Bonjour Romaris,
je vous détaille mes sensations à propos de ces deux lieux.
-Skala Eressou: c’est une longue et large plage de sable entourée des massifs volcaniques caractéristiques de l’ouest de l’ile. Il y a une dizaine d’années, seules les lesbiennes venaient de toute l’Europe dans des hôtels women only, allaient au fish spa (des poissons mangeaient les croûtes de vos éraflures), aux pilates, aux stages de réflexologie plantaire…
La crise des migrants en 2015 a stoppé net les flux et la nouvelle clientèle vient D’Athènes avec le nouveau bateau de la Blue Star qui accoste tous les samedis à Sigri. S’y ajoutent la jeunesse de Mytilène et leurs voisins de la Côte turque qui aiment y passer leurs vacances…
Le lieu est convivial, cool et amical. Tout le monde se promène en maillot de bain le long du front de mer sur des balcons de bois construits sur la plage.
Donc nul besoin d’être une fille qui aime les filles pour se sentir bien à Skala Eresou.
Les promenades dans l’ouest de l’ile (musée , monastères, caldeiras) nécessitent un véhicule.
-Plomari est une petite ville autrefois industrielle construite le long de la rivière Sedounda.
Venant de Molyvos, le centre-ville parait tartignole, avec sa grande place mal foutue, ses bàtiments et hôtels des 60s déjà bien dégradés. Et puis on s’entiche vite de Plomari dès qu’on quitte le front de mer: villas néo-classiques, anciennes maisons orientalisées avec de beaux oriels sculptés, anciens bàtiments industriels (savonneries, huileries, tanneries…) rénovés et partout de mini-ateliers qui fonctionnent encore: selleries, embouteillage de l’ouzo qui embaument toute la rue et surtout la Plateia Veniamin (Benjamin) bordée d’archaîques Kakenia. Avec deux-trois mots de grec, vous serez vite adotés par les papoudes qui sirotent leur café. La visite de la ville , à pieds, prend bien plusieurs matinées.
Plages: à Plomari même à Ammoudeli (le sol est une plaque de schiste) et à Plakakia (sable et rochers). Sinon, il faut aller à Agios Isidoros (3km), le site touristique, ou à Melinda (6 km) de galets plus traditionnelle . De Melinda, à pied ou en bateau, ou peut rejoindre la Panagia Krifta: chapelle (sans intérêt) cachée au fond d’une baie où s’écoulent des sources chaudes.
Par Megalochori, on atteint Agiassos, village de montagne dans sa forêt de feuillus, à la fois centre spirituel de l’ile (une icône miraculeuse de la Vierge) et artisanal: potiers, fromagers et beaucoup de menuisiers et sculpteurs sur bois spécialisés dans le mobilier ecclésiastique et les coffres ouvragés ( et des plateaux de tavli).
Sur la place centrale, on déguste le touloumotyri, fromage de chèvre et brebis mis à cailler dans une outre en peau de chèvre, côté poils. Pour que ça passe, on boit avec un verre d’ouzo aneroto (sans eau) et vous voilà devenu un vrai mytilinien.
Du village, sentiers qui mènent au mont Oympe, montagne de marbre gris et point culminant de Lesbos. Facile mais nombreuses antennes militaires au sommet (le sultan est en face).
A ma connaissance, pas d’hébergement à Agiassos.
Bon choix et bon séjour.