La vallée des Belleville : en quête d’authenticité
Au sommet des Alpes
« Là-haut, le spectacle sera magnifique ! » Tout premier
guide de haute montagne de la vallée de Belleville, Camille Rey n’en finit pas
de parler des neiges éternelles avec passion. Celles qu’il a longtemps marquées
de ses traces, comme fondateur-moniteur de l’école de ski de la station de Val Thorens créée au début des années 1970, et celles qu’il sillonne encore
régulièrement, au milieu des années 2000, comme le laisse deviner sa peau
brunie par la réverbération du soleil sous son béret. Et c’est ainsi chaque
jour de la saison d’hiver. Le personnage, pour le moins atypique avec ses yeux
bleu glacier, se lève à l’aube pour « se lancer à l’ascension » du
cirque majestueux de l’aiguille de Péclet (3 562 m) alors teintée
de rose. Il a ouvert à son pied un restaurant d’altitude.
Légèrement au-dessus de la plate-forme d’embarquement du téléphérique, la vue
sur la chaîne aux alentours est à couper le souffle, depuis la table d’orientation
de la cime de Caron (3 200 m). Il s’agit probablement du panorama
le plus vaste sur les Alpes. À droite la pointe de la Masse, à gauche le Mont
Blanc. Plus de mille sommets se détachant tels une immense ligne brisée dans
un ciel couleur azur. C’est le moment de respirer l’air frais à pleins poumons !
La liberté s’offre enfin dans toute sa splendeur aux amoureux des grands espaces
« Autrefois, tout le monde se connaissait au village. L’atmosphère était
particulièrement chaleureuse » poursuit, avec une voix empreinte de
nostalgie, celui qui est « monté » pour « se rapprocher »
un peu plus des montagnes. « Mais pour gagner notre pari, que beaucoup
considérait fou à l’époque, il fallait bien attirer les skieurs du monde entier.
Si bien qu’aujourd’hui, on entend toutes les langues sur les pistes, du russe
à l’anglais, en passant par l’allemand et l’italien. Ça met une joyeuse ambiance ! »
Texte : Marie Langlade
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