Suite à notre tour du monde 2023 sur le MSC Poésia, voici nos commentaires sur le bateau, la cabine et les différents services. Dans l’ensemble, si les escales effectuées nous laisseront pour la plupart de magnifiques souvenirs, nous ne sommes pas satisfaits du service que nous étions en droit d’attendre en tant que clients.
Bateau, navigation :
Le bateau était moins bien équipé que ce que nous avions connu sur nos deux précédents tour du monde TDM Costa 2017 et 2020. Deux piscines très petites, pas de piscine au spa. Pas de restaurant gastronomique ou de spécialité payant. (donc pas de possibilité de profiter d’un de nos avantages « diamond »). En ce qui concerne la navigation, le bateau vibrait beaucoup. Beaucoup de bruit à l’arrivée et au départ. Pas de commentaire du commandant sur la navigation quand nous étions près des côtes. Les commentaires quotidiens (vers midi) n’étaient pas toujours diffusés dans la cabine, et étaient très standardisés, trop impersonnels. Vitesse très réduite du bateau, sans doute pour économiser du carburant. Nous avons pu visiter la passerelle, mais la visite des cuisines qui était normalement prévue ne nous a jamais été proposée. Les débarquements en escale quand nous étions à quai étaient souvent mal gérés (pas assez de passerelles), cela s’est amélioré en fin de croisière, témoignant d’un manque d’expérience du personnel responsable. Enfin, MSC étant aussi une compagnie de fret, les débarquements avaient souvent lieu dans l’espace réservé à la compagnie dans le port de containers, (économies sur les frais d’accostage) et non au terminal de croisière, avec un éloignement plus important du centre ville et moins de services pour la clientèle (wi-fi, boutiques, infos touristiques).
Sécurité :
Exercice de sécurité réalisé une seule fois lors de l’embarquement. Peu de compétences sur le bateau concernant le maniement des chaloupes (!!!). Une évacuation générale se serait sans doute très mal passée…
Cabine :
Beaucoup de bruits parasites dans la cabine (craquements). Soufflerie de la climatisation souvent gênante lors de « poussées » de la clim. Cabine avec balcon trop petite, d’où une absence de canapé (un fauteuil et un pouf à la place). Une petite table en verre qui manquait de stabilité, et offrait peu de place pour les petits déjeuners en cabine (nous étions obligés de poser le plateau sur le lit). Manque cruel de rangement pour une croisière de 4 mois. Aucune patère dans la chambre, seulement dans la salle de bain. Une fuite sous le lavabo (eau qui coulait dans le placard en dessous) qui n’a jamais été vraiment réparée malgré plusieurs interventions du technicien. Vu le manque de place, nous étions obligés de regarder la télévision dans le lit, mais elle était décalée, provoquant une mauvaise position donc des maux de dos. Pas de tête de lit pour reposer la tête en position assise, mais un tableau qui gênait plutôt cette position. Une seule chaîne française sur la télévision (France 24), alors que les français étaient majoritaires sur le bateau, plus une chaîne où des films en français étaient diffusés, mais seulement dans la seconde moitié de la croisière. Nettoyage beaucoup trop fréquent du balcon (ou retouches de peinture). Celui-ci n’a donc pas pu être utilisé pendant au moins un quart du temps à cause de ces nettoyages ou travaux divers (plus bien entendu les aléas climatiques mais je n’en tiens pas compte), ce qui constitue un préjudice très important sur une croisière de 4 mois, compte tenu du supplément de prix demandé pour une cabine avec balcon. Un point positif : le travail consciencieux de notre cabinier Asmadi qui a su s’adapter à notre rythme quotidien.
Itinéraire :
Deux escales « au mouillage » annulées sans raison valable (et sans compensation !), à notre avis en raison du manque de compétence pour le maniement des chaloupes évoqué ci-dessus. De nombreuses escales écourtées (arrivée tardive, ou départ anticipé vers 15 ou 16 h), provoquant parfois des modifications d’excursions.
