La vallée des Belleville : en quête d’authenticité
Nostalgie, quand tu nous tiens...
Mais la vallée des Belleville, c’est aussi une terre en quête d’authenticité
et à la recherche des traditions perdues. En témoignent, par exemple, les nouvelles
résidences construites dans le style des anciens chalets en bois. Mais pour
entendre battre le cœur de la Savoie, il faut pousser la porte de la petite
boutique de salaisons La Belle en cuisse, à Val Thorens. Une institution
locale. Vous serez accueillis par de bonnes odeurs de jambons et de fromages
du terroir, mais surtout par Anne Daupeyroux. Cette dynamique Auvergnate, qui
a eu un véritable coup de cœur pour la Savoie, nous parle avec passion des délices
de sa région d’adoption. « Le pilier de tout, c’est la saucisse sèche,
rappelle-t-elle, tablier blanc et couteau à la main, avec, pour l’accompagner,
un petit vin de pays comme le Gamay, puis une petite portion de Beaufort, c’est
un délice ! »
Un amour des saveurs que partage un autre personnage, typique et attachant,
natif du proche village de Saint-Marcel, René Meilleur. « Je voyais
tous les jours de l’hiver passer des skieurs au bord de la route. Alors j’ai
eu l’idée de leur préparer à manger après leur journée et j’ai ouvert La Bouitte
au milieu des années 1970 » raconte-t-il en guise d’explication.
« Au début, nous ne servions que quelques spécialités, comme la raclette
et la fondue. Et puis je me suis lancé dans la cuisine créative, quelque dix
ans plus tard, finissant par convaincre toute ma petite famille de me suivre
dans cette belle aventure. » René Meilleur est aujourd’hui un chef
cuisinier qui compte... parmi les meilleurs, avec un macaron Michelin.
Loin des sentiers de la gastronomie, mais non dénués de charme et de saveur,
se déploient les chemins du baroque. Ayant fleuri dans la région au XVIIe siècle
avec la reconstruction d’églises et de chapelles, cette école a notamment laissé
des centaines de retables dorés ou polychromes. La profusion du décor, l’usage
immodéré des couleurs, des jeux de lumière et des lignes courbes ne manquent
pas de séduire les amateurs d’architecture et les curieux qui n’hésitent pas
à laisser bâtons et raquettes devant la porte de Notre-Dame-de-la-Vie. Ils peuvent
alors admirer, quelques minutes en silence, ici un angelot aux fesses rebondies,
là une colombe aux ailes déployées. Et enfin, s’il vous reste encore un peu
d’énergie, vous pourrez, le soir venu, participer à l’histoire des stations
de sports d’hiver de Saint-Martin-de-Belleville, des Menuires et de Val Thorens
au cours d’une authentique descente au flambeau. Un spectacle féerique, bien
loin des files d’attente aux remonte-pentes...
Texte : Marie Langlade
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