Ceci est une infos qui m’a été posté et dont je veux faire profiter tous les routards qui parcourent plusieurs pays frontaliers au VN et en particulier, le poste frontière entre le Laos et le Cambodge.
Je poste le message, tel qu’il m’a été transmit
Poste Frontière Laos-Cambodge: attention aux arnaques!
Bonjour !
Des nouvelles fraiches de la frontière Laos-Cambodge et les
diverses arnaques.
1)- Si vous venez de Don Det / Don Khon, et planifiez
d’aller au Cambodge (Phnom Penh ou Siam Reap), ce n’est pas la peine de réserver votre bus à Don Det ou Don Khon, vous le paierez le
double. Il suffit de prendre le bateau du matin (8h) pour Nakasang, et
ensuite de prendre votre billet à la gare routière de Nakasang. Mon
très grand conseil est de ne réserver votre bus UNIQUEMENT 'à la
frontière :
Jusqu’à encore récemment (et peut-être même encore) il y
avait des collusions évidentes entre la mafia des bus locaux et celles
des douaniers : les premiers vous proposaient de vous décharger des
“tracas des bakchichs” des douaniers en vous demandant encore plus de bakchich ! Résultat : au lieu de payer 2$ (tampon sortie Laos) + 2 $
(visite médicale bidon pour entrer au Cambodge) + 5 $ (tampon visa
Cambodgien), ils vous en demandaient 10 $ de plus soit 40 $ au lieu de
30$ (prix réel du visa Cambodgien), avec donc 3 $ pour leur poche
(puisqu’ils évitaient de toutes façons la visite médicale).
Il semble que cette pratique ait été mise en défaut depuis quelques
mois par une des compagnies de bus les plus sérieuses et fiable
aujourd’hui sont: (AVT, Asian Van Transfer).
Si l’on vous propose cette possibilité (10 $ de plus) refuser catégoriquement et EN GROUPE, car cela ne fait qu’encourager la corruption ambiante. On tentera
peut-être de vous intimider en vous expliquant que si vous voulez
gérer seul ce passage de frontière ça prendra plus de temps et que le
bus ne vous attendra pas (même si vous avez payé votre billet jusqu’après la frontière et même si vous avez encore vos sacs dedans.
C’est UNE des raisons pour laquelle il est fortement déconseillé de réserver
votre trajet au delà de la frontière. En outre, cette attitude fait le jeu des
douaniers, qui, sachant que votre bus ne vous attendra pas, mettent la
pression en refusant de tamponner votre sortie du territoire si vous
refusez de payer leur bakchich de 2 $.
2)- La 2me raison, c’est que lorsque vous payez à l’avance, vous n’avez aucune idée de l’état des bus dans lesquels l’on vous parquera, même si on vous a promis sur le papier, que les bus ou van étaient super luxueux.
Après le passage de la frontière, il y a plusieurs compagnies de bus qui
proposent des transferts jusqu’à Siam Reap ou Phnom Penh.
La plus fiable, comme je l’ai déjà dit (et je n’ai pas d’actions ni d’intérêts
dans la compagnie), c’est AVT, avec un personnel sympathique et
“helpful”, des vans climatisés et en bon état, et qui ne remplit pas
ses vans à 20 pour des trajets de plusieurs heures…
Maintenant le passage de la frontière :Voici ce qui s’est passé hier 8 aout 2016, et
j’espère que cela constituera un moment qui fera date dans la cessation de cette corruption institutionnalisée :
Donc, sur le chemin de la frontière, dans le minibus plein de jeunes
qui allaient aussi au Cambodge, j’ai annoncé la couleur en
réexpliquant à tout le monde les scans…
Il y en a qui connaissaient la pratique et d’autres pas, mais tout le monde s’est tout de suite mis d’accord pour “l’union sacrée”, mais avec bibi quand même comme bélier…
On m’a donc fait passer le premier à la frontière Laotienne, et comme
un innocent j’ai donné mon passeport par une petite fenêtre qui
obligeait les gens à se baisser pour voir les douaniers de l’autre
coté, qui étaient 4, dont une femme très sévères…
Déjà mis en position d’infériorité, j’ai compris le truc. Je ne me suis pas baissé et comme c’est eux qui demandaient les « soussous », fallait qu’ils viennent vers la fenêtre pour demander les 2 $ (et devant mon refus, rendre le passeport, sans le tampon de sortie évidemment).
- Au 1er aller-retour de passeport, j’ai répondu que non, il n’y avait pas de “frais de tampon” qui vaille.
Au 3me aller-retour, j’ai commencé à m’énerver en leur disant très fermement qu’en pays civilisé, ces pratiques s’appelaient CORRUPTION", et que ni moi ni tous les autres qui me suivaient (maintenant une bonne vingtaine - 2 minibus entiers)
n’avaient aucunement l’intention de payer une telle escroquerie.
Un des douaniers a essayé de me faire dégager de la file pour laisser
passer les autres, ce que j’ai refusé (avec le soutien, évidemment des
autres qui étaient derrière moi).
Au bout d’un quart d’heure de ce petit jeu et quand il a vu que nous ne céderions pas et qu’il y avait un autre minibus qui arrivait, et que j’ai fait semblant d’appeler mon ambassade, il a cédé et rendu le passeport avec le fameux tampon sans bakchich. Et je lui ai dit, :
“Et là, vous voyez tous ceux qui sont derrière moi, c’est pareil !”.
J’ai montré bien haut à tous le sésame, en leur rappelant que
la force était dans l’union et la fermeté.
