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Culture et traditions Bretagne

Coiffes et costumes

Coiffe bigoudène
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« 100 pays, 100 coiffes », dit un vieil adage breton.

Coiffes et costumes d’autrefois constituent le miroir psychologique de la Bretagne. Ne remontant qu’au XVIe s, les origines du costume breton sont relativement récentes. En supprimant les lois somptuaires, la Révolution française adopta le style « sans culotte », une marque vestimentaire synonyme de république. Mais dans les campagnes bretonnes, alors que les seigneurs banalisaient de force leurs habits, les paysans, fiers de leur liberté conquise, prirent le droit de s’habiller mieux (reprenant les usages de la noblesse de l’Ancien Régime) pour paraître élégants, pour paraître tout simplement. Pierre-Jakez Hélias parlait de « code paysan du savoir-vivre » et appelait ce transfert social vestimentaire l’« instinct de seigneurie », très fort en Bretagne.

On recense habituellement en Bretagne 66 costumes et coiffes, qui représentaient des communautés aux personnalités différentes (à l’échelle d’un pays ou d’une paroisse). Chaque coiffe portait un nom particulier : la kornek du pays de Baud, la borleden du pays de Quimper, la penn-sardin de Douarnenez, et aussi la chikoloden, la touken... Chacune revêtait également un aspect particulier (collerette de Fouesnant, mitre verticale du Pays bigouden mesurant jusqu’à 32 cm) et une forme originale : simple comme un bonnet rustique, plate comme une galette, ondulante comme des ailes d’oiseau, découpée comme un papillon, pointue comme une nageoire de poisson ou sérieuse comme une coiffe de religieuse.

Chaque costume, masculin ou féminin, constituait un signe extérieur de richesse, quel que soit le degré de fortune de son propriétaire. Pour les hommes, la forme du chapeau breton, le volume du bragou-braz (culotte bouffante), la largeur du velours, la longueur des galons, l’éclat du plastron avaient une grande importance. Pour les femmes, l’élégance de la broderie, les motifs de la dentelle, la finesse des ornementations et des tissus, tout était porteur de sens et preuve de prestance...
On ne sortait son costume des armoires familiales, on ne revêtait la coiffe que pour les grandes occasions : marchés, foires, mariages, deuils, fêtes ou pardons. Les Bretons ne les portaient jamais au quotidien. Le costume ou la coiffe révélaient de nombreuses informations identitaires : appartenance géographique, métier, réussite économique...

Les modes vestimentaires paysannes bretonnes ont commencé à décliner en 1914, au profit des habits citadins modernes. Les cercles celtiques les ressortent à l’occasion des fêtes bretonnes (fest-noz), des pardons et des nombreuses manifestations culturelles qui rythment et animent l’été breton. Et si l’image de la Bigoudène est très répandue, c’est que, outre l’aspect spectaculaire de sa coiffe, cette mode a perduré dans le Pays bigouden plus longtemps qu’ailleurs. De cette tradition vestimentaire bretonne, un seul vêtement (qui n’était pas un habit de fête) est parfois encore porté, même par des jeunes des grandes villes françaises : c’est le kab an aod de Kerlouan (Finistère Nord), plus connu sous le nom de kabig, avec sa grosse toile, sa large capuche et ses boutons effilés en corne de vache !

Musique bretonne

Danse et fest-noz

La grande révolution s'opère dans les années 1960, avec le regain d'intérêt pour la musique et les instruments traditionnels. L'autre phénomène fondamental est l'urbanisation du fest-noz, qui a été synonyme, pour une fois, de promotion et d'enrichissement.

Ce qui frappe la 1re fois que l'on se rend à un fest-noz, c'est tout d'abord son côté collectif et multigénérationnel. C'est ensuite son caractère gai et vivant. Tout cela sans perdre une once de son âme, car elle est restée, comme autrefois, une danse collective avant tout : on danse en chaîne, soudés les uns aux autres.

Le fest-noz a été inscrit au Patrimoine mondial immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2012.

La musique pop bretonne

Les créateurs de la nouvelle musique pop bretonne sont nombreux ; depuis la fin des années 1990, ils brillent par leur imagination et leur inventivité.

Depuis les années 2000, quelques nouveaux noms apparaissent dans l'univers musical breton. Ces jeunes auteurs et musiciens enracinés dans la tradition parviennent à renouveler le style musical breton en l'associant à d'autres styles musicaux venus de tous les horizons.

Emblèmes et symboles bretons

Drapeau breton
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Le drapeau breton

Créé en 1923 par Morvan Marchal, fondateur et militant du mouvement nationaliste Breizh Atao, le fameux Gwenn ha du (« blanc et noir ») fut déclaré drapeau national breton en 1927 au premier congrès du parti autonomiste breton.
Ses 5 bandes noires représentent les évêchés de haute Bretagne (c’est-à-dire les pays gallos : Rennais, Nantais, Dolois, Malouin, Penthièvre) et ses 4 bandes blanches les évêchés de basse Bretagne (à savoir Cornouaille, Léon, Trégor et Vannetais). Le quart gauche est occupé par 11 mouchetures d'hermines. Un nombre qui n’aurait en fait pas de signification.
La tradition veut que l’on porte ce drapeau droit au-dessus de la tête.

