Contexte de notre projet:
Ce voyage était un peu particulier car il s’agissait pour moi de fêter dignement mon départ à la retraite, sans contrainte de temps pour la première fois depuis quarante ans. La destination correspondait à plusieurs envies :
Pour Gerhard, mon compagnon Allemand, rendre visite à sa famille en Bade-Württemberg qu’il n’avait pas vue depuis vingt ans et me faire découvrir la région où il a passé les vingt premières années de sa vie, puis poursuivre la route aussi loin que possible jusqu’au bout de l’Europe ;
Pour moi, l’attrait du Nord, le jour interminable de l’été boréal, la curiosité par rapport à l’héritage soviétique des pays Baltes (avant de partir, lire ou relire absolument « Les chiens de Riga » d’Henning Mankell !!!).
Donc, le fourgon fin prêt, avitaillé et muni de quelques pièces essentielles de rechange auto (notre garagiste nous avait prévenus), nous voilà partis !!!
12 juin Cévennes – Châlon s/Saône
Départ du Sud-Cévennes en milieu d’après midi sous une chaleur caniculaire. Nous roulons jusqu’à Châlon sur Saône où nous passons la nuit en autonomie sur une aire de stationnement pour camping cars en centre ville.
13 juin Châlon s/Saône – Karlsruhe
Nous sommes attendus à Karlsruhe en fin de journée, donc nous avons largement le temps de faire un petit détour par Ronchamp pour visiter Notre-Dame du Haut et la chapelle des Clarisses, œuvres de Le Corbusier (j’ai passé 15 ans de ma vie professionnelle avec des architectes et Gerhard 20 ans dans les monuments historiques, ça laisse des traces indélébiles !). Le site est paisible, les jeux de lumières à l’intérieur de l’église inoubliables.
Nous poursuivons la route vers Mulhouse, passons la frontière et à partir de là l’autoroute devient un enfer, avec une file ininterrompue de camions qui conduisent dangereusement. J’apprends quelques mots de vocabulaire allemand tels que « Baustelle » (chantier) et « Stau » (bouchon) – le second résultant du premier… Nous arrivons à bon port après avoir évité de justesse plusieurs accrochages.
14-16 juin Karlsruhe, Stuttgart
(Nous passons ces trois jours en famille)
17 juin Stuttgart – Heidelberg – Lauda-Königshofen
Après avoir quitté Stuttgart, c’est lors de notre pause pour un déjeuner sur le pouce dans le fourgon que nous constatons la première faiblesse de notre Webasto (pour les non initiés, le système chauffe-eau/chauffage diesel du fourgon). Pas de vaisselle… Gerhard décrasse les cosses des batteries auxiliaires, on verra la suite plus tard.
Au passage, nous visitons le château d’Heidelberg puis poursuivons en direction de Würtzburg. Nous nous arrêtons pour la nuit dans un petit village pourvu d’une aire de stationnement pour camping-cars avec branchements au 220V, afin de recharger nos batteries.
18 juin Lauda-Königshofen – Würtzburg – Bramberg – Braunsbedra
Ouf ! Les batteries sont rechargées ; le Webasto consent à démarrer. Nous aurons notre douche chaude et de l’eau pour la vaisselle de la veille. Nous arrivons à Würtzburg vers 11h et visitons les jardins du château – jardins « à la française » du XVIIème siècle - mais non l’intérieur du château, préférant avoir un aperçu de la ville elle-même au moyen d’un « tchou-tchou train » pour touristes… et alors, on est des touristes, non ? La ville, très animée, révèle un grand nombre de beaux bâtiments et de belles perspectives sur les ponts qui franchissent le Main. Nous déjeunons dans un restaurant de flammekueche puis reprenons la route en direction de Leipzig.
Au passage, nous nous arrêtons à Bamberg, ville universitaire et épiscopale, pour visiter sa cathédrale du XIème-XIIIème siècle et les bâtiments anciens qui l’entourent, très bien conservés et mis en valeur. Notre journée se terminera sur un parking pour camping cars à Braunsbedra, 30 km avant Leipzig. Repas du soir dans notre restaurant préféré, « Chez Cricri et Gégé », restaurant mobile qui ne dispose que de deux places et où la patronne fait la cuisine – menu unique - quand elle veut bien – bref, notre cher fourgon !
19 juin Braunsbedra – Berlin
Nous faisons l’impasse sur Leipzig car nous sommes impatients de découvrir Berlin. Gerhard, bien qu’allemand, n’y a jamais mis les pieds car lorsqu’il vivait encore en Allemagne, c’était à l’époque du rideau de fer. Au terme de cette journée peu intéressante (de l’autoroute et encore de l’autoroute, des camions et encore des camions…) nous arrivons dans les faubourgs de Berlin et nous rendons directement à la Marina de Wendenschloss, petite aire de stationnement confidentielle pour camping cars au bord de la Sprée, à 18 km au sud est du centre ville (bon tuyau pour camping caristes désireux de visiter Berlin car située à 50 mètres d’un supermarché et à 100 mètres d’une station de tram menant au centre ville en 1h environ, selon les heures). Nous nous installons confortablement dans l’optique d’y passer plusieurs jours. Nous déployons l’auvent et dînons en plein air. A 21h la chaleur est encore torride.