Les douaniers ont continué d’essayer de faire craquer les plus timides (une jeune fille à l’autre guichet, mais tant que j’étais là, ils étaient obligés de tamponner
tous les passeports. Ils étaient tous verts de rage derrière leur guichet ! Il y en a même un qui a essayé de m’attraper la main à travers la vitre et j’ai répondu aussi sec, les autres l’ont arrêté parce qu’ils savaient que s’ils me touchaient, j’appelais l’Ambassade et ils étaient mal…
Lorsque ceux du 3me minibus sont arrivés, je leur ai expliqué le topo devant les 3 ou 4 gardes qui étaient sortis et qui, maintenant, voulaient surtout que je décampe au plus vite pour pas leur ruiner le business trop longtemps.
Une fois tout mon premier groupe terminé, avec tous les passeports tamponnés, nous avons continué vers la frontière cambodgienne, pour la suite du
feuilleton… Je suppose que le 3me groupe a aussi obtenu ses tampons
sans payer…
- Étape suivante, on est passés devant le 2me “scan” : “contrôle
médical” complètement bidon. Pendant des années ils ont facturé 2 $
une prise de température bidon, soit disant pour dépister la malaria,
et délivrer un bout de papier que personne ne demandait de toutes
façons pour la délivrance du visa. Mais ils ont laissé tombé,
apparemment… Ces dernières années, la plupart des gens évitaient ces contrôles
ou refusaient de payer, malgré les “intimidations” des gardes frontière
en uniforme, et hier, carrément plus personne n’allait au guichet.
3)- 3me et dernière étape : le plus gros morceau, c’était donc maintenant
le bakchich de 5 $ pour le tampon qu’il fallait refuser de payer…
Même topo, je suis passé en 1er. Même cinéma, à me rendre le
passeport, et idem, tout le monde derrière moi. J’ai carrément appelé
l’ambassade (mais je me suis trompé d’Ambassade, j’ai appelé celle de
France au Laos., et pas au Cambodge… où j’ai eu droit à un discours
hallucinant (mais qui est hors de propos ici). La tension commençait à
monter, et j’ai failli craquer, mais j’ai commencé à prendre très
ostensiblement des photos du “chef” et de la file devant le guichet,
ce qu’il n’a pas aimé du tout. Je lui ai dit que s’il continuait
encore longtemps son petit jeu, j’enverrai ces photos à des
journalistes et à son administration…
Il a commencé à flipper, et il a appelé un des chauffeurs de bus pour servir d’interprète. Le mec nous a dit à TOUS : bon, alors, il (le chef) propose de faire le tampon à 2$ (au lieu de 5$), pour tout le monde. J’ai renégocié à 1 $, et il a tout de suite accepté. Et du coup, ils ont commencé à faire tous les visas, à 31$ au lieu de 35$. Pas une victoire totale donc, mais il fallait leur laisser une porte de sortie, afin qu’ils ne soient pas trop pitoyable…
Et là, comme je voyais qu’il remettait toujours mon passeport en dessous de la pile pour me faire passer en dernier (les gens partaient attraper leurs bus au fur et à mesure qu’ils récupéraient leur visa…
je commençais à avoir un peu peur de me retrouver seul comme un con et le dernier sans mon visa.
Il m’a répondu, “on fera ton visa quand tu effaceras les photos”.
J’ai compris que c’était la clef, et ce dont il avait le plus peur. Je lui ai donc montré que j’effaçais les 2 photos, mais il continuait à se foutre de ma gueule en mettant mon passeport en dessous. Là, j’ai repris 3 photos encore plus précises avec son matricule, en lui expliquant, via l’interprète, qu’il n’allait pas se foutre de ma gueule trop longtemps. Il m’a quand même fait passer en dernier, en me redemandant de ré effacer les nouvelles photos.
Il ne restait plus que l’interprète, les douaniers et moi, mais je savais
que les autres n’étaient pas trop loin, et prêts à revenir en cas de
problème.
Je lui ai dit que je lui avais fait confiance une fois, mais
pas deux et que si je n’avais pas le visa dans les 2 minutes, je
repartais direction Laos, avec les photos.
2 minutes après, toujours rien, donc c’est ce que j’ai fait (repris mon passeport et fais semblant de repartir). Et là, il a ENFIN demandé à ses 2 acolytes, de faire mon visa et une fois que j’avais le passeport ET le visa, j’ai effacé les 3 photos.
Et, quand même, la meilleure pour la fin !!! Il m’a
rendu le dollar en trop, avec un THANK YOU (hypocrite) !!! Incroyable !!!
Suis allé rejoindre mon minibus, avec les autres qui m’attendaient !!!
Aux 2 étapes, pas mal de remerciements, pas pour l’argent, mais pour
le principe !!!
La leçon, c’est qu’avec de la FERMETÉ face à des gens
qui savent parfaitement qu’ils sont en tort, et la SOLIDARITÉ de tout
le groupe on arrive à faire bouger certaines situations apparemment
insolvables.
J’ajouterai que plus il y a de personnes qui manifestent
très vocalement leur désapprobation et leur colère, plus cela
déstabilisera ces pourris (en plus de soulager la pression sur le seul
qui prend tous les risques).
J’espère que ceci constituerai un “crack in the dam”, et donnera courage à tous ceux qui veulent quand même passer cette frontière sans encourager la corruption.
Bon courage.
N’hésitez pas à faire passer l’info sur d’autres forums de voyage ou à vos contacts, afin que chacun sache et soit prêt à faire face à cette éventualité.
Heureux voyages !!!