibuprofène au profit du paracétamol (sans surdose), qui aggravent les conséquences des crises. Portez sur vous votre groupe sanguin car en cas d’accès pernicieux (très rares mais terribles), la seule chance de survie, c’est une transfusion de culots de sang (vous perdez toutes vos hématies en peu de temps)
Et le paludisme ne doit pas vous faire oublier la dengue, maladie urbaine qui sévit à peu près partout au Brésil (pas de prévention sauf répulsifs et moustiquaires, pas de traitement sauf symptômatiques) Risque statistique de la choper bien plus élevé que celui du palu (appelé malaria, au Brésil)
Cela ne doit pas vous effrayer. Le pire n’est pas certain ni même probable, et le Brésil est un pays merveilleux ou en plus, qd on va ds une clinique privée, on est aussi bien soigné que chez nous
(ou pour la malaria, dans les centres publics dédiés. Il vaut infiniment mieux avoir affaire à un agent de santé brésilien qui voit passer vingt cas par jour plutôt qu’à un médecin français qui en verra dix dans sa carrière. Surtout que si ça semble sérieux, le premier orientera vite vers le médecin référent)
Détection. La “goutte épaisse”, examen de sang au microscope. Des fois on tombe tt de suite sur le parasite, le traitement est alors dispensé immédiatement. C’est l’affaire de trois jours environ, plus une semaine de grosse fatigue.
Des fois hélas, mm avec soin, on le rate: traitement retardé et le parasite apparait qq jours après.
Si vous êtes dans un coin très reculé, cherchez à voir l’emballage des cachets (rarement, trafics de médocs et contrefaçons pour alimenter les garimpeiros, madedeiros etc. à moindre coût. En ville, c’est désormais sécurisé)
** Pour ma part j’ai connu le palu “classique” (fièvres énormes - on peut flirter avec les 42° - avec suées abondantes et glacées, hallucinations, divagations, et entre ces épisodes, moments de bien être total et d’euphorie mentale qui font croire que c’est fini… sans soins, deux ou trois jours après, ca repart en pirepuis que la prolifération des parasites est exponentielle) Impressionnant mais diagnostic facile, tous les symptomes y sont.
Atypique. Fièvre moyenne, nausées, coliques, déprime. On pense à une gastro des jours durant, on s’automédique au lieu de soigner la cause et qq jours après, aggravation et on en arrive au premier cas.
Autre atypique. Fièvre sans les suées, céphalées, on pense à la grippe ou à la dengue. Puis aggravation
Autre atypique… Suées, douleurs, désordres mentaux sans les suées caractéristiques. Puis aggravation
Une fois (réanimation puis hospitalisation en médecine pdt dix jours). Perte subite et totale de lucidité avec la fièvre énorme, puis coma: si un tiers ne m’avait pas amené à l’hôpital, je serais mort en qq heures. Si on est accompagné, risque moindre que si on est seul.