Bonjour,
Je reviens d’un mois passé a Cuba. Je me permets donc de mettre ici quelques renseignements / réflexions qui pourraient servir aux autres voyageurs.
Je précise tout de suite que ce qui suit est uniquement un ensemble de réflexions personnelles et d’informations suite a mon voyage dans ce pays. Il ne s’agit donc pas d’une étude sociologique a long terme et j’assume tout a fait l’aspect hautement subjectif des informations données.
Mon itinéraire :
La Havane
Vinales
Pinar del Rio
La Havane
Santiago (en train)
Camaguey
Trinidad
Cienfuegos
Santa Clara
Playa Larga
Matanzas
La Havane
Quel type de voyage ?
Avant tout, un petit mot sur les différents « types» de voyage que vous pourrez faire a Cuba. En premier, vous avez l’option « Club Med » qui consiste a rester a Varadero et profiter de la plage et des structures touristiques sans vous intéresser de près ou de loin a la culture cubaine. En suite, vous avez l’option « Regarder Cuba », qui consiste a observer de loin la vie des cubains mais manger / dormir / vous déplacer … comme a la maison, avec le maximum de confort. Et finalement, vous avez l’option « Vivre a Cuba » qui consiste, autant que possible, a expérimenter ce que vivent les locaux. Cela implique de se déplacer comme les cubains (lorsque c’est possible), de manger comme eux et d’essayer d’interagir avec eux pour comprendre un peu mieux leur pays et leur culture.
C’est l’option la moins confortable mais la plus enrichissante. Elle demande parfois de faire des détours, de sortir des sentiers battus et de se retrouver dans des situations absurdes. Comme par exemple, assis sur des sacs de patates, dans une remorque de tracteur, sur une petite route très pentue avec une bande de lycéens complètements saouls. Ou a faire la queue une demi-heure juste pour acheter un glace au goût très artificiel de banane. Ou encore essayer de manger un « hamburger » a 2 pesos qui consiste en deux bouts de pain avec un truc-marron-qui-n’est-pas-de-la-viande a l’intérieur.
Mais « Vivre a Cuba » ne se limite pas a un parcours du combattant et a des conditions de vie difficiles. Comme vous pourrez le voir, il y a également des gens riches a Cuba. Cela veut donc dire que « Vivre a Cuba » a également ses moments de luxe. Mais le but du jeu consiste simplement a éviter tous les « pièges a touristes » classiques ou les gens se font arnaquer.
Donc, quelque soit votre activité, levez la tête et regardez autour de vous : si vous voyez une grande majorité de touristes alors vous êtes au mauvais endroit et vous vous faites sans doute plumer. Si vous voyez une grande majorité de cubains alors « Bravo ! », vous avez réussi a sortir des sentiers battus et a tracer votre propre chemin au lieu de suivre le troupeau.
L’argent :
Comme vous l’avez sans doute lu dans votre guide, il existe deux monnaies a Cuba. La « Moneda Nacional » (MN) et le « Peso Convertible » (CUC). Une CUC vaut 24 ou 25 MN. De façon générale, plus vous utilisez la MN et plus votre expérience est « cubaine » et plus vous utilisez le CUC et plus votre expérience est « touristique ».
Parfois, il est impossible d’utiliser la MN comme pour l’hébergement ou certains transports. Mais lorsque vous le pouvez, essayer de le faire. Non seulement votre voyage vous coûtera beaucoup moins cher mais surtout vous aurez une idée un peu plus précise de la vraie vie quotidienne a Cuba.
Par exemple, si vous allez dans un petit restaurant de quartier, vous pourrez manger pour 25 ou 50 MNs mais si vous allez dans un restaurant touristique, vous mangerez pour au moins 5 ou 10 CUCs. En termes d’argent, la différence n’est parfois pas énorme, mais en termes « humains » ça l’est. D’un coté vous avez une nourriture pas forcement très originale mais authentique et de l’autre vous avez une nourriture uniquement cuisinée pour les touristes. D’un coté, vous avez l’occasion d’observer et de discuter avec des cubains, de l’autre vous êtes entouré de touristes qui, soit lisent leur guide soit discutent entre-eux en anglais. Les conditions de confort ne sont pas les mêmes mais si vous voulez exactement le même confort que chez vous, alors pourquoi voyager ?
La météo :
A Cuba, il fait très chaud et très humide. Déjà au mois de Mars, le soleil peut taper très fort. D’ailleurs vous allez constater très rapidement que les cubains ne marchent toujours que d’un seul coté de la rue : toujours a l’ombre ! Et les cubaines se baladent souvent avec un énorme parapluie en guise d’ombrelle.
Donc plusieurs précautions a prendre : même si vous n’êtes pas a la plage, n’oubliez pas de vous protéger du soleil. Crème, manches longues, chapeau, marcher a ombre … a vous de trouver le bon mix.
N’oubliez pas non plus de boire beaucoup. Pour cela inutile de vous trimbaler une bouteille de 5L d’eau tout a long de la journée (comme j’ai vu le faire une fois) mais arrêtez vous régulièrement dans les petits stands pour boire un jus de fruit ou un « Batido » bien frais. Des vitamines, de la fraîcheur et une bonne pause pour votre organisme.
Dans votre chambre, assurez vous d’avoir une bouteille d’eau avec vous. Achetez la dans un petit commerce plutôt que dans votre « Casa Particular » ou elle vous coûtera plus du double.
Autre précaution : levez-vous tôt, vers 7h. Ne perdez pas de temps a prendre un petit déjeuner complet mais avalez quelque chose rapidement et allez vous promenez jusqu’à 9h30 / 10h. Ensuite rentez pour vous reposer et prendre un grand petit déjeuner. Comme ça, tôt le matin vous pourrez découvrir la ville tout seul, regarder les enfants aller a l’école, les gens se préparer pour le travail …
Et lorsque vous rentrerez pour prendre votre petit déjeuner, c’est le moment ou les autres touristes commenceront a sortir. Pile le moment ou il commencera a faire chaud.
