Les points de vue différents entre sysy et moi proviennent de nos conditions de vie respectives. Elle me parait partager l’extrême dureté de la vie du “cubano de a pié”, le cubain de base, celui qui n’a que ses pieds pour se déplacer.
En ce qui me concerne, je dépense beaucoup moins qu’un touriste, n’ayant pas à louer de logement et pouvant m’alimenter en monnaie nationale avec les produits de l’agro. Par ailleurs j’évite un problème majeur, celui du transport, en habitant en ville et en me déplaçant à vélo.
La situation réelle du peuple cubain est bien cachée, ici ce n’est pas Mumbai avec ses familles qui vivent dans des abris en carton, mais ce sont des maisons surpeuplées, souvent au bord de l’écroulement.
La pratique locale veut qu’on maintienne une apparence de façade, par exemple, vous pouvez passer devant des magasins sans voir de queue… Mais la queue est bien réelle et peut durer une demi journée, sauf qu’elle a été déportée dans la rue d’à côté.
Sinon, je ne saisis pas bien pourquoi elle conseille d’aller en vacances ailleurs. Les premiers touchés par un boycott sont les citoyens, pas les dirigeants.
Je connais plusieurs propriétaires de casas particulares qui rament pour survivre, qui doivent maintenir en bon état des maisons avec des matériaux raréfiés aux prix en hausse… Et avec une clientèle réduite qui essaie souvent de négocier.
En ce qui concerne la fête et la musique, c’est encore plus indispensable quand il n’y a pas grand chose qui va bien.
J’étais à un mariage il n’y a pas longtemps et l’ambiance était bien là. Les casas de la música sont de nouveau ouvertes ainsi que pas mal de lieux pour la musique.
Venir en vacances à Cuba n’a rien d’humanitaire, mais je ne vois pas pourquoi il faudrait culpabiliser au point d’y renoncer.
Un détail : le poulet en provenance des USA n’est pas donné, mais bien vendu à l’état cubain qui le paye en dollars.
Cuba rompe récords de importación de pollo estadounidense en 2021: 307,6 mil toneladas. En 2021 Cuba importó la cifra récord de 307,6 mil toneladas de carne de pollo de Estados Unidos, que costaron en total de 279,7 millones de dólares, según informó el economista cubano Pedro Monreal.