Les iranien.ne.s sont en général respectueux.ses et dès mes premières marches seule dans Téhéran je me suis sentie à l’aise, mais être accompagné.e d’un. local.e cultivé enrichi de beaucoup l’expérience du territoire, des musées et la qualité des rencontres.
J’ai rencontré Habib à Téhéran (y ayant passé un mois), où il organise des ateliers de conversation pour un groupe de téhéranais amateurs de la langue et culture française. Son français se distingue par un amour de la langue, aussi poétique et drôle, vastes capacités de discussions. Habib suit des conversations autours des poètes et penseurs Ferdowsi, Hafez ; lit et récite avec cœur les rubbayat de Khayyam… s’intéresse et discute volontiers des cultures nomades, du soufisme, des dervishs, zoroastrisme…
Après m’avoir montré sporadiquement des lieux insolites de Téhéran (librairies d’Enghelab, Téhran des montagnes en nocturne, bar dansant) où il habite une partie de l’année, nous avons décidé de partir huit jours, sous sa coordination, vers la région nord-est du pays (Kholasan). Dans le train qu’il a réservé pour moi (comme toutes résas de transport et logements), longeant la chaîne de montagne Albrouz… jusqu’à Neishabur aux mausolées de poètes dispersés et accompagnés d’un chauffeur de taxi sympathique, puis dans la grande ville de Mashhad, avec escapade d’une demi-journée dans un village-escalier construit à flanc de montagne (et enneigé !)… puis nous sommes descendus encore dans la région Kholasan, par près d’une 20ène d’étapes (villes, villages, zones archéologiques, boomgardis (chez l’habitant), maisons de thé si accueillantes) en rencontrant chaque fois des acteurs culturels locaux (), avec qui il avait pris contact en amont ou à qui il décidait de se fier par intuition en discutant. Ces 8 jours m’apparaissent comme un tourbillon, je n’aurai pas pu ni concevoir l’itinéraire seule ni n’aurais autant apprécié la région sans sa capacité à bien s’entourer et a créer une ambiance joyeuse et bienveillante.
Habib porte une grande attention autant à l’accueil de l’étranger qu’au respect des habitants des localités qu’il fait visiter, cet équilibre qu’il manie habilement permet de belles de rencontres aux touristes qu’il accompagne. Il a des contacts quasi partout, qu’il active au besoin pour mettre en relation les touristes aux locaux selon leurs intérêts.
Mentions spécial.e.s pour la journée à Qazvin (escapade depuis Téhéran), et surtout l’itinéraire KHOLASAN débutant à Neishabur et descendant, après la grande ville de Masshad dans la région. L’expérience des nuits dans les boomgardis (chez l’habitant -bien que le couchage à terre soit à user avec modération pour les européens non habitués, une expérience à faire !), d’un village-escalier sous la neige et d’un village-oasis au soleil trois jours après, des moulins à vent dont la terre rougeoie au coucher de soleil (inscrits à l’Unesco) – est fabuleuse.
J’écris cette recommandation avec coeur, le remercie beaucoup de son amicalité
et ses médiations qui m’ont fait faire l’expérience d’un Iran tant patrimonial que vivant !
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