Si vous n’aimez pas la chaleur, faites une sieste. De 13h a 16h30, restez dans votre chambre et reposez vous. Si vous avez un ventilo ou la clim, profitez-en pour vous rafraîchir et vous détendre. N’hésitez pas non plus a prendre des douches pendant la journée. Pour cela, il est très important d’avoir un hébergement central qui vous permettra de faire plusieurs allers-retours pendant la journée pour déposer des affaires en trop, récupérer quelque chose que vous avez oublié ou simplement vous reposer.
Les transports :
A Cuba, il y a mille façons de se déplacer. Vous pouvez bien sur vous contenter des bus « Via Azul » (réfrigérés) mais il serait vraiment dommage de ne pas essayer, au moins une fois, les autres moyens de transport : le train, le camion, le bus « local » (la wawa), le vélo, le Bici-taxi, le moto-taxi, la calèche, la moto-tricycle, le taxi collectif (la Maquina), le tracteur, le bus remorque, l’auto-stop …
Que ce soit pour des déplacements courts ou longs, plus vous vous éloignez des moyens de locomotion « classiques » (Via Azul, Taxi), plus vous vous rapprochez de la vie cubaine. C’est parfois beaucoup plus long, souvent moins confortable mais ça fait partie du voyage. Vous pourrez croiser des cubains, observer la vie des gens, engager des conversations, faire des rencontres … au delà de la destination a atteindre, c’est souvent la façon d’y arriver qui vous laissera des souvenirs inoubliables.
Internet :
Les connexions internet sont limitées dans le pays. Il vous faudra acheter un carte spéciale avec un code (et pas mal de patience ) pour pouvoir vérifier vos mails. Du coup ça vaut le coup de mettre en place une réponse automatique expliquant a vos proches que vous ne pourrez pas leur répondre tout de suite. En plus, ça vous permettra, pendant un certain temps, de faire une « pause internet» et de vous vider la tête. Donc oubliez vos « followers », votre blog, votre Facebook, vos sites web préférés … et acceptez de vous déconnecter quelques temps. Si, en plus, vous chercher du Wifi, alors bonne chance ! Dans certaines villes, je n’en ai trouvé que dans un seul endroit (toujours un hôtel de luxe) et parfois pas du tout. Ça fait partie du charme de ce pays.
La Nourriture :
La nourriture cubaine « ordinaire » n’est pas franchement bonne. Il s’agit souvent de riz et de haricots rouges avec soit du poulet, soit du porc. Vous pourrez aussi manger du poisson et (réservé aux touristes et aux cubains riches) de la langouste de temps en temps. Donc si vous voulez vous nourrir en « local », vous allez vous sentir parfois frustrés. Donc vous aller craquer et aller vous faire un bon repas de temps a autre.
La nourriture « de rue » est vraiment grasse et sans goût : des pizzas épaisses composées de 97% de farine et d’eau avec une mince couche de « rouge » (2% de sauce tomate?) et de « blanc » (1% de fromage?), des sandwichs très gras, des « hamburgers » plus que douteux … Par contre vous pourrez boire beaucoup de jus de fruits (goyave, ananas, mangue …) et manger beaucoup de glaces pour pas grand chose (3 MN). Une bonne façon de lutter contre la chaleur et l’humidité ambiantes.
L’hébergement :
La meilleure solution est évidemment de rester chez l’habitant dans des « Casa Particulares » mais attention, la grande surprise c’est que les gens chez qui vous aller dormir ne sont pas des « cubains moyens » mais des gens qui sont très riches par rapport a la moyenne de la population locale. En effet, si un médecin ne gagne que 25 eur / mois a Cuba, un propriétaire de Casa gagne beaucoup, beaucoup plus.
Par exemple, si quelqu’un loue deux chambres a 25 CUCs / nuit, disons 20 soirs par mois, il a un revenu de 1000 CUCs par mois ! La dessus, il doit payer une cotisation fixe de 300 CUCs pour sa licence de « Casa Particular » et, de plus, il doit payer des impôts de 300 CUCs sur ses revenus. Et bien il lui reste tout de même 400 CUCs par mois soit … 16 fois plus que le salaire du médecin !
Lorsque vous aller réserver une chambre, on va vous proposer un prix qui va être entre 20 CUCs et 30 CUCs. Ce prix est bien une proposition, c’est a dire que malgré les affirmations de votre interlocuteur, une négociation est toujours possible. Cette négociation dépend de plusieurs facteurs :
Combien de personnes occupent la chambre ? Si vous êtes seul, vous aurez le droit a une petite ristourne. Est-ce que le petit déjeuner est inclus ou pas ? Par exemple, pour une personne seule, sans petit déjeuner, il faut compter 20 CUC a peu près, peut-être 25 CUC a la Havane.
Ce petit déjeuner va vous paraître « fabuleux » (omelette, jus de fruit, fruits frais …) au début de votre voyage et « ennuyeux » a la fin. Ennuyeux parce que c’est exactement le même petit déjeuner dans tous les « Casa Particulares » de toutes les villes du pays. En plus, tôt le matin, il vaut mieux aller explorer la ville a la fraîche plutôt que de se goinfrer. Donc si vous choisissez de le prendre dans votre Casa, demandez a ce qu’on vous le serve vers 10h, histoire d’avoir le temps d’aller faire un petit tour. Et si vous ne voulez pas le prendre dans votre Casa, sachez que vous pouvez très bien petit déjeuner dans la rue pour moins de 2 CUCs (sandwich omelette, café, jus de fruit …) dans un des nombreux petits kiosks. Vous aurez ainsi le plaisir de petit déjeuner avec des cubains plutôt que tout seul dans votre Casa.
Pour ce qui est des réservations, si vous voulez une belle « Casa Particular » alors il faut absolument la réserver a l’avance. Du coup, ça vous donne moins de flexibilité pour votre voyage mais vous serez assuré de dormir dans une maison « spéciale ». Appeler 3 jours en avance est une bonne idée, une semaine c’est encore mieux. Comme certaines personnes réservent par téléphone et puis ne viennent pas, il faut parfois rappeler le jour de votre arrivée pour confirmer. Il arrive en effet que certains propriétaires donnent votre chambre a quelqu’un arrivé avant vous et puis essayent de vous trouver une chambre (soi disant) « équivalente » ailleurs.