20-23 juin Berlin
Nous n’avions pas planifié notre séjour mais prévoyons au moins trois jours à Berlin, et plus si affinités. Nous y resterons finalement quatre jours.
Nous commençons par le quartier de Mitte, et en tout premier lieu par une queue au guichet qui délivre les réservations pour l’accès à la coupole du Reichstag. Porte de Brandenburg, Unter den Linden, Postdamer Platz, Friederichstrasse, Topographie des Terreurs, Checkpoint Charlie, Trabi World… il faut faire des choix, car il est impossible de tout voir.
Le lendemain, nous consacrons une bonne partie de la journée à la visite du château de Charlottenburg et de ses agréables jardins, après avoir dégusté un excellent kebab dans une sorte de kiosque sur Friedrichstrasse. Nous remontons le Kurfürstendamm en bus vers Kaiser Wilhelm Gedächtinskirche, église dont le clocher a été en partie démoli par un bombardement et laissé en l’état. L’église est fermée mais rien que l’extérieur en est impressionnant. Nous dînons dans une pizzeria à proximité.
Notre troisième jour à Berlin commence par la visite du Reichstag. L’immense escalier circulaire nous mène jusqu’au sommet de la coupole construite par Norman Foster, où l’histoire du Reichstag est présentée tout autour de la coursive. A ce moment, un énorme orage s’abat sur Berlin, accompagné d’une pluie diluvienne. Autant dire que le magnifique panorama que nous étions censés admirer est compromis… La pluie traverse aussi la coupole et pas qu’un peu !
Nous ressortons, toujours sous l’orage, et allons nous réfugier à la cafeteria qui jouxte la billetterie. Nous en profitons pour nous restaurer. Nous reprenons le métro jusqu’à Kottbusser Tor; les immeubles sont délabrés mais l’ambiance de ce quartier populaire est chaleureuse. Ensuite, longue marche de Kreutzberg à Friedrichshain où nous parcourons une grande partie de l’Eastside Gallery, gigantesque et émouvante fresque en plein air le long de Mühlerstrasse, réalisée à l’occasion du 20<sup>ème</sup> anniversaire de la chute du Mur. Nous regagnons Kreutzberg par le superbe Oberbaum Brücke. Un nouvel orage éclate et nous regagnons notre fourgon sous une pluie diluvienne… mauvaise surprise, nous trouvons l’auvent à moitié arraché par une bourrasque. Impossible de reprendre la route en l’état : nous passerons plusieurs heures, une fois le beau temps revenu, pour faire une réparation de fortune…
Nous consacrons le quatrième jour à la visite intégrale des musées regroupés dans la Museum Insel. Magnifique tout autant qu’épuisant !
Nous quittons Berlin à regret, car ce que nous avons vu ne représente qu’une infime partie des centres d’intérêt de cette ville. Mais l’objectif est toujours les pays Baltes, qui sont encore éloignés.
Ici, nous quittons notre zone de confort culturel et linguistique. Nous allons désormais devoir nous débrouiller en terra incognita, et espérons que, connaissant à nous deux six idiomes au total dont l’anglais, l’allemand et le russe, nous arriverons à nous en sortir !
24 juin Berlin – Lice Reymontovskie (Pologne)
Après avoir rempli de provisions les soutes du fourgon – les supermarchés sont ici moins chers qu’en France et nous ignorons de quoi demain sera fait, nous prenons la route en direction de la frontière polonaise. Le trajet est très laborieux car 30 km après Berlin, l’autoroute est coupée en raison d’un accident de camions, nous dit-on (il est étonnant qu’il n’y en ait pas davantage !). Toute la circulation est déviée sur les routes secondaires, ce qui occasionne des bouchons monstrueux. Par chance nous arrivons à trouver une échappatoire, qui nous permet de passer la frontière par un pont situé en centre ville de Frankfurt/Oder.
Il est trop tard pour aller jusqu’à Varsovie et nous décidons de nous arrêter dans un village situé à 15 km au sud de Lodz, dans lequel notre guide signale un petit camping. Hélas ledit camping n’est pas indiqué et les rares passants ne comprennent ni l’anglais ni l’allemand… Je finis par aviser un homme âgé, le convainc par gestes de m’accompagner jusqu’à un plan de situation sur lequel nous ne sommes pas parvenus à nous localiser. Par instinct, vu son âge, je tente le russe pour lui demander:
« Gdié zdies’ ? » (« Où sommes-nous ? ») Et ô miracle, il tend l’index et nous situe sur le plan… A partir de là, nous trouvons le camping juste avant la tombée de la nuit.
Nous avons mis 9 heures pour parcourir 300 km…
25 juin – Lice Reymontovskie - Bristonas (Lituanie)
Encore un trajet difficile : que ce soit sur l’autoroute ou plus tard sur la nationale, que ce soient les routiers ou les automobilistes, tout le monde conduit n’importe comment. Nous les surnommons presque immédiatement « les fast and furious »… (clin d’œil pour les routards ayant survécu aux trajets Zagreb-Belgrade dans les années 70 ou Lamia-Larissa dans les années 80, c’est comparable…)
Nous prenons une pause dans un bar-restaurant au bord de la route. Ce n’est pas de la haute gastronomie mais pour l’équivalent de 12 € les deux plats et les deux bières locales, le rapport qualité-prix nous satisfait.
