Bonjour ,
Il est vrai que se rendre dans le Cantal, c’est faire un voyage dans le temps, au moins du point de vue architectural, le petit patrimoine rural régional étant encore de nos jours étonamment présevé . D’excellents livres de Pierre Moulier sur la question .
En ce qui concerne la mentalité, j’ai pu en lisant La fin des terroirs d’Eugen Weber *, ouvrage absolument remarquable et qui remet en cause à mon avis bien des idées reçues, constater que la mentalité rurale telle qu’il la décrit persistait d’après mes souvenirs au début des années soixante , alors qu’il la voit disparaître avec la première guerre mondiale .
Peut-on dire que les Cantaliens sont fermés ? Je ne le pense pas . D’ailleurs depuis très longtemps, ils ont émigré, temporairement d’abord, bien avant les bougnats . Dès le Moyen Âge,ils partaient en Espagne .(Âme Nomade doit connaître les maisons des “Espagnols”, du côté de Crandelles) . Le bougnat parisien , c’est plus tardif . L’émigration vers Paris s’est développée vraiment avec la construction des voies ferrées .Cela dit , ils sont attachés à leur comportement traditionnel , qui est loin d’être négatif dans tous les domaines et à ce qui fait la qualité de leur vie au prix de leur isolement . Les choses peuvent bien se passer si l’on fait l’effort de s’y adapter .
Cela dit ,en ce qui concerne le climat , les gens du cru n’apprécient pas tant que cela , à ma connaissance , les longues périodes d’intempéries de l’hiver … Le froid sec, ce n’est pas mal , les semaines de pluie continue et de boue ,la gadoue de la neige fondante, c’est un peu moins plaisant .Braudel cite abondamment Eugen Weber dans Identité de la France dont la lecture, encore aujourd’hui, me paraît très fructueuse .