Les cadeaux :
Les gens chez qui vous allez rester sont plus proches du sommet de la pyramide sociale que du bas. Du coup, si vous avez amené des cadeaux en pensant a « ces pauvres cubains qui vivent dans la misère », ce n’est pas a vos hôtes qu’il faut les donner. Eux, ils peuvent se permettre beaucoup de luxes auxquels les autres cubains ne peuvent que rêver.
A qui donner ces cadeaux ? Le réponse n’est pas simple. Par exemple, si vous décidez de les donner aux pauvres femmes de ménages qui travaillent dans les « Casas Particulares » (pour un très petit salaire) et bien vous risquez l’incident diplomatique. La propriétaire ne va pas apprécier du tout votre générosité envers sa domestique !
Et si vous décidez de les donner a de pauvres gens dans la rue alors vous allez encourager une sorte de dépendance matérielle envers les touristes. Du coup les gens vont avoir plus tendance a mendier. Une solution possible c’est d’essayer de rencontrer quelqu’un qui est en bas de l’échelle sociale, de nouer quelques liens dans un premier temps de façon a ce que l’échange soit avant tout humain. Puis, dans un deuxième temps, d’offrir quelques cadeaux.
C’est vrai que ca prend du temps, que ce n’est pas forcement évident mais c’est beaucoup plus enrichissant. A la fois pour vous qui allez apprendre des choses sur la société cubaine et pour votre ami qui va pouvoir posséder des choses qu’il n’aurait jamais pu se permettre d’acheter.
La langue :
Avant d’aller a Cuba, vous avez peut-être appris quelques mots d’espagnol. C’est bien. Ça va vous servir a vous exprimer. Mais ça ne va pas vous servir a comprendre les cubains. Car les cubains ne parlent pas l’espagnol. Ils parlent … le cubain. Et c’est très différent de l’espagnol classique. Donc s’ils prennent le temps de parler lentement avec des mots simples, vous allez pouvoir comprendre un peu. Par contre si vous tombez sur un paysan qui n’a pas rencontré beaucoup de touristes dans sa vie, vous allez être complètement perdus.
En fait, le cubain c’est un peu comme l’espagnol, mais sans les consonnes. Par exemple le « Pescado » (« Poisson ») en espagnol devient « Pé-a-o » en cubain. Et c’est comme ça pour beaucoup de mots. En plus il y a un vocabulaire cubain spécifique avec des mots d’argot. Sans oublier, bien sur, des références culturelles locales que vous ne possédez pas.
De façon générale, la langue cubaine est directe : tout le monde tutoie tout le monde. Selon le contexte on va vous donner du « Senor », du « Socio » (« mon pote ») ou même du « Companero » (« camarade »). Par exemple, lorsqu’un cubain décroche son téléphone, il ne dit pas « Allo » ou « Bonjour » mais « Dis-moi … » (en général avec un soupir de lassitude).
Par contre, les cubains comprennent l’espagnol (le classique, celui qu’on apprend a l’école). Donc vous n’aurez pas de problème pour vous faire comprendre. Mais pour éviter les mal entendus, il sera donc souvent utile de poser des questions du type « Oui / Non ».
La sécurité :
Sujet très sensible, la notion de sécurité dans un pays n’est pas une notion objective. Certains vont faire un long voyage sans rencontrer aucun problème alors que d’autre auront beaucoup d’ennuis pour un séjour beaucoup plus court. Et ce, en faisant a peu près les même choses. Donc ce qui suit est juste un ressenti personnel, rien de plus.
A Cuba, les étrangers ont un statut spécial. Globalement, vous ne risquez pas grand chose au niveau physique. Il y a très très peu de chance qu’on vous attaque dans la rue. Il est possible qu’on vous vole vos affaires si vous les laissez sans surveillance. Il est même possible de tomber sur des pickpockets mais votre sécurité physique n’est pas en danger. Ainsi j’ai pu me promener dans des ruelles glauques, mal éclairées de la Havane, a des heures tardives, sans aucun problème. Je pense que cela vient du fait que le tourisme représente la plus grande source de revenus du pays et que le gouvernement veille a ce que cette « poule aux œufs d’or » se porte bien. Donc présence policière accrue dans les coins touristiques et répression implacable pour les criminels. Du coup, vous avez un sentiment de sécurité qui est bien supérieure a ce que vous pouvez ressentir dans votre propre ville.
Par contre, les cubains entre-eux, ne se privent pas de voler. Ainsi, vous allez constater que toutes les maisons ont des barreaux partout. Au niveau des portes, des fenêtres et même au dessus des cours intérieurs. En plus, les cubains ont tendance a se servir sur leur lieu de travail. Une façon sans doute de compenser pour les salaires de misère qu’ils perçoivent.
Les arnaques :
Par contre, vous allez vous faire arnaquer un très grand nombre de fois. Et ce pour des petites sommes. Parce que les cubains voient les touristes comme des portefeuilles ambulants. Donc ils pensent qu’on peut se permettre de perdre 3 CUCs par ici, 5 CUCs par la … sans souci.
Par exemple, vous allez trouver un petit restaurant local pour manger votre plat de poulet-haricots-riz pour 1 CUC. Le lendemain, vous allez retourner au même restaurant et manger exactement la même chose. Mais le serveur va vous dire que ça vaut 2 CUCs. Et il prétendra, sans ciller, que ça a toujours été ce prix la.
Autre grand classique : au moment de payer votre chambre dans une « Casa Particular », vous verrez qu’on vous demande 4 CUCs de plus. Et lorsque vous posez la question, on vous dira que cela correspond aux deux bouteilles d’eau que vous avez bues. Bien entendu, vous pensiez que ces bouteilles, placées stratégiquement sur votre table de chevet, faisaient parties de la prestation. Pas du tout !
Encore un autre exemple : vous allez chez le coiffeur vous faire couper les cheveux. Après la coupe vous vous apprêtez a régler les 10 MN que tout le monde paye (prix fixe). Mais le coiffeur vous demande … 5 CUCs. Vous lui indiquez gentiment qu’il y a un énorme panneau sur le mur avec une inscription « 10 Pesos ». Un peu gêné, il vous sourit et vous demande alors… 3 CUCs.