Varsovie n’était pas au programme, nous la dépassons donc sans nous arrêter. Au-delà, c’est la nationale sur laquelle circulent énormément de camions, quand bien même nous sommes dimanche. Polonais, biélorusses, lituaniens, lettons, estoniens, nous avons peu d’espoir de nous en débarrasser d’ici la frontière lituanienne, que nous atteindrons au prix d’un détour afin d’éviter à l’est, la Biélorussie, à l’ouest l’enclave russe de Kaliningrad. Pour couronner le tout, un violent orage éclate et il se met à pleuvoir de plus en plus fort… Nous roulons sans pouvoir dépasser 60 km/h. Partout, nous remarquons des nids de cigognes et leurs nombreux occupants. Ni les conditions climatiques, ni les paysages désespérément plats qui défilent ne nous donnent envie de nous attarder en Pologne !
Lorsque nous passons enfin la frontière Pologne/Lituanie, il est trop tard pour atteindre Vilnius. Nous décidons de nous arrêter à Bristonas où notre guide nous promet un camping. Celui-ci n’existant que dans l’imagination du rédacteur, nous arrêtons les recherches après avoir tourné dans tous les sens et stationnons en autonomie, au bord du lac, à proximité d’un autre camping-car qui a du connaître la même mésaventure.
26 juin Bristonas – Trakai – Vilnius
Aucun représentant de l’ordre public ne s’étant ému de notre présence, le réveil est tranquille. Malgré le temps maussade, nous décidons de faire étape à Trakai avant de rejoindre Vilnius, pour visiter le château. La restauration des bâtiments est parfaitement réussie mais le site est une véritable usine à touristes. Les cars bondés se succèdent et nous développons une science de la visite en sens inverse pour profiter d’une relative tranquillité !
Après la pluie, le soleil refait son apparition. Nous déjeunons dans un restaurant proche du château puis reprenons la route en direction de Vilnius.
Le premier «camping » indiqué à proximité du centre ville s’avère être un parking de camping cars au tarif prohibitif. Courage, fuyons ! Nous élisons domicile dans un autre, situé à proximité de la tour de télécommunications. Il est trop tard pour visiter la ville donc nous consacrons la soirée à l’intendance (lessive, sèche-linge…)
27 juin Vilnius
Nous laissons notre fourgon au camping et prenons un trolleybus pour rallier le centre ville. Celui-ci s’avère plutôt décevant à nos yeux: immeubles vétustes et taggés, sauf dans la « véritable » vieille ville où les pas de porte hébergent avec une alternance régulière des restaurants pour touristes et des boutiques de souvenirs de pacotille…
Nous visitons la cathédrale, qui ne nous enthousiasme pas car l’architecture baroque n’est pas notre tasse de thé. Ensuite je monte seule au sommet de la colline de Gédymin, à pied car le funiculaire est en panne. Le panorama sur la ville est superbe ! Puis nouvelle balade dans les petites rues du centre ancien, visite des cours et de l’église de l’Université qui sont magnifiques.
Nous rentrons au camping par le même chemin que le matin. Au passage nous nous mettons vainement en quête de pain frais: les « boulangeries » vendent uniquement des gâteaux et des viennoiseries !!!
28 juin Vilnius – Kaunas
Au matin, mauvaise surprise : le Webasto déclare définitivement forfait. Nous tentons un coup de fil en France à notre réparateur de génie, mais les manips qu’il nous suggère demeurent sans effet… il finit par nous trouver l’adresse du seul concessionnaire agréé de Vilnius, vers lequel nous nous précipitons. Hélas ce dernier nous explique dans un anglais approximatif que certes, il peut démonter l’engin (en facturant la main d’œuvre, évidemment…) mais que si par bonheur il trouve l’origine de la panne, il n’aura ni les pièces ni la compétence pour y remédier, pour la bonne raison que sous ces latitudes septentrionales, les camping-cars sont tous équipés de chauffe-eau/chauffages au propane et non au diesel… élémentaire mon cher Watson !!!
Nous repartons l’oreille basse. Une décision s’impose : rebrousser chemin au moins jusqu’en Allemagne, ou continuer ? Nous pesons le pour et le contre et décidons de poursuivre. Cela signifie que nous sommes désormais condamnés à trouver un camping tous les jours au lieu de circuler au gré de nos envies, faute de quoi nous n’aurons ni eau chaude ni chauffage (et en bons Méridionaux nous commençons à trouver les nuits fraîches et humides).
Nous prenons donc la route vers Kaunas. Après un arrêt pour le ravitaillement, nous nous arrêtons dans un camping situé au bord d’un lac mais malheureusement aussi d’une voie rapide. Et il se remet à pleuvoir…
29 juin Kaunas – Klaipeda
Nous visitons Kaunas (château et Maison de Perkunas) puis déjeunons sur la place de l’Hôtel de Ville. Repas excellent mais longue attente ! Nous continuons notre balade dans la vieille ville, très pittoresque.
