Shanghai pour routards
Olivier Page

À l’heure du crépuscule, aux alentours de la place Renmin Lu (la place du Peuple), les immeubles s’illuminent et leurs puissants spots transpercent la nuit. Les néons aux couleurs vives brillent à la devanture des petits commerces. Ça clignote, ça scintille, ça palpite de partout : « Shanghai, cette ville électrique et bariolée plus excitante que toute autre au monde », disait déjà J.G. Ballard, dans son roman Empire du Soleil, adapté à l’écran par Spielberg. Les trottoirs grouillent d’une foule compacte et dense, comme on en voit nulle part ailleurs. Pas de bousculades, pas d’empoignades, tout se passe comme si on était dans un monde de chats, où l’on se déplace en souplesse.

Je cherche à présent à dénicher une auberge de jeunesse, ouverte depuis quelques mois et située en plein centre. Des auberges pour jeunes (les Anglo-Saxons disent hostel), il n’y en avait pas une seule en 2000. Les voyageurs « sac à dos » devaient loger dans les résidences universitaires très éloignées du centre (pratiques, mais anonymes), à la guesthouse du Conservatoire de Musique (on se réveillait sur des mélodies de Chopin), ou bien dans les dortoirs de l’hôtel Pujiang, un hôtel historique situé au confluent de la rivière Huang Pu et de la Suzhou Creek River. Dans ce vénérable établissement patiné par les ans, logèrent des artistes, des écrivains, des aventuriers des années vingt et trente : André Malraux qui le cite dans La Condition humaine, Joseph Kessel, à qui on avait proposé le poste de préfet de police de la concession française (il avait refusé), et Alexandra David-Neel, éternelle nomade en partance pour le Tibet.

Aujourd’hui rénové, l’hôtel Pujiang a retrouvé son nom d’antan : Astor House. Je ne le reconnais pas. Tout a changé, évolué vers le plus chic, et le plus cher. Il a été transformé en hôtel de luxe. Le hall de réception n’abrite plus ce grand écran affichant les cours boursiers que j’observais ahuri en faisant la sieste affalé, sur des sofas usés.

Je continue mon exploration. La rue Jyangyin Lu est courte, mais je n’arrive pas à trouver cette AJ. Quand soudain, sur le côté gauche, apparaît une de ces minuscules ruelles que les habitants de Shanghai appellent un lilong. Au bout de ce passage populeux qui a été épargné par les bulldozers, se cache une vieille maison chinoise en pierre et en briques, pleine de charme, dominée par l’arrogante et glaciale tour de l’hôtel Marriott, sur la place Renmin Lu. Je découvre le Mingtown Etour Youth Hostel. Dans la cour intérieure, tout est calme et verdoyant. Des plantes vertes, un bassin avec des poissons rouges, une terrasse en plein air, un salon avec un billard, des dortoirs et des chambres climatisées : enfin, une vraie auberge de jeunesse, à tarifs économiques, située dans le centre-ville, à deux pas de l’agitation. Encore un de ces contrastes dont Shanghai a le secret. Signe de l’évolution de la ville : elle compte aujourd’hui plusieurs auberges de jeunesse de ce type, à prix très abordables, soit dans le centre, soit en périphérie, dont certaines installées dans des demeures de charme.

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Texte : Olivier Page avec l’aide de Marie Page

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