Escapade à Angoulême : l’art et la matière

Escapade à Angoulême : l’art et la matière
© Leonid Andronov - stock.adobe.com

La préfecture du département de la Charente s’est développée grâce à l’eau fluviale, à sa belle pierre claire et à son savoir-faire autour du papier. Perché sur un plateau calcaire, le centre ancien d’Angoulême dévoile son élégance architecturale à travers des hôtels particuliers, un château-hôtel de ville et une cathédrale à dôme. En contrebas, se déploie, au bord du fleuve, la cité de la BD et de l’image. Elle s’est structurée, au fil des décennies, à partir du Festival international de la bande dessinée, organisé tous les ans depuis 1974, qui a lieu du 17 au 20 mars 2022. Preuve que cette agréable commune de plus de 40 000 habitants a su se reconvertir et offre une séduisante palette de visites culturelles, en plus de la douce nature environnante… à parcourir, par exemple, en suivant la coulée verte, qui emprunte le chemin de halage de la Charente sur près de 20 km.

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Angoulême, un balcon sur la campagne charentaise

Angoulême, un balcon sur la campagne charentaise
Angoulême - Les Remparts © Studio Laure - stock.adobe.com

Avec 80 m de dénivelé entre le haut et le bas d’Angoulême, la ville, établie sur un plateau dominant la Charente, est surnommée le « balcon du Sud-Ouest ». Depuis le centre ancien autrefois entouré de murailles, les collines et vallées alentour, couvertes de forêts et de prés, semblent surgir au hasard d’une perspective dégagée. C’est pourquoi certains parlent de « la ville à la campagne ».

Sa tranquillité incite à la flânerie le long des 3 km d’anciens remparts. Ou à travers le cœur historique au double visage : étroites ruelles piétonnes, vestiges du tracé urbain médiéval, et larges avenues dessinées au 19e siècle, sur le modèle haussmannien.

La mairie résume ce contraste, l’édifice ayant été remanié à partir de 1858 pour accueillir les services municipaux.  À l’origine château fort des comtes d’Angoulême, il a gardé une tour ronde du 15e siècle où l’on dit que Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, est née en 1492. Et son donjon polygonal crénelé du 13e siècle, au sommet duquel on profite d’une superbe vue panoramique.

Cathédrale Saint-Pierre © Leonid Andronov - stock.adobe.com

Non loin, une autre forteresse n’a, quant à elle, pas survécu : le Châtelet du 13e siècle a été rasé pour ériger, en 1889, de belles halles, dans l’esprit du célèbre pavillon Baltard. Tous les matins, sauf lundi, se tient le marché et il est aussi possible d’y déjeuner.

Par chance, la cathédrale Saint-Pierre a été bien préservée depuis le 12e siècle et l’on peut donc admirer sa merveilleuse façade sculptée, de style roman. Restaurée au 19e siècle par Paul Abadie, architecte du Sacré-Cœur à Paris, l’église présente son fabuleux Trésor, composé d’ostensoirs, encensoirs, statues ou calices et mis en scène par l’artiste contemporain Jean-Michel Othoniel.

Juste à côté, dans les bâtiments qui abritaient l’évêché, le musée d'Angoulême expose d’intéressantes collections d’archéologie locale (dont un grand fémur de dinosaure), arts africain et océanien et beaux-arts européens.

Angoulême, cité de l’image et du papier

Angoulême, cité de l’image et du papier
Fresque murale - "Uderzo dans son cosmos" © OTPA

Connue pour son festival de la bande dessinée, qui se tient habituellement en janvier (décalé cette année du 17 au 20 mars pour des raisons sanitaires), Angoulême met à l’honneur le 9e art toute l’année. Dès le parvis de la gare, se dresse un obélisque sur lequel sont gravées les répliques cultes d’Astérix. Un peu partout en ville, les plaques des rues sont en forme de bulles de BD et les murs se couvrent d’une vingtaine de fresques avec d’illustres personnages : Lucky Luke, Titeuf, les Pieds Nickelés, le Petit Nicolas, etc.

Mais le temple de l’art séquentiel, c’est le musée de la Bande dessinée, installé depuis 2009 dans les chais du 19e siècle, en bord de Charente. Les collections permanentes tournent régulièrement, pour des raisons de conservation, et s’organisent de manière chronologique, en partant des prémices, en 1833 avec l’œuvre du suisse Rodolphe Töpffer.

Au départ destinée aux enfants, la bande dessinée va, à partir des années 1950, s’adresser également aux adultes et même intégrer la contre-culture underground. La muséographie moderne, aérée et épurée, met en valeur journaux illustrés, éditions rares, estampes, peintures et planches d’époque, de Popeye à Bécassine en passant par Tintin et Gaston Lagaffe. Des écrans diffusent archives vidéo, interviews et dessins animés, tandis que les banquettes et les albums mis à disposition invitent à la lecture, tout comme la vaste librairie à l’entrée.