En fin d’après-midi nous repartons en direction de la côte. De nouveau nous essuyons un orage épouvantable, au point de devoir quitter l’autoroute et de nous arrêter. Nous finissons par arriver à Klaipeda vers 21h30 et trouvons in extremis un camping dans une pinède entre plage et voie ferrée (cette dernière, nous ne la découvrirons que le lendemain matin à 6h au passage du premier train de marchandises).
30 juin isthme de Courlande
Notre projet initial était de visiter l’isthme de Courlande en deux jours, avec une nuit sur place. Nous prenons le ferry à Klaipeda (durée 15 mn, 30 €…). Nous visitons le musée ethnographique de la pêche, très intéressant (dans le bateau-témoin, nombreux témoignages et affiches de propagande de l’époque soviétique),
puis prenons la route vers Juodkranté. Mauvaise surprise, il faut acquitter un péage de 30 € pour entrer dans le parc naturel ! Après une pause déjeuner dans un restaurant (« Pamario Takas ») absolument délicieux, nous poursuivons jusqu’à Nida, proche de la frontière russe (enclave de Kaliningrad). Au passage nous nous arrêtons dans des aires d’observation des cormorans et des hérons ; une foule incalculable de nids et d’oiseaux s’offre à nos yeux sous un ciel de plomb – la prochaine averse n’est pas loin. La pluie gâche quelque peu la visite du petit port de Nida et du panorama promis au sommet de la dune Parnikis (circulez, y a rien à voir dans cette purée de pois, d’ailleurs les marchands de souvenirs sont en train de plier bagage !!!)
Du coup, nous rebroussons chemin et regagnons Klaipeda. Nous trouvons cette fois un petit camping cosy dans le jardin d’une maison d’hôtes dont les propriétaires ne parlent que le russe. On y arrive ! (« Gdié vada, pajalista ? » - « où y a-t-il de l’eau, svp ? »)
1<sup>er</sup> juillet Klaipeda – Kuldiga – Riga (Lettonie)
Nous quittons Klaipeda sous une pluie battante. Ça devient lassant et, surtout, tous nos vêtements restent humides dans le fourgon malgré notre petit chauffage électrique d’appoint. Je voulais voir Ventspils mais vu le temps nous laissons tomber et filons vers Liepaja. A part un restaurant sur le port qui propose une honnête cuisine internationale, il n’y a pas grand’chose à y voir. Nous repartons en direction de Riga. Au passage, nous nous arrêtons à Kuldiga, ville ancienne très bien restaurée. Les chutes d’eau vantées comme « les plus larges d’Europe » nous déçoivent – les plus larges, peut-être, mais pas les plus spectaculaires… Après avoir pas mal tourné en rond nous finissons par trouver le château, qui en réalité se limite à une butte verdoyante recouvrant ses ruines ; au passage, pas mal de bâtiments intéressants.
Ensuite, cap sur Riga. Nous arrivons tard et le seul camping que nous trouvons encore ouvert, proche de la ville, est plutôt un parking au milieu d’une zone industrielle, avec l’activité bruyante qui en découle dès 7h du matin !
2 juillet – Riga
Décidés à ne pas rester une nuit supplémentaire sur ce parking inhospitalier, nous prenons le fourgon pour nous rendre en ville. Nous stationnons sans problème à proximité de la Maison des Têtes noires, point d’entrée dans la Vieille Ville. Celle-ci tient ses promesses et nous passons une bonne partie de la journée à en admirer les bâtiments (la liste serait trop longue !). Les restaurants, tous pour touristes, sont hors de prix et nous nous rabattons sur une pizzeria tout à fait honnête dans une ruelle un peu à l’écart. A la sortie, pour changer, nous essuyons une nouvelle averse… Nous attendons qu’elle ait cessé pour reprendre notre flânerie. Ayant décidé de changer de camping, nous en testons un autre, guère plus confortable que le précédent, mais au moins celui-ci est dans la marina au bord du fleuve et nous pourrons passer la soirée au milieu des bateaux. Nous avons droit à un magnifique coucher de soleil vers 21h45.
3 juillet – Riga – Salacgriva
Nous retournons dans le centre de Riga, cette fois pour visiter le quartier « Art nouveau ». En chemin nous faisons un détour par la cathédrale orthodoxe de la Nativité du Christ, récente mais dotée d’un magnifique iconostase et de belles icônes (un autre de mes dadas…) Bien que le respect soit de mise – comme le rappelle une pancarte en plusieurs langues, peu de femmes se couvrent la tête d’un foulard et on voit même circuler des touristes avec un verre de Coca à la main. C’est consternant… Ensuite, nous nous rendons rue Alberta où sont concentrés la majorité des bâtiments construits par Mikhaïl Eisenstein (le père du cinéaste) Hélas plusieurs d’entre eux sont en cours de rénovation et cachés derrière des bâches et, comme c’est lundi, le musée de l’Art nouveau est fermé.
Après déjeuner, nous nous dirigeons vers le marché couvert, que nous trouvons sur le point de fermer « exceptionnellement » à 15h. En guise de consolation, j’achète des cerises et des fraises (locales, bien mûres et délicieuses !) sur les étals extérieurs.
