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Suite de Sierra Maestra en scooter. Premier jour. posté le 23 11 12
Bonjour
Le soir, devant la mer, j’ai pu m’entretenir avec des
jeunes Cubains qui venait de faire le trek du Pic Turquino. Nous parlons de
tout les sujets librement et tous les avis s’expriment.
Qu’elle était bonne cette douche du matin dans ce Rio
Turquino, je m’en souviendrai.
Lundi 22 octobre, départ pour Pilon. En route je croise une
grand-mère de 90 ans avec son ombrelle et qui va voir à pied ses petits enfants
situés7 km plus loin, nous parlons et je décide de l’emmener avec moi, toute fière, elle
monte sur le scooter. Après l’arrivée en allure modérée (âge oblige), elle a
décidé en cours de route, de se marier avec moi, mais comme je n’ai pas le
temps, je lui laisse la trousse et lui
promet de revenir l’année prochaine. J’ai droit à un beau baiser !
La route s’écoule et je sais qu’il me reste encore un
passage, certainement le plus difficile
A la Palmita, avec pour cadre la Sierra Maestra et son
sommet le plus haut qui a souvent la tête dans les nuages, je prends un
bocadido et café en compagnie des villageois étonnés de me voir là avec la
motorolina, comme ils disent. J’engage la conversation, on parle un peu, ils
sont curieux, mais n’osent pas trop s’engager….
Plus loin arrive le passage très étroit avec un cap qui
avance sur la mer. Je me souviens, une année, avec une voiture je n’avais pas
pu passer suite à un cyclone, car la brigade de nettoyage et réhabilitation du
secteur n’était pas encore intervenue. J’avais du passer par la montagne en
suivant un vieux chemin établi pour la pose des lignes électriques pour éviter
ce cap. Il reste aussi des traces encore visibles d’un ancien tunnel jamais
terminé et aujourd’hui désaffecté.
Là aussi, il n’y a plus d’asphalte et le chemin est plus
gorgé de sable que de pierrailles, le compactage n’est pas excellent. Il faut
préciser que le niveau de la mer se trouve que un mètre plus bas à marée haute
à cet endroit, et donc les vagues le submergent certainement assez souvent.
Mais je m’arrête pour profiter de l’air marin et de cette quiétude. Je croise
une personne à pied, où va-t-elle ? Je ne sais pas, je n’ai pas vu de
maisons depuis pas mal de km….
Arrive un autre pont, avec un pilier qui penche et son
tablier un petit peu relevé, mais aucun problème, c’est du solide ces
constructions de l’époque de l’URSS.
De mémoire je sais, que la route est bonne pour rejoindre
Manzanillo. Jusqu’à Pilon, les paysages sont toujours aussi magnifiques avec la
mer et la nature de part et d’autre. La route s’élève et surplombe ces
panoramas, un peu comme des montagnes russes, en prenant de l’altitude pour replonger
a nouveau à ses pieds et ainsi de suite. C’est grandiose !
A Marea del Portillo, je me détends et déjeune au
restaurant du Club Amigo, qui a une jolie petite piscine….vide, mais avec deux
maîtres nageurs et aussi une jolie vue sur la baie. A partir de Pilon, je vais en direction de
l’intérieur des terres, pour rejoindre une vaste et basse plaine adossée à La
Sierra Maestra, productrice de cannes à sucre et de riz.
Si la route est très correcte, je vois surgir une menace au
loin, un très gros grain noir. J’en profite pour faire un stop à Pilon, faire le plein d’essence et de
m’équiper des vêtements de pluie, lorsque arrive une pluie diluvienne.
Trente minutes plus tard me voilà de nouveau sur le scooter
et sur une route mouillée en direction de Manzanillo.
La pluie me rattrapera 60 km avant Manzanillo, et
par sa violence ainsi que le vent de face, elle me forcera à m’arrêter 10 km plus loin et à mettre
les 2 journaux (Granma !) et le carton sur la poitrine pour ne pas prendre
froid.
Je profite de l’abri d’une petite maison désaffectée pour
cela, et où je rencontre 2 braves paysans qui attendent tranquillement que tout
se passe avec une bouteille de rhum (ron). Je ne refuse pas le petit coup à
boire (un trago) de cet excellent rhum non refino, il me paraissait plus être de
l’Agua Ardiente (eau de vie) mélangée avec du rhum ….cela donne chaud, que
bueno !!!
Mais comme le temps passe, je décide de repartir malgré la
pluie pour éviter de rouler de nuit. Finalement j’arriverai à Manzanillo
mouillé et sans encombre sous le coup de 17h30 à la casa de Ruben Fonseca. La
pluie ne m’aura pas épargné pour la fin de ce parcours.
Ruben m’accueille tout étonné et m’apprends qu’une tourmente
tropicale de catégorie 1 qui répond au nom de Sandy, est en gestation au large,
mais que sa route n’est pas encore bien définie.
Après une bonne douche chaude et un bon repas, la
météorologie de la télé, ne me donne pas plus d’informations ou messages
d’alerte. Seulement un peu de pluie pour l’après midi du Mardi 23.
Dans ce cas, demain matin j’irai dans la Sierra Maestra,
tout en haut, à Santo Dominco, pour saluer les guides qui font visiter la
Comandancia et assure le trek pour le Pic Turquino.