Bref, vous allez avoir l’impression qu’on vous plume constamment et ce n’est pas tout a fait faux. Les sommes ne sont jamais très importantes mais a la longue ça peut devenir moralement usant.
Donc quelques règles simples :
Ne pas hésiter a demander ce qui est inclus dans la prestation et ce qui ne l’est pas.
Si vous ne connaissez pas un prix, ne demandez pas au vendeur mais a un autre client.
S’il n’y a pas d’autre client, des que le vendeur vous donne le prix feignez la grande surprise. Souvent ce prix va se diviser par deux comme par magie.
Pour les transports, faites comme si vous connaissiez la prix. Payez avec un billet un peu gros et attendez votre monnaie, en prenant un air blasé. La personne en face n’osera souvent pas vous arnaquer.
Ne faites jamais confiance a un chauffeur de taxi.
N’hésitez pas a négocier très fort chez les marchands de souvenirs.
Attention ! Tout ce paragraphe n’est pas la pour dire que les cubains sont tous des voleurs. Mais juste pour préciser que dans vos premiers rapports avec quelqu’un, il y a un certain nombre de préjugés (des deux cotés) qui vont faire obstacle a la mise en place d’une relation humaine. Il faut donc être un peu sur ces gardes, tout en ayant l’esprit ouvert.
D’ailleurs, le meilleur moyen de passer au delà de ces relations « commerciales » c’est d’essayer d’interagir sur un autre plan, comme le jeu. Par exemple, si vous aller jouer au foot avec des cubains, vous aller pouvoir établir des relations beaucoup plus saines que si vous essayer en permanence de négocier pour acheter quelque chose. En plus, beaucoup de cubains sont fanatiques de foot et si vous voulez leur faire plaisir, donnez leur quoi que ce soit avec le logo du Barca dessus (porte clef, autocollant, cendrier …) et ils vont seront très reconnaissants.
Si vous jouer bien aux échecs, vous allez pouvoir vous faire beaucoup de copains car un peu partout les gens jouent a ce jeu et seront ravis (et fiers) de jouer contre un étranger. Vos parties seront analysées, commentées et vous combinaisons seront appréciées. Un excellent moyen d’échanger même si vous ne parlez pas la langue.
La société :
La révolution cubaine voulait abolir les classes et créer une société ou les gens étaient égaux. La réalité cubaine est très loin de cet idéal puisque la société cubaine est une énorme pyramide ou tout le monde court après une seule et même chose : l’argent.
Proche du sommet, après les généraux et les politiciens, il y a les gens qui ont ouverts les « Casa Particulares » et les « Paladares ». Ceux-la gagnent beaucoup plus d’argent que le cubain moyen. Si en plus ils ont de la famille a l’étranger alors c’est le pactole. Leur situation matérielle est très confortable. Ils ont des domestiques, de électroménager, font de voyages a l’étranger, mangent des produits de luxe, ne font jamais la queue …
Donc en allant dormir chez ces gens la vous n’aurez pas une vision de la vie du « cubain moyen » mais plutôt celle de la bourgeoise. Pour observer la vie cubaine, il faut aller dans la rue, se promener dans les villes, jeter des coup d’œil a travers les fenêtres ouvertes, les portes entrebâillées. S’asseoir et regarder les gens passer. Les voir faire la queue pour acheter des œufs, des pommes de terre, du vinaigre … Les vieilles dames qui font descendre depuis leur balcon un panier accroché a une corde pour ensuite remonter quelques provisions. Bref, la rue cubaine est un vrai théâtre pleine de vie et de surprises. Des qu’on pense avoir un peu compris ce pays, quelque chose de complètement inattendu déboule de quelque part et vous voilà de nouveau perplexe.
La société cubaine n’est ni socialiste ni capitaliste. Elle est « socio-aliste ». En cubain, « socio » veut dire « copain » ou « pote ». C’est donc une société de combines, de débrouille, de larcins, de petites arnaques a droite et a gauche. Tout dépend de votre réseau, de vos copains. Qui vous doit un service ? A qui devez-vous un service ? Chacun est dans la survie. On vous parle souvent de la « necesidad ». Peu de principes, jamais de scrupules. Les idéaux de la révolution n’existent plus que sur les murs décrépis. C’est un peu la jungle. Et a ce jeu, le touriste est une cible de choix. Ces poches sont pleines de devises et sa tête est pleine d’illusions…
Du coup lorsqu’on vous propose de vous trouvez un taxi, un hébergement, un restaurant … ce n’est que rarement par pure gentillesse. Il y a très souvent un service, une dette, une commission a la clef. Mais tout ce système est invisible pour vous. Si vous n’êtes pas prévenus, vous pourriez voyager longtemps sans vous apercevoir de rien. En vous disant juste de temps en temps «Ils sont quand même très serviables ces cubains ! » …
La musique :
La musique joue un rôle très important dans la culture cubaine. A Cuba, on peut trouver de très bons concerts avec des gens qui chantent incroyablement bien. Malheureusement, vous allez vous apercevoir que, dans le lieux touristiques, on vous bassine souvent avec les mêmes rengaines : « Quizas », « Besame Mucho », « Commandante Che Guevara », et quelques tubes de l’incontournable « Buena Vista Social Club »…
Heureusement, la musique cubaine est beaucoup plus riche que ça. Si on met de coté la musique insupportable de la jeunesse cubaine (le Reggaeton), au niveau « vieux tubes » il y a des véritables petites perles a découvrir. Une bonne idée c’est, avant votre départ, de télécharger sur votre lecteur quelques albums classiques qui vous permettront de supporter plus facilement les longs trajets en bus. Je vous conseille notamment le double CD « The Essential Cuban Anthology » et « Café Cuba - 50 Original Cuban Classics ». Et bien sur le « Buena Vista » si vous y tenez vraiment.
Pour ce qui est des concerts, ça vaut le coup d’investir du temps, dans chaque ville, pour dénicher les endroits ou vous pouvez écouter de la musique traditionnelle. Précisez bien que vous ne voulez pas écouter de la musique moderne ou du « Disco ». Et surtout, ouvrez les oreilles. Souvent, en passant dans une ruelle, vous aller entendre une mélodie qui va vous conduire a une petite salle ou vous pourrez écouter une musique a la fois authentique et magnifique. Parfois, il n’y aura pas d’orchestre, juste quelqu’un qui passe une version instrumentale sur laquelle un chanteur ajoute sa voix. Mais ça n’en sera pas forcement moins émouvant.