Comme le temps est incertain, nous décidons de quitter Riga, quitte à y repasser au retour, histoire d’aller voir si le soleil est plus généreux en Estonie.
Nous montons donc en direction du Nord le long du golfe de Riga. Aucun lieu ne nous ayant « tapé dans l’œil » entre temps, nous nous arrêtons au dernier village avant la frontière, Salacgriva, dans un agréable camping verdoyant tout proche de la mer. Nous cherchons un emplacement bien plat sur la belle pelouse d’herbe bien verte et bien entretenue… qui s’avère un véritable bourbier. Les roues avant du fourgon patinent et commencent à s’enfoncer à vue d’œil. Panique à bord, nous appelons à la rescousse le patron du camping qui tente de tracter les 3 tonnes de notre engin avec un 4x4 et une corde que nous avons en réserve… et qui cède immédiatement. Il est presque 21h et je me résigne à appeler notre assistance internationale, dans l’espoir que quelqu’un puisse nous sortir de ce mauvais pas avant la tombée de la nuit L’opératrice m’écoute patiemment, tente de localiser l’endroit… entre temps, le patron du camping est revenu avec un voisin équipé d’un Master et d’une énorme corde. Il réussit à nous tirer de l’ornière et quel n’est pas le soulagement de l’opératrice, qui a suivi en direct les détails du dépannage, lorsque je lui annonce que, tout compte fait, nous n’avons plus besoin de son assistance !!!
Nous avons droit à une magnifique lumière au moment du coucher du soleil. Les jours deviennent de plus en plus longs et il ne fait nuit noire qu’à 23h.
4 juillet Salacgriva – Salme (île de Saaremaa -Estonie)
Après un plein de diesel, moins onéreux en Lettonie, nous passons la frontière estonienne. Le soleil est revenu et avec lui une température agréable, genre Normandie en été. Nous nous arrêtons pour déjeuner dans un agréable restaurant sur le front de mer de Pärnu (« Steffani »). C’est une station balnéaire chic, très fréquentée avec une plage de sable blanc bien aménagée. Je trempe un orteil dans l’eau dont j’évalue la température entre 13 et 15 degrés… d’ailleurs les plus téméraires ne dépassent pas l’immersion au-delà de la taille!
Après la pauvreté (excepté à Riga) de la Lettonie, la réserve extrême, sinon la méfiance des Lituaniens et des Lettons – que j’attribue sans hésiter, même chez les jeunes, aux réminiscences de l’ère soviétique où tout un chacun était un espion en puissance (je l’ai vécu à Moscou dans les années 70…), l’ambiance est très différente en Estonie, plus ouverte, moins méfiante envers les européens du Sud que nous sommes. Nous sommes frappés par la proportion de familles obèses (y compris les enfants)… estoniens ou finnois ? Impossible de savoir d’autant plus que les intonations des deux langues sont voisines… L’obésité serait-elle ici un signe extérieur de richesse ?
Nous reprenons la route jusqu’à Virtsu puis prenons un ferry (14,80 €) pour l’île de Muhu, reliée à l’île de Saaremaa par une chaussée.
Nous avions repéré un camping à Kuressaare ; en fait il s’agit du parking d’un grand hôtel. Nous poursuivons donc jusqu’à un second camping situé à Salme (« Tehumardi »), au sud de l’île. Celui-ci est très agréable, situé dans une grande pinède et il suffit de traverser la route pour accéder à la mer – toujours aussi froide.
5 juillet Saaremaa
Nous visitons le sud-est de l’île : péninsule de Sörve, langue de sable dominée par le phare de Sääre.
Nous retournons à Kuressaare pour déjeuner dans l’un de ses nombreux restaurants. Les prix vont du simple au double ; nous choisissons le moins cher, qui s’avère délicieux. Nous visitons le château de Kuressaare et le musée, ce dernier de peu d’intérêt car toutes les explications sont en estonien et en russe.
Nous nous dirigeons ensuite vers la ferme-musée de Mihkli. Celle-ci est fermée mais le portail est ouvert et nous visitons néanmoins les espaces extérieurs du site.
Ensuite nous gagnons la pointe nord-ouest de l’île pour voir la péninsule de Harilaid ; nous rebroussons chemin au bout de 5 km de piste en terre, lorsque nous réalisons qu’il faudrait encore marcher 5 km pour y parvenir… La journée est trop avancée et malgré la longueur du jour nous craignons d’être surpris par la nuit. Nous poussons jusqu’à Ninase où se trouvent deux moulins à vent remarquables – en forme de figures folkloriques peintes de couleurs vives, ainsi que des falaises assez impressionnantes par leur érosion. Nous regagnons le camping de la veille.
6 juillet Saaremaa – Tallinn
Sur le chemin du retour vers le continent, nous visitons la partie est de Saaremaa : Kaali et son immense trou de météorite, les moulins à vent d’Anda puis le fort d’Orissaare. Nous retraversons la chaussée jusqu’à l’île de Muhu, où nous nous restaurons avant de visiter le musée en plein air (vu le prix prohibitif de l’entrée, nous nous débrouillons pour avoir un aperçu suffisant tout en évitant les zones payantes !)
Nous retraversons le détroit en ferry et poursuivons vers Tallinn, que nous atteignons à 21h. Le ciel bleu est revenu. La nuit est fraîche (7degrés).