Le premier drapeau breton date de la troisième croisade (1189), lorsqu’il fut décidé de distinguer les croisés selon leur nationalité. Les Bretons se battaient sous une bannière ornée d’une croix noire sur fond blanc.
Au XIIIe siècle, apparut le drapeau ducal blanc entièrement « tapissé » d’hermines noires. Plus tard, croix et hermines furent mêlées sur les bannières.
À la fin du XIXe siècle, le drapeau à hermines sur fond blanc refit surface en même temps qu’un certain renouveau identitaire breton. Pour plusieurs raisons, notamment son aspect un peu moyenâgeux et sa ressemblance avec le drapeau royaliste français (fleurs de lys sur fond blanc), il ne convenait pas aux militants, en majorité républicains.
Le Gwenn ha du de Morvan Marchal allait rallier la majorité des suffrages, représentant bien la géographie bretonne (avec la symbolique des bandes), conservant les couleurs de base de la Bretagne et l’incontournable hermine.

Le triskèle (ou le triskell)

Outre le drapeau, c'est, avec l'hermine, le symbole le plus répandu en Bretagne. Sorte de croix formée de 3 branches en spirales réunies par un triangle auquel elles donnent un sens giratoire. Ces branches représenteraient les 3 éléments : l'eau, le feu et la terre.
D'abord utilisé comme motif décoratif par les Celtes, le triskèle fut repris à partir de la fin du Moyen Âge dans l'art religieux et l'ornement du mobilier rustique. Au cours du XXe siècle, le triskèle a souvent pris une connotation nationaliste, de nombreux partis politiques et mouvements druidiques le choisissant pour emblème. C'est aussi l'un des motifs favoris des créateurs de bijoux de Bretagne (bagues et pendentifs en particuclier).

L'hermine

L'hermine est devenue emblème de la Bretagne au début du XIIe siècle grâce au mariage d'Alix, héritière du duché de Bretagne, et de Pierre de Dreux, dit « Mauclerc », un duc capétien. En plus de ses armes, Mauclerc portait une hermine pour se distinguer des membres de sa famille. Alix adopta les armes de son mari (et son hermine). Bientôt, les pièces de monnaie furent frappées de l'hermine. On retrouve le symbole de l'hermine sur le drapeau breton.

La croix celtique

Symbole essentiel du christianisme, la croix est, en pays celte, inscrite dans un cercle. On peut l'assimiler au « cercle druidique » (où se tiennent les rites), mais également au symbolisme de la roue, très présent dans la tradition celte. La roue illustre notamment la notion de temps (pour les Bretons, le temps tourne mais ne passe pas).

Langues régionales

Il y a le breton à l'ouest, le gallo à l'est. Le breton est traditionnellement divisé en 4 dialectes : léonard, trégorrois, cornouaillais et vannetais. Si les différences sont marquées, l’intercompréhension est toujours possible.
Aux origines de la Bretagne, on trouve des colonies d'émigrants bretons, venus de l'actuelle Grande-Bretagne au Ve siècle et pourchassés par les Angles et les Saxons. Comme le gallois et le cornique, le breton est issu du brittonique, lui-même rameau historique du celtique. Outre-Manche, la branche gaélique a donné naissance à l’irlandais, au manxois (île de Man) et au gaélique d’Écosse.

En même temps et au même endroit, on pouvait aussi s’exprimer en gallo (de la racine gall – « étranger » – et, par extension, « français » en breton) qui, comme le francien, le picard ou le normand, est une langue romane issue du latin populaire, un riche rameau de l’ancien parler d’oïl, et qui a supplanté le gaulois. Le gallo n’est pas une création récente, puisqu’il apparaît déjà dans les textes du duc Jean IV en 1371.
Le breton et le gallo reculèrent simultanément en effectifs et en aires d’influence lorsque la IIIe République imposa le français.

On observe aujourd’hui un retour en force du breton dans l’enseignement, de la maternelle à l’université, dans les journaux (la dernière page du Télégramme est en breton) et la musique avec des chansons rock en breton. Facebook et de nombreux logiciels (Mozilla Thunderbird ou Firefox, par exemple) existent désormais en breton.
Par ailleurs, le nombre d’acteurs socio-économiques engagés dans le développement de la langue bretonne au quotidien ne cesse d’augmenter. La signalisation routière bilingue, dont les villes de Quimperlé et Carhaix ont été les pionnières, a été accueillie favorablement.

La langue bretonne a un accent très marqué, le plus souvent sur l’avant-dernière syllabe des mots. Une des particularités de la langue, déroutante au début d’un apprentissage, ce sont les mutations des consonnes. Dans certaines circonstances précises, la consonne initiale d’un mot peut changer. Par exemple « tad » (père) peut donner « ma zad » (mon père).

Pardons

Aucune terre d'Europe ne possède une telle architecture religieuse. On édifia des églises dont les clochers étaient de vrais morceaux de bravoure, on sculpta des calvaires et des croix comme autant de prières. Entre religion et croyances populaires, les pardons sont nés naturellement.
Leur but : rendre hommage annuellement et collectivement au saint local, véritable intercesseur entre les hommes et le Ciel. Chaque paroisse a le sanctuaire de son éponyme, parfois plusieurs, disséminés dans la campagne, au hasard des chapelles. Aussi les pardons sont-ils nombreux et variés. Certains ont gardé un ton franchement religieux, d'autres beaucoup moins.

Les pardons ont tous connu un regain d'affluence au cours de ces dernières années.

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