© Ville d'Angoulême 2010 - Photo P. Blanchier

Qui dit BD dit papier… Et la renommée d’Angoulême fut autrefois fondée sur sa tradition papetière, dès le 16e siècle. Le musée du Papier retrace cet héritage artisanal et industriel. Il est d’ailleurs situé dans une usine enjambant la Charente : elle produisit le papier à cigarette Le Nil, jusqu’en 1972, employant jusqu’à 900 ouvriers.

Si l’étage est consacré à des expositions temporaires artistiques en lien avec cette histoire, le bas est ouvert sur le fleuve, dont les différentes fonctions sont résumées : navigation, énergie hydraulique, pêche, irrigation.

Autour d'Angoulême, des moulins ancestraux au fil de l’eau

Autour d'Angoulême, des moulins ancestraux au fil de l’eau
Logis de Forge © OTPA

Le musée du Papier rappelle qu’il y a eu près de 50 sites dédiés à cette activité dans les environs d’Angoulême, sur la Charente et ses affluents : Anguienne, Touvre, Boëme et Eaux-Claires. Cette dernière rivière coule dans une vallée aux falaises de calcaire réputées pour l’escalade, en particulier à Puymoyen, 6 km au sud-est d’Angoulême. C’est là que se trouve le Moulin du Verger, qui remonte au 16e siècle et fonctionne toujours, grâce à son maître papetier, spécialisé dans l’artisanat haut de gamme.

Pour compléter la découverte, direction le charmant village de Mouthiers-sur-Boëme, à 13 km au sud d’Angoulême, avec sa jolie église romane, ses lavoirs qui jalonnent le cours d’eau et le Logis de Forge. Il a cessé toute fabrication dans les années 1930, mais, du 14e au 19e siècles, il fut utilisé pour la fonderie et ensuite comme moulin à blé puis à huile de noix et enfin à papier, à partir de 1786. Subsistent, entre autres, des séchoirs et trois tours de 1485.

Ils sont entourés d’un parc de 5 hectares, classé « Jardin remarquable » et ouvert au public de début mai à fin septembre. Il a été aménagé selon plusieurs sources d’inspiration, dont la Toscane et le Japon. Certaines parties alignent des perspectives avec statues et pièces d’eau, d’autres sont plantées de bois ou d’un potager et, partout, la promenade y est plaisante.

Fiche pratique

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Site de l’office du tourisme d’Angoulême

Site de l’office du tourisme des Charentes

Comment y aller ?

Plusieurs liaisons quotidiennes en TGV avec Paris (environ 2 h) et Bordeaux (35 min).

Où dormir ?

- Champ Fleuri : rue de l'Hirondelle, à Angoulême. Tél. : 06 85 34 47 68 et 09 84 57 47 57. Chambre double : à partir de 75 € (sans petit déj). Excentrées au sud d’Angoulême, près du golf, les 5 chambres d’hôtes affichent un style classique et cosy : poutres en bois sombre et pierres claires, pour des surfaces de 20 à 30 m². Certaines jouissent d’une vue panoramique sur la vieille ville, qu’offre aussi la piscine extérieure.

- Hôtel Le Saint-Gelais : 12, rue du Père Deval, à Angoulême. Tél. : 05 45 90 02 64. Chambre double : à partir de 115 € (sans petit déj). Les 16 chambres et suites de ce 4-étoiles sont installées dans un ancien prieuré, agrémenté d’un jardin avec une belle piscine. Elles sont chaleureuses et confortables avec leurs touches de couleurs et leur mobilier design.

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Où manger ?

- La Forêt des Sources : 1 bis, rue des Meules à Grains, à Angoulême. Tél. : 05 45 23 51 75. Le midi seulement, du lundi au vendredi. Menu : 17-21,90 €. C’est le bistro attenant au restaurant haut de gamme les Sources de Fontbelle (ouvert du mercredi au dimanche midi). Tous deux se trouvent à l’emplacement d’une ancienne carrière de pierres, dans un bel édifice contemporain qui surplombe le ruisseau courant dans la vallée des Eaux-Claires. Bien que le centre-ville soit proche, la sensation d’immersion dans la nature prédomine, avec de larges baies vitrées donnant sur les arbres. Dans la salle au design original, la carte fait honneur aux classiques bistrotiers : poireau vinaigrette et œuf mimosa ; magret de canard ou fricassée de volaille ; Paris-Brest ou framboisier.

- Domaine du Chatelard : 1079, route du Chatelard, à Dirac. Tél. : 05 45 70 76 76. Menu : 26-58 €. Du mercredi au samedi, midi et soir, plus dimanche midi (en été fermé seulement le lundi). À  moins de 10 km au sud-est d’Angoulême, une maison de maître du 18e siècle abrite un hôtel et une table gastronomique dont la terrasse domine un joli lac. L’inventif chef danois imagine une cuisine de saison souvent bio, aux influences méditerranéennes.

Où boire un verre ?

River 102 : 102, rue de Bordeaux, à Angoulême. Tél. : 05 45 39 07 94. Sur la rive de la Charente face à la verdoyante île Marquet, le bistro-resto-bar à vin et à tapas est un excellent spot pour passer une soirée festive, dans un cadre brut de décoffrage, ou sur la vaste terrasse au bord de l’eau.

Texte : Stéphanie Condis

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