7 juillet Tallinn
Nous consacrons la journée à la visite de la vieille ville de Tallinn, magnifique ensemble médiéval mais hélas envahi par une foule de touristes, dont beaucoup asiatiques. Plusieurs paquebots de croisière (que l’on aperçoit au-delà des remparts depuis le point de vue le plus élevé) y accostent chaque jour, les canaux en moins c’est l’effet Venise ! Les prix des restaurants sont en conséquence, quasiment doublés par rapport aux indications de notre guide qui pourtant date de 2015… Ce petit Etat sorti depuis vingt ans du giron soviétique, qui semble se sentir plus proche de la Finlande (Helsinki n’est qu’à 80 km par ferry…) que du reste de l’Europe, a parfaitement su prendre le virage touristique !
Nous restons à Tallinn pour la soirée ; encore une aire pour camping cars à côté d’une marina, située dans le port de Pirita à 3 km au nord-est de la ville. Belle vue sur les allées et venues des bateaux et sur la plage en face du port.
8 juillet Tallinn – Elva (proche Tartu)
Nous partons vers le parc naturel de Lahemaa. Nous ratons les éboulis, non signalés, et nous retrouvons dans un petit port de plaisance, Käsnu.
Nous profitons du restaurant du cercle nautique, excellent, avant de poursuivre vers Rakvere. La vue du château que nous avions l’intention de visiter ne nous inspire pas car c’est une restauration « toute en toc » et nous passons notre chemin. Nous avions repéré un camping sympathique au bord du lac Vörstjärv mais lorsque nous apprenons qu’il est squatté par un groupe qui organise une soirée, nous prenons la fuite ! Nous aboutirons ce soir dans un camping/motel à Elva. Inoubliable séance dans la buanderie : je me bagarre avec une machine à laver flambant neuve qui refuse tout service et dont le mode d’emploi est rédigé en estonien, letton, lituanien, tchèque… mais ni en anglais ni en français. J’appelle le patron à la rescousse, il comprend le mode d’emploi mais ne trouve pas la cause de la panne. Finalement j’ai l’idée… d’ouvrir le robinet d’arrivée d’eau. Le résultat est magique !
9 juillet Elva – Cesis (Lettonie)
Nous faisons l’impasse sur Tartu car nous ne voulons pas remonter vers le Nord et commençons à nous lasser de ces paysages désespérément plats et marécageux, même en bord de mer. Au passage, nous passons par Otepää, « la » station de sports d’hiver du pays, la « Suisse estonienne »… c’est un peu plus vallonné quand même. Aucun resto sur le chemin ; nous nous résignons à un casse-croûte sur le pouce. Nous traversons ensuite la ville-frontière de Valga/Valka, coupée en deux entre Estonie et Lettonie, sans intérêt. Nous voulons visiter le parc naturel de la Gauja et décidons de nous arrêter à Cesis pour visiter le château. Ensuite nous trouvons un agréable camping au bord de la rivière, à quelques km de là.
10 juillet Cesis – Jurmala
Peur de rien ! Guidés par notre GPS, nous quittons Cesis par un chemin forestier qui nous amène à un bac antédiluvien traversant la rivière Gauja : deux bateaux reliés par des planches, actionnés par un homme qui tire un câble à la main ! Pour 5 €, nous aurons droit à une inoubliable traversée de 10 mn en compagnie d’un groupe de chanteuses folkloriques ! La seule difficulté est de ne pas caler en sortant du bac par la mauvaise passerelle de bois en forte pente.
Un peu plus loin, un petit restaurant nous offre sa terrasse. Excellent déjeuner de spécialités locales ! Ensuite, nous allons visiter le château médiéval de Sigulda, puis montons avec le fourgon jusqu’au sommet du téléphérique. Il n’y a rien à y voir (trop d’arbres dissimulent le paysage…) excepté les habituels étalages des marchands de souvenirs. Ensuite nous allons voir la grotte de Turaida, qui en fait est un simple abri sous roche constellé de graffiti de toutes les époques. Pas moyen d’échapper au parking payant car c’est le seul point d’accès !
Finalement nous décidons de ne pas refaire étape à Riga et nous nous arrêtons à Jurmala, ex-station balnéaire familiale de la Nomenklatura. Le camping « Nemo », hors de prix, est totalement délabré – il n’a pas dû être entretenu depuis la chute de l’URSS ! Seul avantage, il est à deux pas de la plage.
11 juillet Jurmala- Marijampole (Lituanie)
Après une petite promenade sur la plage – mais l’eau est toujours aussi fraîche et pas question de se baigner !- nous plions bagage en direction de la frontière lituanienne. Peu avant Siaulai, nous nous arrêtons dans un restaurant au bord de la route. Excellente cuisine locale pour 16 € à deux… nous avions perdu l’habitude de prix aussi doux ! Nous montons à la Colline des Croix, particulièrement émouvante. Tout un chacun a la possibilité d’acheter une croix de toute taille et toute forme (d’ailleurs plusieurs marchands de souvenirs opportunément installés sur le parking en proposent …) et de l’installer à l’endroit de son choix. Il paraît que 400 000 croix ont été dénombrées…
Nous rejoignons Kaunas par un chemin de campagne ponctué de nids de poule puis retrouvons l’autoroute.
