Traditions et coutumes Turquie
Religions
La Turquie moderne est beaucoup moins cosmopolite que ne l'était l'Empire ottoman. Elle est aussi beaucoup plus petite.
Aujourd'hui, un peu plus de 90 % de la population est musulmane, avec une grande majorité de sunnites. On estime à près de 20 % les alevi et autres branches hétérodoxes. Les chrétiens, les juifs et autres groupuscules représentent un petit pourcentage.
L'islam
Doctrine prêchée par Mahomet, l'islam est la résignation à la volonté de Dieu. Elle est consignée dans le Coran.
Pendant le ramadan, en fin de journée, c’est un spectacle plutôt insolite de voir les gens attablés devant leur repas, attendant le signal de la fin du jeûne. En revanche, l’animation dans les rues, les hôtels et les restos se poursuit tard dans la nuit. Les musulmans pratiquants s’astreignent à ne pas boire et à ne pas fumer durant ce mois-là. Sachez toutefois qu’en Turquie, chacun est libre de faire ou pas le ramadan ; pas de pression sociale comme dans certains pays arabes.
Les alevi
C'est une fraction considérable de la population turque, estimée à 15 millions de personnes. Cette minorité religieuse, considérée comme hérétique par la majorité orthodoxe (sunnite), a souvent subi l'ostracisme des traditionalistes.
Les alevi ne reconnaissent pas la succession de Mahomet et se rattachent à l'obédience du 6e imam, Cafar. Il n'y a pas de vérité révélée pour un alevi, le Coran étant considéré comme parole d'homme (de Mahomet). Il peut donc s'interpréter.
Autre particularité marquante : une trinité (Allah, Mahomet, Ali), en complète opposition au dogme sunnite. Les alevi ne se rendent pas à la mosquée, considèrent la femme l'égale de l'homme et peuvent boire de l'alcool. Ils sont souvent désignés comme « protestants de l'islam », mais, en fait, ils constituent une communauté religieuse à part entière et non une branche de l'islam.
Le soufisme
Les confréries soufies furent interdites par Atatürk en 1925, mais depuis les années 1950, on assiste à une certaine tolérance. Les derviches tourneurs, les derviches hurleurs et les bektasi sont les plus connus.
Les chrétiens
Il est très difficile de faire une estimation précise du nombre de chrétiens vivant en Turquie, d'autant plus qu'ils sont divisés en plusieurs dizaines de groupes, dont les rites, voire le dogme, sont fort différents.
Les Arméniens en forment le principal groupe. Les Grecs orthodoxes sont peu nombreux (30 000) et la communauté est vieillissante. Les catholiques romains sont présents surtout dans les villes. Les Syriens jacobites ou Assyriens forment une communauté chrétienne importante et vivent dans la région de Tur Abdin.
Les juifs
Ils sont un peu moins de 15 000, la plupart à Istanbul. Les séfarades chassés d’Espagne au XIVe siècle parlent encore le ladino et forment les 90 % de la communauté. Le reste est divisé entre ashkénazes, marranes et caraïtes. On trouve de petites communautés à Bursa, Edirne, Çanakkale, İzmir, Antakya et Kuşadası.
Savoir-vivre et coutumes
Bonnes manières
L'époque n'est plus aux courbettes obséquieuses des grands vizirs. Mais les Turcs ont gardé un grand sens de la hiérarchie et du respect. Ainsi ne s'adresse-t-on pas à quelqu'un par son nom mais par son prénom, auquel on accole un qualificatif poli ou affectueux. On dit Ayşe Hanım (Mme Ayşe) ou Turgut Bey (M. Turgut). On dit aussi par exemple « sœur » vendeuse (abla) ou « grand frère » boucher (ağabey).
En toute circonstance, les Turcs ont une formule de politesse adaptée.
Quand quelqu’un est malade, on lui dit geçmiş olsun (« que cela soit passé »). S’il apporte une bonne nouvelle, on lui propose – symboliquement – d’« embrasser sa bouche ». Aux jeunes mariés, on souhaite de « vieillir sur le même oreiller ».
Jeter un peu d’eau derrière la voiture de quelqu’un qui part est un geste d’attention et de protection.
Ne photographiez pas les personnes qui ne le souhaitent pas, comme partout dans le monde, d'ailleurs.
Ne vous étonnez pas de voir des hommes se tenir enlacés dans la rue. C'est une simple manifestation de camaraderie et d'amitié.
Les porte-bonheur (nazar boncuğu)
Si vous avez l'intention d'adresser un compliment, n'oubliez pas d'ajouter maşallah (« que Dieu protège »), car les Turcs sont superstitieux. Cette tradition préislamique date de la nuit des temps. C'est afin de se protéger du mauvais sort que les Turcs se servent de la représentation d'un œil bleu, le boncuk. Vous le remarquerez partout.
Il n'est pas rare qu'on porte dans sa poche une pierre d'alun, un mini-Coran ou encore un morceau de branche de jujubier, tous considérés comme protecteurs.
Alaturka désigne le mode de vie traditionnel turc, alafranga (= à la française) tout ce qui a été copié sur l'Europe depuis l'Empire ottoman.
À partir du XVIIIe siècle, les étrangers affluent à la cour des sultans. L'Empire déclinant, l'Europe devient à la mode. L'élite se met à parler le français, et le siècle des Lumières devient la coqueluche des intellectuels d'Istanbul. Le grand chic est d'être alafranga, tandis que les rétrogrades restent alaturka.
Aujourd'hui, on peut être alaturka en matière de gastronomie et alafranga pour ce qui concerne l'éducation des enfants.
Hospitalité turque
Elle est à juste titre célèbre. Toute situation sera prétexte pour vous rendre service ou vous prouver son amitié. Si vous êtes égaré, rapidement une petite troupe de gens vous aidera. Un commerçant vous offrira un fruit, un autre vous conviera à partager le thé. Cette hospitalité vous conduira souvent jusqu'à la maison, domaine exclusif de la vie familiale et régie par la toute-puissante maîtresse de maison. Cela n'est valable, bien sûr, que dans les campagnes.
Sachez que :
- Vous devez vous déchausser avant d'entrer.
- Si vous êtes de sexe masculin et célibataire, il est fort probable, dans les campagnes, que vous ne voyiez pas la maîtresse de maison ; en revanche, votre compagne de voyage sera reçue par elle.
- Il est d'une incroyable grossièreté de se moucher à table.
- Il est impoli de rester plus de 2 jours, même si l'on vous supplie.
- Il est impoli aussi de manquer un repas ou de ne pas goûter d'un plat (ne jamais en reprendre plus de 2 fois).
- Vous devrez rendre la politesse en France, ou au moins envoyer un cadeau ou des photos.
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