Street Parade : rave à Zurich

Street Parade : rave à Zurich
© Street Parade Zürich

Ennuyeuse Zurich ? Pas toujours et pas partout. Depuis 15 ans, la place financière suisse est devenue l’une des capitales de la scène techno européenne grâce à une gigantesque rave de rue : la Street Parade. Le 11 août, près d’un million de fêtards vont battre le pavé zurichois pour plus de 24 heures de délire house, techno, ambient, jungle et plus si affinités. L’occasion de découvrir la face B de Zurich, mise en musique par les meilleurs DJs de la planète !

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Un million de ravers au pays des banques

Une gigantesque rave party au cœur du centre financier de la Suisse alémanique ? Franchement, il fallait oser. Zurich, de prime abord, avec ses maisons cossues et ses banques, n’incite pas vraiment au délire techno-house. La ville, où l’on trouve les rues les plus chères du monde, évoque plutôt le costard-cravate du financier gavé au Wall Street Journal que le débardeur fluo et les shorts baggy du teufeur de base. Et pourtant, même en Suisse, tout est possible. La preuve : la Street Parade, qui va attirer son million de ravers samedi prochain à Zurich. Des jeunes (et des moins jeunes aussi !) venus d’Europe, des États-Unis et même de la branchée Tel-Aviv, pour défiler dans les rues de la ville et faire la fête pendant plus de 24 heures.

Success story et tiroir-caisse

La Street Parade est l’une des grandes success stories de la mouvance techno. En 1992, un jeune étudiant en mathématiques zurichois, Marek Krynski, décide d’organiser un rassemblement festif dans sa ville après avoir vu un reportage sur la mythique Love Parade de Berlin. La première parade est bricolée à l’été 1992, avec une grande rave party dans une usine de roulement à billes (!). En tout, 2 000 personnes participent au défilé dans les rues et à la rave, ce qui est tout de même considéré à l’époque comme un grand succès pour la conservatrice Zurich. Seules ombres au tableau : un seul char (appelé ici « Love Mobile ») est en mesure de défiler et l’« enthousiasme libertin » des ravers choque la bonne société et la police locales. Résultat : la Street Parade se voit interdite de défilé dans la très chic Banhofstrasse. Plus personne ne dansera dans la rue la plus chère du monde. Ici, on ne danse pas, Monsieur, on compte…

Il en faut plus pour décourager Marek Krynski qui parvient à décrocher (non sans mal) une nouvelle autorisation en 1993, mais aussi le gros lot : le Dr. Motte himself, fondateur de la Love Parade de Berlin, vient mixer à Zurich en compagnie de Sven Väth, autre grosse pointure du clubbing. Le 28 août 1993, la ville suisse existe définitivement sur la carte de la techno. D’année en année, le flot de ravers va grossir jusqu’à atteindre le million en 2001. Que la canicule fasse rage (37° en 2003) ou que des trombes d’eau se déversent sur la parade (17° en 2006), l’enthousiasme et la fougue s’emparent de la foule en liesse. Mais aussi des Zurichois eux-mêmes, car si la Street Parade est organisée par une association à but non lucratif, ses retombées économiques font le bonheur des commerçants locaux.

On estime à quelque 150 millions de francs suisses (100 millions d’euros) le chiffre d’affaires que dégage la manifestation. Restaurants, hôtels, transports, boutiques et organisateurs de soirée se frottent les mains devant leurs tiroirs-caisses. Enfin, le monde de la nuit zurichois surfe allègrement sur la popularité de la Street Parade. La ville compte désormais parmi les hauts lieux de l’Europe techno tout au long de l’année. De nombreuses fêtes sont organisées au Oxa Dance Hall, au Kanzlei Disco und Kultur et au Kaufleuten, qui accueillent chaque week-end plusieurs milliers de jeunes venus de toute la Suisse, mais aussi d’Allemagne et d’Italie.

En 2007, total « Respect » dans les rues

Cette année, la Street Parade fête (déjà !) son 15e anniversaire. Attendez-vous à ce que Zurich plonge à nouveau dans une fontaine de jouvence le 11 août prochain. Chars bariolés, sonos et amplis à plein tube, costumes outranciers et créatures peu vêtues vont partir à l’assaut du pavé zurichois. Mot d’ordre de la manifestation : « Respect » de soi, de la nature et des autres. Un message qui cadre bien avec la philosophie générale de la Street Parade, qui est officiellement une « manifestation pour l’amour, la paix, la liberté et la tolérance » prônant la cohabitation pacifique, indépendamment de la couleur de la peau, de l’orientation sexuelle ou des origines.

Quelque 25 « Love Mobiles », des chars jouant de la techno, et cinq scènes ponctuent le parcours du défilé qui s’étend sur 2,4 km de Seefeld à Hafendamm Enge, en longeant le lac de Zurich et en passant par la place Bellevue, le Quaibrücke et la Bürkliplatz. Le coup d’envoi des festivités est donné à 13 h et la fête dans les rues dure jusqu’à 22 h. Les DJs viennent de toute l’Europe et d’Amérique du Nord. Et après la Street Parade, la fête continue jusqu’au lendemain dans une centaine de lieux, à Zurich et dans ses environs. Il y en a pour tous les goûts, de la micro-fête underground aux méga-parties rassemblant des milliers de participants. Viel Spass !

Pour en savoir plus

  • Le site officiel de la Street Parade :
  • www.streetparade.ch/fr

  • Aller à Zurich
  • - Vols directs depuis Paris CDG et Nice avec Swiss Airlines, et depuis Paris CDG et Lyon avec Air France. Vols avec escales pour tous les autres aéroports.
    - TGV Lyria au départ de Paris Gare de Lyon.

  • Dormir à Zurich
  • - City Backpacker : Niederdorferstrasse 5. Internet : www.city-backpacker.ch. En plein centre, dortoir à partir de 31 Fs (21 €) et chambre double à partir de 92 Fs (60 €).
    - Auberge de jeunesse : Mutchellenstrasse 114, Wollishofen. Internet : www.youthhostel.ch/zuerich.

  • Danser à Zurich
  • Trois adresses incontournables :
    - Oxa Dance Hall : Andreasstrasse 70. Internet : www.tarot.ch/index_flash.php.
    - Kanzlei Disco und Kultur : Kanzleistrasse 56. Internet : www.kanzlei.ch.
    - Kaufleuten : Pelikanstrasse 18. Internet : www.kaufleuten.com/monatsprogramm/?sid.

    Pour tout savoir sur les fêtes techno, consulter le Züri-Tip (disponible à l’office du tourisme) ou aller à la boutique Tracks Records, Limmatquai 108 (au bas du Niederdorf) où l’on trouve de nombreux flyers.

  • Office du tourisme de Zurich
  • dans le hall de la gare. Internet : www.zuerich.com.

    Texte : Jean-Philippe Damiani

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