Nous nous arrêtons à Marijampole sous la pluie qui vient de recommencer. Cette fois-ci, il pleut jusque dans le fourgon à travers la lucarne de toit qui surplombe notre lit. Nous installons une cuvette de fortune attachée par une ficelle juste en-dessous de la fuite et nous endormons au son des « ploc-ploc », redoutant de voir la cuvette une fois pleine se renverser d’un coup sur le lit !
12 juillet Marijampole – Lipce Reymontovskie (Pologne)
La pluie s’est arrêtée, ouf. Un ouvrier du camping nous prête une échelle grâce à laquelle Gerhard monte sur le toit du fourgon et obture avec de l’adhésif imperméable le joint de la lucarne - cette réparation de fortune devra tenir jusqu’à notre retour ! Nous prenons la direction de la frontière polonaise ; notre navigateur nous expédie sur une route secondaire totalement défoncée, qui nous mène à Augustow au lieu de Suwalki. Seul avantage, sur cette route nous ne rencontrons aucun camion !
A Augustow nous déjeunons de spécialités locales dans un resto rapide. Les échanges sont limités avec la serveuse qui, bien que très jeune, ne parle pas un mot d’anglais, ni d’allemand, ni de russe. On en est réduits à se faire comprendre par gestes !
Nous reprenons la direction de Varsovie et retrouvons nos compagnons de route de l’aller : la pluie et les « fast and furious », sans oublier les zones de travaux et un bouchon d’une heure juste avant Varsovie. Nous aurons fait du 60 km/h de moyenne sur cette journée… Contraints de renoncer à atteindre Wroclaw, nous nous arrêtons au même camping qu’à l’aller, que cette fois nous trouvons sans problème. Nous sommes à peine installés qu’il se remet à pleuvoir, pour changer.
13 juillet Lodz – Prague
La pluie n’a pas cessé de la nuit. La lucarne a bien voulu rester étanche mais nous sommes transis d’humidité. Nous plions bagage au plus vite.
Nous enfilons l’autoroute : Lodz, Wroclaw, avec une pause pour faire quelques courses, prendre du carburant et déjeuner. Nous voulons absolument épuiser nos zlotys avant de passer la frontière pour ne pas perdre à nouveau sur le change…
Passé Wroclaw, nous bifurquons sur la route nationale pour traverser la montagne par Jelenia Gora. Nous traversons de beaux paysages dans les sapins. Au moins nous voilà débarrassés de nos amis les camions ! La route parvient à un col à environ 900 mètres d’altitude où se trouve une station de ski, puis elle redescend vers le poste frontière où nous achetons une vignette autoroute de 10 jours (14 €). Prochain arrêt : Prague, on en rêvait ! Nous nous installons dans un minuscule camping très sympa, aménagé dans le jardin d’un pavillon de banlieue dans les quartiers Nord de Prague (Trojan).
Nous avons parcouru 1719 km en 5 jours depuis Tallinn. Une pause de quelques jours est bienvenue !
14 au 17 juillet Prague
Nous commençons la visite de Prague par le centre ancien. La conversion couronne tchèque/euro s’avère laborieuse, plus qu’avec lez zlotys en Pologne que nous n’avons fait que traverser. Nous visitons le quartier juif : les 4 synagogues et le cimetière juif de Josefow. La plus émouvante est la synagogue de Pinkas, sur les murs intérieurs de laquelle sont gravés les noms des 80 000 Juifs de Bohême-Moravie déportés dans les camps de la mort. Quant au cimetière, on nous explique que lorsqu’il est plein, on installe les nouveaux arrivants par-dessus… On espère qu’ils ne se crêpent pas trop le chignon là-dedans !
Ensuite nous nous rendons à pied à la place de l’hôtel de Ville (Stare Mesto). Nous flânons dans les rues piétonnes puis nous dirigeons vers le fameux pont Charles. Plus nous nous en approchons, plus nous sommes portés par la foule dans un dédale de ruelles qui nous rappelle Venise – les canaux en moins. Nous arrivons au Pont Charles juste au coucher du soleil. C’est splendide !
Notre retour au camping est laborieux car le tram s’arrête à une station intermédiaire et nous perdons 1/2h à localiser la station à laquelle le prochain viendra nous cueillir. Aucun des passagers ne parle ni anglais, ni allemand, ni français, ni russe… A la fin nous abordons une jeune fille qui doit être une étudiante étrangère en Erasmus et nous renseigne en anglais.