Services généraux, réception, communication générale :
Le « daily » journalier (programme reçu le soir en cabine) était mal traduit et comportait de nombreuses « coquilles ». Des informations importantes pouvaient passer inaperçues car mal présentées. A la réception, peu d’empathie de la part du personnel pour les demandes particulières, (y compris de la part de l’hôtesse francophone), ou des réponses du type « je vais me renseigner, vous aurez la réponse en cabine » pour se débarrasser du client, mais la réponse n’arrivait jamais et nous étions obligés de revenir à la charge… Des informations parfois fausses sur les lieux de débarquement (on vous dit la veille du débarquement que le bateau accoste au port de croisière alors qu’il va dans le port de containers). Refus de filmer les bagages pour les clients ayant réservé le service « bag Express » pour le retour, (ou de fournir le matériel), alors que ce service nous a toujours été rendu chez Costa, sous prétexte « qu’il n’y a pas de film sur le bateau », alors qu’on en voyait tous les jours au buffet… A noter le travail invisible mais pourtant très efficace de Millie, la responsable immigration, qui a essayé de faciliter et d’accélérer les procédures d’immigration (mais cela ne suivait pas forcément au niveau du personnel qui gérait les débarquements…).
Service excursion :
Les excursions étaient sous-traitées à l’entité « shorex » dont la plupart des membres (selon leurs propos) étaient inexpérimentés. Nos excursions réservées et payées sur internet ne figuraient pas dans leur application, ils ont donc eu des difficultés pour les retrouver. Nous avons été « oubliés » pour certaines excursions incluses, il a fallu réclamer nos billets. Comme pour le service réception, peu d’empathie de la part du personnel pour les demandes particulières, mis à part Mélanie qui était plus à l’écoute des clients et semblait plus expérimentée. Des excursions hors de prix, y compris les excursions « en liberté ». L’équipe avait du mal à gérer les « fraudes » (clients qui se rendaient directement aux bus sans passer par le point de rencontre) et a tenté différentes solutions tout au long de la croisière (rappels à l’ordre, tampons sur les billets), mais les clients sans tampons sur leurs billets étaient tout de même acceptés par les guides, donc ça ne servait à rien… Les excursions incluses étaient souvent placées lors de l’arrivée dans un pays à procédure d’immigration longue. Par exemple, à San Diego, nous sommes restés 5 heures bloqués dans le théâtre alors que notre excursion incluse (un tour panoramique en bateau dans la baie) était programmée à 10 h 30. Nous avons eu seulement une heure de liberté à San Diego à notre sortie vers 15 h 30 (passée sur le quai bien entendu et dans la queue pour le bateau) avant de faire notre tour de bateau qui s’est terminé de nuit… Tout cela à cause des formalités longues et des sorties individuelles qui avaient été mal gérées, bloquant la sortie des excursions. Lors de l’escale à Ishigaki, le service excursion a donc tenté une autre solution : la séquestration des « individuels » (clients sans excursion) dans le théâtre en scannant leur carte de croisière à l’entrée et à la sortie du théâtre, avec interdiction d’en sortir, les excursions étant prioritaires. Certains individuels n’ont pu sortir du bateau que vers midi. Je ne suis pas certaine que cette « séquestration » était légale.
