Il faut venir à Cuba, alors, 100 % des légumes et herbes que j’ai utilisé dans cette recette proviennent de l’agro le plus proche de chez moi. Le seul élément que j’ai importé est le curry…
Je ne vois pas trop d’inconvénients à manger peu ou pas de viande, et je me désole de voir les cubains renoncer à bien des choses pour acheter le poulet absolument infâme que leur vend l’état, en provenance des pires élevages industriels des USA ou du Brésil, un redoutable mélange de graisse et d’hormones…
Ce qui est motivant dans la cuisine à Cuba, c’est justement d’arriver à faire des plats qu’on a envie de manger avec des ingrédients limités et pas toujours variés. Et pour beaucoup ici, à force de pénuries, la culture culinaire s’est bien réduite. Quand on discute avec les plus âgées des cuisinières, elles vous parlent de plats dont l’existence même est inconnue des nouvelles générations.
Une absurdité parmi d’autres dans ce pays qui les collectionne : les programmes culinaires télévisés. Plutôt que d’essayer d’expliquer comment tirer le meilleur parti des ingrédients disponibles, ils diffusent des recettes à base de produits introuvables si l’on ne fait pas ses courses à l’étranger…