Le deuxième jour sera consacré à la visite du Hradcany (le château royal), que Gerhard rêvait de voir depuis de longues années. La queue pour la billetterie est interminable. Nous visitons la cathédrale St Guy puis nous restaurons à la cafeteria du château, un peu plus chère qu’en ville mais raisonnable et délicieuse. Comme dans la plupart des endroits à Prague, nous devons tout payer cash : la CB n’est prise quasiment nulle part… Les différents bâtiments du site sont assiégés par la foule et nous recommençons à déployer l’art de la visite en sens inverse, de préférence lorsqu’un groupe sort de là. A la longue c’est assez pesant ! Un peu épuisés, nous décidons de revenir terminer la visite le lendemain. A la sortie, il y avait longtemps : averse diluvienne ! Nous nous abritons jusqu’à une accalmie qui ne sera que passagère. Débute alors une interminable descente par une ruelle en lacets, sur des pavés trempés affreusement glissants, bien que nous soyons chaussés de baskets. Nous rentrons trempés jusqu’aux os et une fois de plus, étendons les impers et les jeans comme nous pouvons dans notre petit espace…
Troisième jour, nous retournons donc à Hradcany et, profitant du soleil retrouvé, commençons par les jardins avant de nous rendre au musée, où nous passons un long moment car il est fort intéressant. Je renonce à l’ascension du clocher de la cathédrale (150 KCR pour avoir le droit de monter 296 marches, est-ce vraiment nécessaire ?). Nous redescendons vers Malostrana par les vignes de St Wenceslas.
Nous voulions visiter la cathédrale baroque de St Nicolas, hélas elle est sur le point de fermer et de toute façon les fresques, en restauration, sont dissimulées derrière des bâches. Nous retournons vers le pont Charles, sur la berge opposée, en passant par l’église N-D de la Chaîne et le mur John Lennon, émouvant hommage d’art urbain populaire à l’artiste. Petit détour sur l’île Kampa, à l’ambiance baba cool, pour terminer la journée.
Nous décidons de passer un dernier jour à Prague. D’abord Nove Mesto pour visiter la synagogue de Jérusalem, superbe mélange d’art mauresque et d’art déco… Nous déjeunons dans un restaurant voisin, où pour une fois nous sommes les seuls touristes. C’est reposant. Nous retournons vers l’hôtel de ville pour le visiter (hélas il n’est pas possible de monter à la tour, qui est en restauration). Les intérieurs sont somptueux. Ensuite nous ressortons pour voir sonner l’heure sur la célèbre horloge astronomique, dont nous avons vu le mécanisme depuis l’intérieur, avec la ronde des 12 apôtres.
Nous repartons vers Vysehrad, colline de la première installation de Prague. C’est un lieu calme, peu fréquenté sauf par les promeneurs du soir pragois. Nous admirons les fortifications, les beaux jardins, l’église St Cyrille et Méthode et le cimetière qui l’entoure, dans lequel on remarque les tombeaux d’un certain nombre de célébrités, dont Mucha, Dvorak et Smetana. Seul bémol, le sommet de la colline n’offre pas la belle vue sur la ville que nous aurions espérée, d’autant plus que la brume obscurcit le lointain. Cette fois nous rentrons au camping juste avant la pluie, ouf !
18 juillet Prague – Stockach (Bodensee /lac de Constance, rive allemande)
Cette fois c’est vraiment le chemin du retour. Nous prenons l’autoroute en direction de Plzen et de l’Allemagne. Arrêt à la ville-frontière de Rozvadov pour déjeuner et nous délester de nos dernières couronnes tchèques. Le lieu est un mix de marché aux Puces « made in China » et de boutiques free-tax du même style qu’à La Jonquera (Espagne) mais en nettement plus restreint. Nous achetons des alcools et des cigarettes (30 € la cartouche !) et quelques autres bricoles.
C’est reparti : nous passons Nürnberg, Heilbronn, Stuttgart… Après avoir traversé plusieurs gros orages, nous nous arrêtons peu avant Singen, dans un camping hyper propre à Stockach. Gerhard ne veut pas quitter l’Allemagne sans m’avoir montré les chutes du Rhin à Schaffhausen !
19 juillet Stockach – Schaffhausen (Suisse) - Clerval (France, Jura)
Nous partons vers le Bodensee que nous longeons de temps à autre, sous un soleil radieux. Le projet était de prendre le ferry de Meersburg à Konstanz, mais devant le coût prohibitif nous renonçons. Après un arrêt pique-nique dans un chemin forestier, nous repartons pour Schaffhausen. Le spectacle est grandiose ! Nous nous approchons des chutes dans un bateau pour touristes, c’est un peu obligatoire mais le spectacle en vaut la peine, surtout la montée à pied sur l’îlot situé en plein milieu du fleuve. Malheureusement, que de monde…
Cette fois, direction France. Nous nous ingénions à éviter les autoroutes suisses pour éviter d’avoir à payer la vignette annuelle. Pas évident mais on y parvient ! Nous sortons de l’autoroute peu après Montbéliard et trouvons un camping municipal à Clerval, juste avant la tombée de la nuit. Tarif imbattable : 11 € la nuit tout compris !!!
20 juillet E.T. Maison !!!
Nous rentrons au plus direct, cette fois c’est l’appel de la maison ! En six semaines, nous avons parcouru plus de 9000 km et traversé 7 pays sans compter la France.
Annexe
Nos guides : Le Routard (Berlin, République tchèque-Slovaquie), Lonely Planet (Pays baltes, désolée pour le Routard qui est davantage axé sur les trois capitales), Guide des aires de camping-car Europe Facile Media (celui-ci ne donne aucune information concernant les Etats baltes : pour ces derniers, un catalogue existe que l’on peut se procurer dans chaque camping et les offices du tourisme des principales villes)