Les cigares :
Première surprise : les cigares ne sont pas ridiculement peu chères a Cuba. Enfin, les « vrais cigares ». Il existe quelques marques de cigares (ex : « El credito ») qu’on peut acheter pour pas grand chose (2 Mns piece) mais qui ne sont pas très bons. D’ailleurs, les rares fois que vous allez voir un cubain fumer un cigare, il s’agira sans doute de ce type de cigares. Les « vrais cigares » (« Cohiba », « Romeo et Juliette », « Partagas » …) coûtent a peu près 30% moins chers qu’en Europe. Donc si vous êtes amateur, c’est peut-être une bonne idée d’en acheter. En termes de quantité, vous pouvez en ramener officiellement une boite de 25. Dans les faits, si vous avez une boite de 25 dans votre bagage a main et une autre dans votre valise, ça passe.
Lors de votre séjour, vous allez parfois vous faire « brancher » dans la rue par des gens qui vous proposeront des cigares. Ces cigares sont des « vrais-faux » cigares. C’est a dire qu’ils sont de meilleur qualité que les cigares a 2 MNs mais de moins bonne qualité que les « vrais cigares » que vous pouvez acheter dans un magasin officiel. Ces « vrais-faux » sont emballés dans des boites qui
les font ressembler aux « vrais ». Il y a des bagues dorées, un joli ruban jaune, un autocollant … mais ça reste quand même des copies. Au niveau prix, ces « vrais-faux » coûtent a peu près 1 CUC a 1.5 CUCs pièce. Bien entendu, au début de la négociation, elles vaudront 5 CUCs pièce parce qu’on vous jurera que c’est des « vrais » mais avec un peu de patience et d’humour, les prix baissent facilement.
Pour acheter ces « vrais-faux », on vous emmènera dans l’arrière cour d’un immeuble délabré, au 4eme étage d’un appartement décrépi et on vous montrera « la marchandise », a la hâte, sur la table de la cuisine. Les vendeurs seront nerveux et voudront écourter la transaction le plus rapidement possible. Mais ne vous inquiétez pas, malgré le cadre digne d’une série policière américaine, vous n’avez pas a vous en faire pour votre sécurité. Par contre, pour ce qui est des cigares, il se peut qu’on essaye de vous arnaquer.
Arnaque numéro 1 : la boite qui doit contenir deux couches de cigares n’en contient qu’une. En dessous, c’est juste du bois. Donc, il faut bien inspecter et vérifier que vous achetez bien 25 cigares et non 12. Et il faut être sur d’acheter la boite que vous avez inspectée et pas une autre qu’on aurait mise a sa place par un petit tour de passe-passe.
Arnaque numéro 2 : les cigares que vous achetez sont remplis d’autre chose que de feuilles de tabac (feuille de bananier, poudre de tabac, papier …). Pour cela, il faut sélectionner un cigare au hasard dans la boite et l’examiner de près. En la tâtant, vous aller sentir s’il y a quelque chose de bizarre a l’intérieur. Le top, si vous arrivez a convaincre votre vendeur, c’est de pouvoir découper le cigare en deux et inspecter l’intérieur. La, vous verrez tout de suite si ce sont des vraies feuilles de tabac ou autre chose.
Faut-il acheter ces « vrais-faux » cigares ? Les vrais amateurs vous diront que « Non !» et qu’il vaut mieux fumer moins mais ne fumer que des bons cigares. Mais si vous n’êtes pas vraiment amateur et que vous avez un petit budget, ça peut valoir le coup (25 « vrais-faux » cigares pour 35 CUCs … au lieu de 180 CUCs) . En plus, rien que la transaction va vous laisser de très bons souvenirs…
Par contre, si vous voulez les sortir du pays, il vaut mieux les « anonymiser » car les douanes cubaines n’aiment pas qu’on sortent ce qu’ils considèrent être de la contre-bande. Donc, enlevez les cigares de la boite, enlevez les bagues des cigares, rangez les cigares dans un sachet hermétique (un « ziplock ») et rangez les bagues ailleurs, dans une enveloppe, dans vos valises. Vos cigares sont ainsi devenus « anonymes ». Si la douane vous pose la question, dites que vous les avez acheté a un paysan a Vinales pour trois fois rien. Et une fois rentré chez vous, remettez les bagues sur les cigares et le tour est joué. Bon, vous n’avez plus la jolie boite mais de toutes façon, les cigares se gardent beaucoup mieux dans un sachet hermétique que dans leur boite.
Le train :
Il est possible de prendre le train entre la Havane et Santiago. Beaucoup de gens vous diront que c’est une expérience épouvantable, traumatisante, dangereuse, qu’on vous volera vos affaires, que ca sera terriblement inconfortable … Tout cela est évidemment faux.
Oui, le train partira avec du retard (2h dans mon cas). Oui les wagons sont vieux. Mais les gens sont plutôt sympas. Il y a bien quelques types saouls mais, dans chaque wagon, il y a une femme qui est en charge du bon fonctionnement des choses. Et elle sait remettre en place les poivrots et s’occupera de vous trouver une place.
Sinon c’est une expérience 100% cubaine. Aucun autre touriste autour de vous. Uniquement des cubains, qui dorment, qui mangent, qui parlent, qui se plaignent… le spectacle est beaucoup plus « dedans » que « dehors ». En effet les paysages sont plutôt monotones. Mais le voyage passe assez rapidement. C’est fatiguant mais je ne le regrette absolument pas. Il faut, bien sur, faire attention a ses affaires. Les attacher avec un cadenas ou bien les avoir a cote de soi. Avoir aussi a manger et a boire avec soi. A part ces précautions élémentaires, aucun risque particulier.
