Pour notre dernière soirée à Bangkok nous décidions de la passer en haut de la célèbre Bayioke Sky. La vue est majestueuse, nous ne sommes que cinq personne à l’admirer, personne pour nous gêner lors de la prise de photo, c’est le pied. Pour ce qu’il y est du repas cela nous a vallu une crise de rire tant il était ignoble (Non je vous jure je ne suis pas difficile) Il y à deux ans j’avais été agréablement surprise mais cette année…
Le lendemain réveil difficile, nous avions rendez-vous avec Siem Reap. L’étape que j’attendais avec impatience. Après toutes les formalités du visa, nous sortions de l’aéroport et le chauffeur de la guest house ou nous séjournions (Happy GH), nous attendait. Lors de notre trajet jusqu’à Siem Reap nous négocions avec lui le tarif de notre excursion du lendemain, les Temples d’Angkor (12$ la journée). Nous avions optés pour une seule journée et oui, nous l’avons amèrement regretté. (Ce n’est pas comme si nous n’avions pas été prévenu sombre idiots que nous sommes…)
La visite débuta a 5h, je découvrais enfin les coulisses de ce magnifique spectacle. En face de moi les premiers rayons de soleil peinaient à transpercer les nuages, laissant les courbes du temple se détacher de la nuit, un spectacle des plus somptueux. A ma gauche un milliers de personnes se bousculaient pour avoir LA photo du temple qui se refletait sur le lac. Nous nous dépechâmes de retrouver Narong, notre chauffeur pour qu’il nous amène au non moins célèbre Ta Phrom ou “Angélina Jolie Temple” comme certains l’appelait mais malheureusement celui-ci n’ouvrait qu’a 7h30. Nous décidions d’aller prendre notre petit déjeuner dans un petit restaurant proche de celui-ci, je commandais un Loc Lac (le premier d’une longue série), et nous passâmes l’heure qu’il nous restait à discuter avec Narong. Celui ci m’en appris plus sur l’histoire des Khmers rouge, une histoire que je ne connaissais que très peu. Son père avait été tué par ceux-ci et il dût fuir son village comme bon nombre de Khmers. Au fil de la conversation Narong s’ouvrit de plus en plus, et m’appris que les buts qu’il avait dans la vie étaient de s’acheter une toyota Camri pour devenir chauffeur de taxi, de voir la mer et de “voir son pays en tout petit” (Traduction même ci certain l’auront compris : prendre l’avion). A 7h30 tapante nous nous rendions à Ta Phrom et je débutais la visite du temple avec une présentation on peu plus amicale avec ma phobie d’occidentale, les grosses, très grosses araignées. (Non cette remarque n’est pas inutile car le Cambodge à été en quelque sorte une thérapie contre cette phobie, bon j’ai toujours peur des grosses velue mais plus aucune peur des autres, donc si un autre phobique passe par là, il saura :D)
La visite des temples dura jusqu’a la fin de l’après midi, Nous avions réalisé le petit circuit (sauf Bantea Srey, l’ultime temple que nous avions visité). Un énorme coup de coeur pour Bayon Temple, vraiment très énigmatique et superbe.
Le lendemain nous avions prévu de nous rendre au Phnom Kulen alors sur le chemin du retour Narong nous proposa un programme pour le lendemain. Il nous conduirait très tôt à destination, nous guiderait avec une amie toute la matinée, et pour l’après midi nous étions attendu chez lui, dans son village à 25 km de Siem Reap. Nous étions agréablement surpris par cette invitation et croyez moi, nous étions à mille lieu de savoir ce qui nous attendait le lendemain. Rendez-vous pris, il nous déposa à Pub Street et nous y passerions notre première vraie soirée cambodgienne.
L’ascension du Phnom Kulen ne fut pas de tout repos. Les tuk tuk ni ayant pas accès, Narong détacha la remorque de son tuk tuk et alla la garer non loin du point d’accès. C’est donc comme cela qu’il s’improvisa chauffeur en moto avec mon copain.
Pour ma part, je montais derrière son amie (qui était vraiment une super pilote). Comme je le disais la montée ne fut pas de tout repos, la route était tape-fesse mais les paysages en valaient vraiment la peine! Notre première halte se situa dans un petit vilage que je ne pourrais nommer. Paisible et accueillant, prières et chant traditionnel, nous montions les quelques marches qui nous permettaient de regagner l’abri d’un énorme Bouddha allongé doré. Quelques croyants faisaient des offrandes, d’autres priaient, j’en profitais pour aller admirer l’incroyable panorama qu’offrait la vue… Une immense forêt dense et quelques villages parsemé ici et là sur une colline.
Deuxième étape de notre circuit, la rivière aux milles lingas. Là encore nous étions seul avec nos guides, un enfant qui s’amusait dans l’eau, et une marchande de riz gluant au coco dans une feuille de bananier. L’amie de Narong nous en offrit quelques un, ce qui nous ravit. Nous nous rendions enfin à l’endroit dont je rêvais depuis si longtemps, c’est la première fois que je pu en admirer une, elle me fit le plaisir d’être abondante et majestueuse:
Encore une fois nous étions seuls ! Elle était si belle et si…fraîche ! Nous avons pu en profiter une bonne trentaine de minutes avant qu’un van de touriste n’arrive… C’était vraiment la première cascade que je pu admirer, comprenez mon enchantement
Le moment tant attendu arriva, Narong nous ramena dans son superbe petit village ! Lorsque nous arrivions une dizaine d’enfants se tenaient là nous saluant à grand gestes ! Je demandais immédiatement à Narong de nous déposer dans une petite “épicerie” du coin, où je pris le soin d’acheter une caissette de bière, et des bonbons. Les enfants furent ravis et les hommes aussi. La femme de Narong, une policière de Siem Reap me fit visiter les diffèrentes installations: leur maison, la grange à riz, les rizières sèches, la salle à manger-cuisne, et la petite salle de classe que le frère de Narong avait aménagé.
Je pris conscience de la pauvreté dans laquelle ils vivaient tous ensemble mais heureux malgrès tout. Ce sont les hommes de la famille qui ont construit cette partie du village. Le frère de Narong m’invita gentiment à donner leur premier cours d’anglais aux enfants du village et j’en fut ravi ! Un moment inoubliable. Par la suite je leur appris le jeu du célèbre “le facteur n’est pas passé”. Barrière de la langue oblige, je ne fis que fredonner l’air et au bout de quelques tours je fus rejoins par la totalité des enfants qui jouaient. Ils m’apprirent à leur tour quelques jeux que je ne connaissais pas. Au bout d’un moment plusieurs personnes nous rejoignirent. Nous furent présenté au chef du village, le beau-père de Narong et les festivités commencèrent. Les hommes avaient apporté des instruments de musique, et initièrent mon copain a y jouer tandis que les femmes m’apprenaient la célèbre danse des Apsaras. La bière et la bonne humeur coulaient à flot, les enfants riaient, ce fût la soirée la plus inoubliable que je passais.
Je ne savais pas vraiment comment remercier Narong d’un tel acceuil et d’une tel générosité, puis certains de ses propos me revenirent en tête…
Il rêvait de voir la mer et notre prochaine destination était Sihanoukville…