Festival de Surin : les éléphants en font des tonnes !

Festival de Surin : les éléphants en font des tonnes !
© Patrice Duchier

Le troisième week-end de novembre, cette petite localité sur la route du Cambodge célèbre l’animal préféré des Thaïlandais. Quelque deux cents pachydermes s’en donnent à cœur joie au cours de démonstrations de dressage, de reconstitutions costumées ou de matchs de foot ! Spectaculaire, décalé et hyper populaire, le festival de Surin attire les foules venues aduler des « stars » dont les prouesses valent leur pesant de bananes. À Surin, les 18 et 19 novembre, les éléphants vont une fois de plus en faire des tonnes !

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L’éléphant, idole des foules

L’éléphant est à la Thaïlande ce que le coq est à la France – un symbole indissociable de l’image du pays –, mais sans doute plus encore. Le sympathique pachyderme est en fait l’animal thaïlandais par excellence. Au pays du sourire, il est respecté et aimé plus que tout autre. Longtemps les Thaïlandais ont d’ailleurs trouvé que la carte de leur pays ressemblait à une tête d’éléphant. Sous le règne de Rama II, du temps du royaume de Siam, l’éléphant était l’insigne du drapeau national, l’emblème du pouvoir et de la grâce royale. L’éléphant blanc est incontestablement le plus vénéré de tous. Animal sacré du bouddhisme, symbole de paix et de prospérité, il aurait, selon la légende, fécondé la mère du Bouddha pour qu’elle donne naissance au grand sage… Un demi-dieu, en quelque sorte.

Loin de déambuler dans on ne sait quel Olympe, les éléphants sont des animaux familiers, qui font partie de l’univers des Thaïlandais. Des demi-dieux pas franchement éthérés et bien terrestres, mais un peu privilégiés. Les bienheureux pachydermes ont en effet droit à la retraite et à la sécurité sociale. Et oui ! Il est admis qu’ils ne travaillent plus à partir de l’âge de soixante ans afin de se reposer tranquillement pendant leurs vieux jours… Un hôpital leur est même consacré dans la région de Chiang Mai. Une espèce très protégée alors ?
Pas vraiment. Les éléphants sont moins nombreux que jadis, même si on en compte encore quatre mille dans le pays. La mécanisation du travail agricole a en effet porté un rude coup à l’animal sacré. Le tourisme est désormais le premier gagne-bananes des placides éléphants. Et c’est là que Surin a sa carte à jouer.

Un éléphant, ça frime énormément

Surin, à 460 km au nord-est de Bangkok, près de la frontière avec le Cambodge, a tout de la bourgade de province paisible et sans histoire. La réputation de l’endroit dépasse pourtant les frontières du pays. La raison ? Un rassemblement annuel d’éléphants, organisé depuis 1960. Le troisième week-end de novembre (les 18 et 19 en 2006), environ deux cents pachydermes se retrouvent à Surin. Quant aux Thaïlandais, venus des quatre coins du royaume, et aux touristes, ils sont encore plus nombreux ! Par tous les moyens imaginables, à dos de buffle, en rickshaw, camion, van, voiture, autobus et moto, ils se sont déplacés pour approcher les stars du festival de Surin : les éléphants.
Les festivités débutent le samedi avec l’arrivée des éléphants en ville après deux jours de marche. À cette occasion, une petite cérémonie de présentation est organisée face à la gare routière dans une grande ferveur populaire. Pour épater la galerie, les bêtes exécutent des parades, des exercices de force sous le regard amusé de milliers de spectateurs. Le spectacle est aussi dans la rue. Il n’est pas rare, en effet, de voir des éléphants s’arrêter au feu rouge au milieu des cyclopousses ou s’asperger dans les embouteillages. Surin devient une sorte de zoo surréaliste.

Zidane n’a qu’à bien se tenir !

Puis vient le clou des festivités : les démonstrations officielles dans le stade de Surin. Bien que moins spontanées que le défilé des éléphants en ville, elles sont franchement spectaculaires ! Vous connaissiez les concours canins ? Imaginez la même chose avec des éléphants : défilés et démonstrations en tous genres sont organisés pour désigner la plus belle bête ou la mieux élevée… Faites vos paris.

Les tableaux vivants méritent également le coup d’œil. Les éléphants et leurs maîtres exécutent des démonstrations de dressage et reconstituent des scènes sur la vie des animaux dans leur habitat naturel ou les traditions locales de Surin. La célèbre bataille d’Ayutthaya, où les éléphants servirent de char d’assaut contre les envahisseurs birmans, est également rejouée chaque année.
Tout au long du festival, on ne peut que s’émerveiller devant l’agilité exceptionnelle des pachydermes, aussi doués pour déplacer des billes de bois en forêt que pour s’affronter… lors d’un match de football ! Zidane n’a qu’à bien se tenir ! Les éléphants ont leurs supporters et le match vaut son pesant de bananes ! Enfin, le festival de Surin réserve un petit cadeau aux touristes : faire des tours à dos d’éléphant, un must. Un petit conseil : préférez les balades en ville, plus palpitantes, à celles dans le stade qui ne durent que cinq petites minutes.
Maniaques de la trompe et nostalgiques de Babar, vous avez trouvé votre Mecque en Thaïlande : la région de Surin, fief des éléphants, a de quoi vous satisfaire. Une fois le festival terminé, prenez la route 214 vers le Nord et filez à Ta Klang, « le village des éléphants ». Les villageois du coin aiment bien les pachydermes. Le chef de la bourgade en possède même sept. La période suivant les récoltes (novembre-décembre) est la meilleure pour se rendre dans ce fief éléphantesque. Le reste de l’année, ces sacrés animaux partent dans de grandes vadrouilles foraines à travers le pays. Mais, sachez-le, les dates de l’« Elephant Tour 2007 » ne sont pas encore annoncées…

Crédit photo : © Office National du Tourisme de Thaïlande - Paris / Patrice Duchier

Pour en savoir plus

Aller à Surin
Depuis Bangkok, 11 trains quotidiens dont 4 en soirée. Durée du voyage : de 7 h à 10 h. Compter 300 bahts (6 €) en 2e classe. Par la route, 6 bus depuis la gare routière de Mo Chit.

Où dormir ?
Impératif de réserver pendant le festival.
Surin Sangthong Hotel : 279 Thanon Tannasarn. Tél. : (044) 512-009. Ambiance rétro et désuète. Chambres avec douches et ventilo, AC et télé.

Où manger ?
Marché de nuit : Thanon Krungsrinai. Nombreux étals appétissants et pittoresques où l’on mange pour trois fois rien.

Sur le Web
Office du tourisme de Thaïlande : www.tourismethaifr.com.
Galerie de photos du festival : www.pbase.com.
Extrait de Essays on Thailand de Thanapol Chadchaidee (en anglais) :www.thailandlife.com.

Texte : Jean-Philippe Damiani

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