Lectures :
Avant de partir a Cuba, il est vraiment utile de se renseigner un peu avant. Pour cela, vous avez votre guide, des sites internet et aussi un autre livre que j’ai trouvé très utile et qui s’intitule « Comprendre Cuba » (Ed. Ulysse). Ce livre d’une centaine de pages va vous permettre d’arriver dans le pays avec une idée beaucoup plus précise de la société cubaine. Du coup, vous aller pouvoir observer et comprendre certaines choses qui seraient passées inaperçues sinon. Certaines pages sur comment faire des affaires a Cuba ne sont pas passionnantes mais le reste du livre décrit de façon assez claire et précise la société cubaine.
Les Villes :
La Havane :
L’une des villes les plus intenses et surprenantes que j’ai visité Il se passe en permanence beaucoup de choses dans les rues. On passe son temps a observer, a deviner, a essayer de comprendre … comment fonctionne la société cubaine pour finalement être encore plus surpris cinq minutes plus tard.
Le quartier que j’ai préféré est « Habana Vieja » et notamment la partie au sud de la « Plaza Vieja » qui reste encore très authentique. Il y a des coins de ce quartier qui sont devenus trop touristiques (rue Obispo, rue Mercaderes, Plaza de la Catedral …) mais il est encore facile d’échapper a tout cela en se perdant dans les petites rues. Beaucoup de boutiques, de restaurants « a touristes » mais aussi beaucoup de choses intéressantes a observer dans la rue. Par contre il ne faut pas hésiter a aller explorer les petites ruelles défoncées pour trouver les perles rares. Parfois il suffit juste de s’asseoir quelques minutes a un coin de rue pour voir des choses extraordinaires.
Vinales :
Une petite ville sympathique malgré une très forte présence touristique. Un très bon endroit pour aller marcher dans les champs de tabac et voir comment les gens vivent a la campagne. Encore une fois, il faut faire l’effort d’éviter le circuit touristique classique.
Par exemple, on peut prendre un taxi collectif qui va a Pinar de Rio (1 CUC), descendre en haut de la cote a l’hôtel « Los Jazmines », y laisser les cars qui viennent pour prendre les photos depuis le point de vue « officiel », prendre la petite route qui part sur la droite pour rejoindre le restaurant « Balcon de Valle » et y boire tranquillement un verre tout en admirant la vue sur les Mogotes, tout seul, loin des foules.
Ensuite on peut passer au bureau du parc qui est juste a cote, pour poser quelques questions sur les randonnées. Quelqu’un vous expliquera gentiment comment redescendre a Vinales, a pied, a travers les champs de tabac, en a peu plus d’une heure.
On peut aussi faire un grand circuit qui consiste a monter vers l’hôtel « La Ermita », prendre la route qui part sur la droite, juste après le resto, redescendre a travers champs a la route qui est au nord/est de Vinales, en faisant une grande boucle, traverser cette route et continuer a travers champs dans le Valle de Silencio jusqu’au … « Campismo Dos Hermanas ». Puis, après une petite pause rafraîchissante, continuer jusqu’à la communauté de « Los aquaticos » et finalement redescendre a une autre route. Un petit coup de stop et vous voila revenus a Vinales après toute une journée passée a marcher dans la nature. Prendre beaucoup d’eau et de quoi manger.
Quitte a se faire un restaurant « a touristes » a Vinales, autant aller au « El Olivo ». Une moussaka extraordinaire. Mais éviter le lapin au chocolat noir : pas très bon.
Pinar del Rio :
Une ville que je n’ai pas trouvé très intéressante. J’y ai passé une nuit juste pour pouvoir aller visiter la ferme de tabac de Monsieur Robaina. Pour aller a cette ferme, il suffit d’aller a la gare routière, de prendre un collectivo pour San Luis (20 MNs) et de descendre au panneau. La, il y a tout de suite des « gens sympathiques » qui vont vous sauter dessus en vous proposant soit un charrette, soit des cigares, soit les deux.
Marcher les 1.5km n’est pas traumatisant et vous permet de jeter un coup d’œil sur les champs de tabacs. Un fois arrivé, assurez vous de bien entrer a l’intérieur pour y trouver le guide officiel car il y aura (encore) des rigolos qui essayeront de vous soutirer des sous en se faisant passer pour le guide.
La visite dure une demi heure et plutôt intéressante. On y apprend ce qui fait la spécificité du tabac Robaina. Ça coûte 2 CUCs mais on vous donnera un cigare. Celui-ci n’est vraiment pas bon mais ca fera toujours un petit souvenir.
A la sortie vous aurez (encore !) les rigolos qui voudront toujours vous vendre des cigares. Si l’envie vous prend d’essayer alors ils vous emmèneront dans une petite maison rose ou ils vous monteront leurs échantillons. La négociation commencera a 5 CUCs par cigare mais vous pourrez facilement faire descendre le prix a 2 CUCs (voire moins). A ce prix la, ça vaut le coup de se laisser tenter. D’autant plus que les cigares ne sont pas mauvais du tout. Il faut juste les examiner et sélectionner ceux qui ne sont pas visiblement abîmés.
Encore un peu de marche et retour a la route pour y faire du stop. Aucun problème pour rentrer en ville. Pour rentrer a la Havane, des taxis collectifs partent de la gare routière dans la matinée et ne coûtent que 5 CUCs. Pas d’horaire précis, ils partent des qu’ils sont (bien) remplis.
Santiago :
Une ville plutôt sympathique même si assez polluée et bruyante. La « Casa de la Trova » est un peu trop touristique a mon goût. Le «Patio de los Dos Abuelos » avait l’air plus authentique (et plus calme). J’ai eu la chance de pouvoir écouter de la musique a la maison des artistes. Un très bon concert avec des chanteurs / chanteuses de qualité.
Une petite visite de la Moncada. Pourquoi pas ? Le « Parque Cespedes » n’est pas aussi vivant / intéressant que le « Parque Ajedrez » (malgré son écran géant passant des clips un peu nuls) car c’est la que les gens se réunissent pour jouer aux échecs et aux dominos. Les locaux seront d’ailleurs ravis de jouer aux échecs avec vous. Pour ce qui est des dominos, il faut passer pas mal de temps a observer les parties car c’est un jeu difficile qui se joue en équipe de deux et ou l’entente entre les joueurs est très importante (un peu comme au bridge).
