Je n’ai pas la prétention de lancer un grand débat économique et défendre tel ou tel système, mais je pense que se faire une opinion de la situation économique des cubains sur le seul montant de leurs salaires, c’est regarder par le petit bout de la lorgnette.
Les salaires sont ridiculement bas à Cuba, c’est indéniable. Personne n’est dupe, il est impossible de vivre avec de tels salaires, c’est pourquoi les cubains ont inventé par nécessité le “resolver”.
Aujourd’hui, une famille sur deux a accès aux “remesas” (envoi d’argent de l’étranger). C’est la seconde ressource de cash pour le pays, après le tourisme.
Ceux là, ne vivent peut-être pas dans le luxe, mais ont une qualité de vie acceptable., sans superflus.
Pour ceux qui n’ont pas accès aux devises, la vie en pesos cubano est très difficile, elle se limite aux achats de base dans l’alimentation ou l’habillement, en complément de la" libreta" qui est loin de satisfaire au besoin quotidien alimentaire. Pour eux, pas de produits en CUC.
Maintenant je voudrais faire la comparaison avec un smicard (salaire minimum français), qui doit nourrir, loger, vêtir, 4 personnes.
Le smic, environ 1200€, peut paraître une fortune pour Cuba. Mais qu’en reste-t-il en France après avoir payé le loyer, la nourriture, les vêtements, les assurances, l’eau, l’électricité, les dépenses de santé, les frais de scolarité…etc…etc… ?
Son sort, n’est guère plus enviable qu’un cubain.
Je voudrais rajouter une dernière petite chose, la solidarité familiale est encore bien présente à Cuba. Personne ne dort dans la rue, et personne “se muere de hambre” (se meurt de faim).
Chez nous les SDF font parti du paysage.
Chez nous on meurt de solitude, sénior découvert seul dans leur appart 3 mois après leur décès. Inconcevable à Cuba.
Chez nous, si on a pas d’argent, on existe pas.
On connait tous des cubains qui sont partis à l’étranger en croyant à l’eldorado et qui sont retournés à Cuba pour poursuivre leur “petit business”.
Je n’ai pas de solution pour éradiquer la misère dans ce monde. Mais je veux surtout pas qu’on s’érige en donneur de leçons.
Vamos adelante.