Bonjour,
Pour obtenir le visa, la vidéo évoque un “prestataire de service” - au demeurant assez onéreux - dont le rôle n’est pas très clair. Si l’on réunit toutes les conditions légales pour obtenir un visa retraité, inutile de recourir à cet intermédiaire, on obtiendra le coup de tampon annuel contre la somme de 1.900 bahts (loin des 50.000 bahts ‘fourchette haute’ évoquée dans le tuto). Évidemment, il y aura quelques démarches à accomplir, quelques papier à réunir, mais rien de bien difficile. De la même façon, le renouvellement de visa coûtera 1.900 bahts par an (une cinquantaine d’euros) et non 40.000 (un bon millier d’euros) si l’on passe par cet inutile prestataire de service. On peut donc penser que cet intermédiaire est nécessaire aux manchots absolument incapables de remplir un formulaire ou à ceux qui ne remplissent pas les conditions (notamment pour cause de ressources insuffisantes). C’est donc du bidouillage, et il faut recourir aux bons offices des petits malins locaux qui s’en mettront plein les poches sans finalement aucune garantie. Parmi les autres méthodes, trouver une agence en mèche avec un officier de l’immigration ripoux (pléonasme ? N’allez pas le croire, la plupart sont tout à fait honnêtes, et la junte au pouvoir semble vouloir faire un grand ménage) qui mettra n’importe quel coup de tampon sur n’importe quel papier moyennant une somme rondelette (en liquide exclusivement).
Les bidouilleurs auront une bonne occasion de se réjouir. Pour délivrer le visa retraité d’un an, les autorités thaïlandaises imposent un dépôt de 800.000 bahts (un peu plus de 20.000 euros) dans une banque locale ou des revenus mensuels de 65.000 bahts (actuellement entre 1.650 et 1.700 euros) - ou encore un panachage des deux, dépôt bancaire et revenu mensuel. Pour justifier ce revenu, il est nécessaire de présenter une attestation établie par l’ambassade de France. C’est là qu’est aujourd’hui l’astuce, qui pourrait bien devenir un problème à l’avenir. Jusqu’en 2016, l’ambassade délivrait très scrupuleusement cette attestation (gratuite) sur présentation de justificatifs, notamment de la (ou des) caisses de retraite. C’était donc un document tout à fait sérieux, ainsi rédigé : "L’Ambassade de France à Bangkok certifie que M. (Mme), né le, demeurant à, etc, perçoit une pension (ou un revenu) de (nom de l’organisme) pour un montant total de … euros par mois (soit …bahts). Depuis l’année dernière, l’ambassade n’exige plus aucun justificatif. Elle se contente de reporter la somme que vous lui indiquez sur un certificat qui n’a, à mon sens, plus grande valeur juridique, puisqu’il est ainsi rédigé : L’Ambassade de France à Bangkok certifie que M. (Mme), né le, demeurant à, etc. a déclaré que le montant de sa pension mensuelle était de … euros (soit … bahts). Et le certificat est devenu payant. En gros, l’ambassade ne certifie plus que vous touchez tant par mois, mais seulement que “vous lui avez dit” que vous touchiez tant par mois. Et comme on ne vous demande nulle part si votre déclaration est exacte et que vous ne vous engagez nulle part à donner une information correcte, vous ne courez aucun risque à indiquer la somme que vous voulez.
Bien sûr, c’est une excellente opportunité pour s’installer dans le royaume même si l’on ne remplit pas les conditions financières imposées par le gouvernement. Pour ma part, je trouve ça plutôt inquiétant. À chaque fois que des brèches juridiques ont été mises à jour dans la législation, elles ont généré des multitudes d’abus, jusqu’au moment où les autorités, qui ne sont pas complètement stupides, ont durci les textes, au détriment de tout le monde. On l’a vu récemment avec les visas “run”. On le verra peut-être demain si les autorités, agacées par les abus qui ne manqueront pas de se multiplier, suppriment la condition de ressources mensuelles pour ne garder que le dépôt d’une somme très importante sur un compte bancaire thaï.