La cathédrale est fermée pour travaux. La vue depuis le balcon de Velazquez est sympa, sans plus. Si on veut prendre des photos, il faut payer un supplément. Une bonne idée que d’aller se balader dans le quartier de Tivoli en début de soirée. Le musée du carnaval est a éviter. Rien d’intéressant. Quant au musée de la lutte clandestine, le bâtiment est beau mais l’intérieur ennuyeux. Comme dans tous les autres musées, il n’y a rien en anglais et tout est en espagnol. Musée des images : excentré et vraiment pas terrible.
Pour manger, toujours le même problème a Cuba : soit des pizzas vraiment dégueulasses dans la rue soit des restaurants « touristiques » chers et pas très authentiques. Cependant, deux options possibles a Santiago : un restaurant au premier étage, sur Jose A Saco, a peu près en face du Cafe Ven. On y mange « local » pour 2CUCs. Il y a une planche avec des photos de plats au niveau de la rue. Un autre restaurant plus cher mais bien meilleur sur San Augustin (au 611) qui s’appelle Renacer.
Camaguey :
Ville plutôt « catholique » avec des rues en labyrinthe : un bon endroit pour s’arrêter entre Santiago et les villes plus a l’ouest. Beaucoup d’églises en ville. L’occasion de voir que la religion (catholique mais pas seulement) revient en force a Cuba. Mais, encore une fois, c’est dans la rue qu’on retrouve la vraie vie cubaine. Pour cela, il faut s’éloigner un peu de centre et aller vers la « Plaza del Carmen ».
Pour la nourriture, éviter le « Cafe Ciudad » dont la nourriture est aussi mauvaise que le service. C’est le lieu ou les jeunes bourgeois de la ville viennent se pavaner. Le fameux « Restaurante 1800 » est également un attrape touriste de première catégorie. La terrasse et la salle sont belles mais la nourriture est moyenne et beaucoup trop chère. Pour manger de façon locale, il y a l’autre restaurant qui donne aussi sur le « Parque Agramonte » mais se trouve sur la rue « Independencia » . Celui-ci a des plats basiques a … 20 MNs.
Le musée de San Juan de Dios est fermé. Les quelques « ateliers d’artistes » ou on emmène les troupeaux de touristes pour leur faire acheter quelque croûte infâme ne sont … pas très intéressants.
Pour ceux qui veulent aller au marché, il faut faire attention car il y en a deux. Celui pour les fruits et légumes est plus intéressant même si les « chansons » des marchants ont été remplacés par une bande son (trop) moderne. Dans l’autre, situé plus proche du centre ville, j’ai pu y trouver une magnifique casquette de l’équipe de Base-Ball de la Havane (« Los Industriales ») pour 30 MN. Une casquette qui m’a permis, a de nombreuses reprises, de discuter avec des cubains dans la rue (« Ah, bon ? Tu es un fan des Industriales ? »).
Un petit tour discret au dernier étage du « Gran Hotel » pour admirer la ville au coucher de soleil.
Une petite visite au « Teatro Principal » ou, dans la salle un peu délabrée, j’ai pu assister a une répétition d’un spectacle de ballet par des enfants.
La soirée a la « Casa de la Trova » fut brève mais inoubliable puisque j’ai pu côtoyer pendant quelques instants la jeunesse dorée de la ville (vêtements de marques, coupes de cheveux très étudiées, téléphones portables dernier cri et bouteilles de rhum de marque sur la table). Quant a la musique, je l’ai trouvée trop « jeune » a mon goût et suis donc parti au bout de 45 min.
Emplettes : une magnifique petit plaque en plâtre avec un œil et une langue transpercée (contre les ragots et le mauvais œil !) achetée a la « Casa de los Santos ». Et, bien entendu, ma super casquette.
Transports : la station de Via Azul est (comme d’habitude) loin du centre ville. La meilleure solution est d’écarter (gentiment) les taxis qui se jettent sur vous a la sortie de la gare et d’aller prendre l’une des calèches qui va au centre ville pour 5 MN. Le bus qui se rend a Trinidad part a … 2h30 du matin. Il vaut mieux donc prévoir un taxi pour se rendre a la station de bus. Sinon, il paraît qu’il y a un autre bus dans l’après-midi (beaucoup plus pratique).
Trinidad :
Ville trop touristique ou je n’y suis resté que 24h. La vieille ville est malheureusement devenue une sorte de « Cuba-land » : une maison sur deux est une « Casa Particular », les restaurants touristiques pullules tellement qu’il est quasiment impossible de trouver un restaurant « normal ». Les gens ont même pris l’habitude de mendier. C’est vraiment dommage mais la ville a été défigurée par le tourisme. Le seul moment ou on peut se promener tranquillement dans les rues c’est tôt le matin. En journée ça devient vite la foire. Et le soir, autour de la « Plaza Mayor », les seuls cubains sont soit musiciens soit serveurs…
Nourriture : l’un des seuls restaurants normaux de la ville est cachée dans une petite rue qui se trouve entre « Antonio Maceo » et « Jose Marti ». Cette petite rue donne d’un coté sur « Zerquera » et de l’autre sur « Simon Bolivar ». Sinon, pour le soir, vous devrez sans doute aller dans un des nombreux restaurants « touristiques » de la ville.
Le point de vue en haut de la colline, a coté de la grande antenne n’est pas très spectaculaire. Vous y trouverez sans doute un local qui essayera de vous vendre une excursion a cheval. L’église est fermée, le musée « Historico Municipal » est plutôt fade. Si vous y êtes autour du 19 Mars, l’anniversaire de la déesse Yemaya a la maison de la Santeria vaut vraiment le détour.
Cienfuegos :
Une ville agréable, calme, a l’architecture « française ». Deux lieux intéressants : Le « Parque Jose Marti » et « Punta Gorda » qui sont plutôt éloignés l’un de l’autre. Il vaut mieux choisir son hébergement en centre ville, beaucoup plus pratique pour manger, se déplacer … que la pointe sud.
La petite ville de Palmira et son « Museo Municipal » ne vaut vraiment pas le détour. Quelques petites salles poussiéreuses et pas grand chose sur la Santeria.