Restauration :
Pas de table attribuée à notre arrivée, alors que nous avions demandé une table de deux au 1er service. Nous n’avons jamais réussi à obtenir notre table de deux. Service très long, et pas de respect de l’ordre d’arrivée pour la prise de commande. Vins très moyens au restaurant, alors qu’il y en avait de meilleurs au buffet. Mauvaise traduction de la composition des plats sur les menus. Peu de choix, menus répétitifs au restaurant. Repas de gala sans intérêt, aucun met « noble », y compris lors du « repas de gala spécial ». Au buffet, parfois des buffets à thème, un peu plus de choix au déjeuner mais beaucoup trop de poulet ou de porc. Qualité moyenne de la pâtisserie. Fruits frais souvent mal conservés ou « oubliés » en chambre froide, immangeables quand ils étaient enfin servis. Jamais de glace au buffet, contrairement au restaurant. Boissons (y compris les bouteilles d’eau et canettes de soda) à volonté pendant les repas, provoquant des abus. Service aléatoire, certains serveurs passant trop de temps à discuter avec certains clients, en oubliant de s’occuper des autres. Petit déjeuner mal organisé au restaurant, pas de buffet, serveurs spécialisés pour le pain, les viennoiseries, le café… qu’il faut parfois attendre longtemps ! Petit déjeuner correct au buffet, mais le café des distributeurs était mauvais. Petit déjeuner en cabine : peu de choix, des oublis, serveurs parfois peu aimables, et… livraison d’une viennoiserie à moitié mangée !!
Animation :
Une quinzaine de soirées sans spectacle, contrairement à ce qui était prévu (spectacle tous les soirs). Des spectacles souvent répétitifs. Mis à part quelques exceptions, des artistes plutôt moyens, notamment la troupe de danseurs et danseuses du bateau. (à leur décharge, ils devaient souvent s’entraîner sur un pallier au lieu du théâtre). Des mises en scènes brouillonnes, des chanteurs et chanteuses « permanents » qui ne chantaient qu’une chanson par spectacle. Une présentation des spectacles très rapide, impersonnelle et incompréhensible par la directrice de croisière. A noter un bon groupe « classique » qui a proposé des spectacles de qualité, y compris certains après-midi. Peu de spectacles folkloriques, ou relégués au bord de la piscine avec peu de visibilité pour les spectateurs. Dans les salons et bars, le niveau des musiciens était très moyen, peu d’ambiance. A la disco, notamment lors des karaokés, le son était trop fort et très mauvais. L’ équipe d’animation faisait son travail correctement en proposant les jeux et quiz classiques et des animations le soir. Des « concours de talents » où les personnes « connues » étaient grandement favorisées (notamment les participants qui avaient déjà « brillé » lors du TDM 2020). Enfin, des « conférences » qui se résumaient à des commentaires sans consistance, dans un français improbable, de photos des escales, que la « conférencière » Lucie semblait parfois découvrir en même temps que son auditoire… Nous n’avons pas eu le courage d’assister à l’ensemble de son œuvre, mais venions de temps en temps y faire un tour pour constater son évolution (ou plutôt son absence d’évolution…). Heureusement, Joël, un croisiériste, a proposé de partager de magnifiques vidéos culturelles de ses voyages, avec des informations complémentaires très intéressantes sur les pays concernés, mais il a parfois eu du mal à obtenir un créneau au théâtre pour les projections. Un des rares apports culturels lors de cette croisière a donc été fourni par la clientèle…
Spa :
Comme évoqué plus haut, pas de piscine. Trois jacuzzi qui peuvent être vite saturés s’il y a du monde. Personnel aimable, pas de harcèlement commercial.
Conclusion :
Deux tours du monde MSC ayant eu lieu en même temps, nous avons eu la désagréable impression que le personnel expérimenté et compétent était sur le Magnifica, au détriment du Poésia. Y aurait-il un rapport avec le fait que la majeure partie des croisiéristes du Poésia avaient bénéficié d’une réduction de 50 % sur leur billet, en compensation de leur tour du monde de 2020, tronqué en raison de la pandémie ? La vitesse réduite du bateau, le recrutement d’artistes de niveau inférieur à ce qui se fait d’ordinaire, les économies sur la restauration auraient-ils la même raison ? (mis à part les boissons, peut-être un point sacrifié pour s’acheter une « paix sociale »?)
Dernier point : L’organisation sur le bateau et la qualité de service qui en découle seraient grandement améliorées par une meilleure communication entre les différents services. En effet, malgré les grandes paroles lors du spectacle de clôture (le personnel constituant une « grande famille multiculturelle »), nous avons pu constater un manque de coordination entre les différents services, incompatible avec le fonctionnement optimal d’un bateau de croisière.