Campine - Sous le ciel de Bruegel

La réserve naturelle de " De Liereman "

La réserve naturelle de " De Liereman "
Sylvie Lasserre

Dès le lendemain, nous louons des vélos et, munis de la carte des pistes cyclables, nous partons à la découverte de la région. Le réseau de pistes est inouï, même les Hollandais le jalousent. Nous en croisons beaucoup, en randonnée. À trois kilomètres à peine, nous atteignons la réserve naturelle " De Liereman " - coq de bruyère - qui s'étend sur la commune d'Oud-Turnhout (le vieux Turnhout). D'emblée, l'endroit nous saisit par sa quiétude. À perte de vue, des champs, avec pour ligne d'horizon la haute cime des pins. Les pistes de sable filent, très loin. Peu de courbes. Beaucoup de lignes. Verticales, horizontales. Des paysages à la Hopper sous le ciel de Bruegel. Un vent tiède affole la cime des pins. Le ciel bas et plombé a pris toutes les teintes de gris et de bleus comme sur une peinture flamande. Nous nous asseyons sur un talus moelleux au bord du chemin pour mieux goûter la sérénité de l'endroit. Par moments, affleure une odeur de mousse et de terre mouillée. La pluie s'annonce. Au loin, glousse une poule d'eau. Deux joggers passent. À présent, plus âme qui vive. Seul indice de civilisation dans ce paysage primitif, une petite chaumière au toit très bas impose sa sérénité. Elle sert d'abri à de petits chevaux trapus qui se sont approchés, curieux, à notre arrivée. De l'autre côté du chemin sablonneux, une dizaine de chevaux sauvages, des koniks, goûtent la douceur de la température. Nous reprenons nos bicyclettes. Cinq cents mètres plus loin, un 4x4 se gare devant un enclos où paissent deux chevaux. En descend un homme qui porte une selle. Il nous lance, en guise de salut : " Le cheval, c'est mieux que le vélo, hein ! ". Sous le ciel céruléen, la lumière crue est éblouissante. Sans perdre de temps, il dépose la selle et les harnais sur la barrière, lance trois bottes de paille dans une brouette qu'il pousse vers l'abri, puis, d'un geste sûr, harnache son alezan. " Il s'appelle Honey Joe, nous lance-t-il fièrement. Moi, c'est Cornélius, mais tout le monde m'appelle Cock ". Il n'a que deux heures devant lui. Cornélius est entrepreneur, mais il prend le temps de monter son cheval au moins quatre fois par semaine. Ce matin, il doit se dépêcher, car il doit récupérer sa fille à l'école à midi. Dans cette contrée, le cheval est un animal domestique qui compte autant que le chat ou le chien chez nous. Nombreux sont ceux qui, comme Cornélius, mettent leurs chevaux en pâture dans un champ pour venir le monter plusieurs fois par semaine. Cette réserve est aussi un paradis pour les oiseaux. On peut les observer du haut d'un mirador qui domine les marais et auquel on accède par un escalier raide. Des barges, des foulques macroules, des pouillots véloces que l'on entend infatigablement compter leurs écus, des poules d'eau, des coucous, des faisans, des pinsons, des éperviers, des piverts, des pics noirs, des faucons hobereaux, des gorges bleues… Il paraît même que l'on peut voir des courlis corlieux d'Islande. Le garde-chasse nous explique qu'ils apparaissent une demi-heure avant le coucher du soleil. Beaucoup de canards aussi dans cette région de tourbières et de marais.

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Texte : Sylvie Lasserre

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