Centre Ville : le restaurant « Florida Blanca 18 » est plutôt bon. Ils ont des menus qui vous permettent de manger une nourriture de qualité pour 5 CUCs dans un cadre agréable. Ce n’est pas très « local » comme ambiance mais ce n’est pas non plus l’attrape touriste classique.
Punta Gorda : intéressant d’aller jeter un coup d’œil au « Palacio de Valle ». Les cocktails sur la terrasse sont hors de prix mais vous pouvez profitez de la vue sans avoir a consommer. Le restaurant « Villa Lagarto » est vraiment trop touristique / artificiel. Par contre le « Centro Recreativo la Punta » est un endroit sympa pour profiter du coucher de soleil ou juste venir passer un peu de temps a observer les familles cubaines qui se détendent au bord de l’eau.
Santa Clara :
Une ville un peu a l’écart du « circuit touristique » avec beaucoup d’étudiants et une attitude un peu « Rock n Roll ». Depuis la station de bus, prendre la carriole pour aller en centre ville (2 MNs au lieu de 2 CUCs pour les taxis).
La place centrale est un très bon endroit pour juste s’asseoir et observer la vie cubaine. Le concert dans le kiosque a 20 heures n’est pas franchement extraordinaire. Le meilleur endroit pour écouter de la musique est le fameux « Club Mejunje ». Rien que pour cet endroit, ça vaut le coup de venir faire un tour dans cette ville. Un endroit extraordinaire, de très bons chanteurs sur le scène, une ambiance incroyable dans la salle. Des gens qui boivent (beaucoup), qui chantent, qui dansent, qui rient, qui pleurent, qui s’amusent. Des gamins qui jouent. Un de mes meilleurs souvenirs de Cuba.
L’usine de cigare ne fait plus de visites a cause de problèmes de toiture. Mais vous pouvez observer les ouvriers en train de travailler a travers les fenêtres (grillagées). La petite boutique (La Veguita) a un bon choix de cigares et de rhums.
Pour écouter un peu de musique il y a aussi le café a l’angle de la place centrale (La Marquesina) mais évitez d’y consommer. Les mojitos sont mauvais et coûtent 2.5 CUCs. L’orchestre est parfois bon mais parfois très très mauvais. Ca dépend des soirs.
Pour manger, le petit restaurant « El Alba » est parfait. Un peu d’attente le Samedi soir mais le grand plat de poisson est délicieux.
Playa Larga :
Un petit détour par ce village pour ce détendre un peu et aller voir les poissons. Malheureusement, depuis Cienfuegos, le seul moyen de transport et le bus « Via Azul ». Une fois arrivé sur place, vous allez vous rendre compte que le village est assez petit et ne vous propose pas un choix énorme d’endroits pour manger. Vous pourrez donc vous entendre avec votre « Casa Particular » pour y prendre a la fois le petit déjeuner et le dîner. Un bon moyen de goûter a la cuisine « maison ».
Les endroits pour aller faire du « masque et tuba » ne sont pas tout proches. Il y a la « Cueva de los peces » et il y a surtout « Punta Perdiz ». Pour y aller vous avez un bus qui vous propose un « package » : le transport, la déjeuner et les boissons a volonté et l’équipement pour 15 CUCs. L’autre option (si vous avez l’équipement) c’est d’y aller a vélo. Vous pourrez louer un vélo au village pour 3 a 4 CUCs par jour. Il faut vous assurer que celui-ci est vraiment bon car votre destination est a plus de 30km. Donc 65km dans la journée, sous le soleil, avec un mauvais vélo, ce n’est pas la joie. Vous pouvez également essayer de faire du stop mais la ça devient aléatoire.
La « Cueva de los Peces » est intéressante mais il n’y pas non plus de quoi y passer plusieurs heures. Le cadre est beau, a part l’horrible restaurant hyper touristique juste a coté mais on n’y trouve pas beaucoup de poissons. De l’autre coté de la route, a la plage, il y a beaucoup plus de poissons.
« Punta Perdiz » c’est vraiment le coin le plus sympa pour aller voir les poissons. Si vous venez a vélo et ne voulez pas payer 10 CUCs pour le buffet, amenez un sandwich avec vous. Les transats sont payants (1 CUC) mais le cadre est agréable. Les récifs de coraux sont vraiment spectaculaires et vous pourrez passer toute une journée entre siestes et exploration sous marines. Faites tout de même attention au soleil car il tape vraiment très fort. Comme vous allez passer beaucoup de temps dans l’eau, allez-y avec un T-shirt pour ne pas vous faire griller le dos.
Matanzas :
Une ville en dehors du circuit touristique avec … un magnifique restaurant ! Le fameux « Teatro Sauto » est encore fermé pour travaux. Depuis la gare routière, vous pouvez prendre une moto-taxi pour aller en centre ville (20 MNs) ou bien y aller a pied. Pas beaucoup de « Casa Particulares » en ville , il vaut mieux réserver.
Les livres des « Ediciones Vigia » sont sans doute uniques mais … ils ne sont pas vraiment tous beaux. En plus les prix sont exorbitants (20 CUCs pour une dizaine de pages de collages enfantins).
Pour ce qui est de la musique, pas beaucoup d’offres intéressantes. Quelques discothèques avec néons et musique bruyante (dont les « Ruinas de Matasiete »).
Pour moi, le quartier le plus intéressant a été autour du « Centro cultural comunitario Nelson Barrera ». Des vieux qui jouent aux dominos, des gamins qui jouent au foot, un petit square pour s’asseoir…
Pour manger, je vous conseille vivement de traverser le « Puente de la Concordia » et de continuer un peu sur la C61. Au bout de quelques minutes vous allez tomber sur un très très bon restaurant. Certes, par rapport aux petites cantines habituelles, c’est cher mais tout y est exquis. Le cadre, le service, la cuisine ouverte (avec grande baie vitrée) et surtout la nourriture. Pour 12 CUCs, vous allez vraiment vous régaler. Et pas de touriste en vue. Quelques familles cubaines (riches). Rien que la préparation de la crêpe suzette est mémorable. Bon, c’est vrai que vous n’êtes pas venu a Cuba pour manger des crêpes suzette mais si vous voulez vous faire plaisir un soir alors c’est la bon endroit.