La Crète en Camping-car.
Vous voulez du soleil, vous aimez la mer, si possible avec des montagnes qui s’y baignent. Vous appréciez d’être bien accueillis, alors la Crète saura vous séduire.
Ile la plus méridionale de la CEE ( à peine 300 km des côtes Libyennes), rocailleuse à souhait, la Crète reste toujours l’île des Dieux, ayant donné naissance à la civilisation minoenne, dont les vestiges sont nombreux encore à ce jour.
Si la fréquentation a atteint des sommets ces dernières années, on constate aujourd’hui une baisse réelle de fréquentation, de sorte que le voyage en Camping-car ne pose aucun problème.
Notre voyage s’est effectué du 28 août à fin septembre, période où les grandes « transhumances » sont finies.
Après avoir débarqué au port d’Héraklion, nous faisons le choix de visiter l’île en partant vers l’ouest, puis la cote sud, et l’est du pays, soit dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La région aux alentours d’Héraklion est assez touristique. Nous passons rapidement pour nous retrouver à Rethimnon. On se gare facilement sur un grand parking situé près du port des ferries (gratuit), la vielle ville est à deux pas. Le port vénitien, sa forteresse, méritent une longue visite, tout en évitant les tavernes du port, pièges à touristes, sans aucune authenticité. Plus au centre de la vielle ville , on ne manquera pas la fontaine Rimondi. Allez faire un tour au 30 de la rue Vernadou. Vous y verrez une ancienne fabrique de baklavas. Vous y serrez bien accueillis et si vous avez une bonne tête, le maître des lieux vous fera visiter son atelier qui fonctionne comme à l’époque byzantine.
En prenant la direction d’Hania, on peut quitter la côte pour rejoindre le lac de lac de Kournas, seul lac d’eau douce de l’île. On peut y bivouquer sans problème. Un peu au dessus se trouve le village d’Argiroupoli. Ne pas manquer les chutes (1km à droite avant le village). L’endroit est merveilleux. Havre de fraîcheurs sous les cascades et la végétation luxuriante, de nombreuses « taberna » vous serviront de la chèvre sauvage (appelée kri-kri) grillée. A l’entrée du village, prenant de l’eau à une fontaine, la voisine nous fait cadeau d’un morceau de brioche de sa fabrication, nous donne des tomates et nous invite à entrer prendre un café frappé. C’est ça l’accueil crétois.
La ville d’Hania ne manque pas de charme, dans sa partie ancienne. Le port vénitien est immense, bien restauré, une visite s’impose, tout en évitant les restos aguicheurs.
On peut flâner au hasard des rues de la vieille ville, où l’on rencontrera des anciennes maisons vénitiennes à balcons ou des anciennes demeures turques reconnaissables à leur avancée en bois.
La ville possède de nombreux vestiges de l’époque de la domination de Venise.
On peut se garer assez facilement dans la partie est, près des anciennes murailles vénitiennes.
La presqu’île D’Hania est quasi déserte. On peut toutefois aller jusqu’au village de Ravdouha et rejoindre la côte, rocheuse à souhait, avec une mer forte. L’endroit est authentique.
La côte ouest n’offrant e que peu d’intérêt, on rejoint l’immense parc naturel d’Elafonissi, tout au sud. On aura, jusqu’à Sfinari, emprunté une magnifique route en corniche qui offre des aplombs impressionnants sur la côte.
Le parc naturel est de dimensions impressionnantes. Il englobe une partie de la montagne en arrière et surtout la mer avec son lagon. Le sable est rose, la flore abondante et la faune n’y est pas farouche. L’endroit est bien connu des camping-cars qui peuvent y stationner sans problème. Attention, on est dans un parc naturel, donc on ne touche ni à la flore ni au sable rose !
On ne peut continuer sa route par la côte. Il faut donc rebrousser chemin et rejoindre Paleochora par les routes intérieures. Paleochora est désormais un village ultra touristique. On ne partira pas sans être monté sur la colline qui domine la ville et le port et avoir visité les vestiges du fort vénitien.
A Sougia, le village, quoique touristique, a su garder son authenticité. On visite les gorges de Lissos, qui, en 1 heurs ½ ,vous conduit à un magnifique crique à l’eau turquoise. Un site romain se visite librement. Une source vous permet de vous désaltérer avant le retour.
Pour continuer la cote vers l’est, il faudra traverser toute l’île, remonter en direction d’Hania, et prendre la route qui conduit à Chora Sfakion. Pas grand chose dans ce village touristique. On emprunte la route qui conduit à Aradena, village perdu de montagne qui l’on atteint par une route qui offre des aplombs vertigineux sur la cote qui s’éloigne un peu plus à chaque virage. La route se termine sur une gorge d’une profondeur impressionnante. On rejoignait autrefois le village par le chemin muletier qui passait par la gorge. Depuis seulement 1986, un pont a été jeté sur le ravin. Mais , trop tard, le village avait trop souffert de son isolement. Il est abandonné (sauf 1 à 2 maisons encore habitées). Il reste l’église, bien entretenue ,comme si l’y avait encore quelque âme au village. Impressionnante cette église toute blanche accrochée au flan du ravin. Bout du monde en haut de la montagne au milieu d’un environnement minéral quasi lunaire.
Frangokastello, plus à l’est est un village à l’habitat dispersé, mais qui possède une forteresse en bord de mer , érigée par Venise qui se visite librement. En dessous vaste plage formant lagon, fort agréable.
En revenant vers l’intérieur, on visite Spili, beau village sous les frondaisons, aux nombreuses fontaines édifiées par les Vénitiens.
Un peu en retrait de la mer, dominant la plaine de la Messara, le site minoen de Phaistos (le second après Knosos) se révèle un site très intéressant. On y trouve les fondations des appartements royaux, du bassin lustral, des magasins et silos.
Après avoir contourné la grande plaine de la Messara, la route rejoint la cote à Tsousouros. La piste qui permettait de rallier les autres ports plus à l’est est désormais une route côtière que l’on emprunte pour notre plus grand bonheur. Petits villages et ports nous reçoivent au besoin pour la nuit en bord de mer. Après Goudouras, la route va vers l’intérieur pour rejoindre le gros village de Ziros, qui possède des ruelles typiques dans lesquelles on a plaisir à se perdre. Puis par une série impressionnante de lacets, on plonge littéralement sur le village de Xérokambos, qui nous accueille pour 2 jours, tant les emplacements sur la cote nous ont séduits. Attention, souvent vents violents. Nous avons testé une nuit entière, sans dormir.
La route conduit ensuite à Zakros, un gros village, où l’on boit aux fontaines l’eau pure venu de la montagne.
La plage de Kato Zakros est à 2 km, au fond d’une jolie crique. Nous visitons le site minoen, attenant à la plage. Trois tavernes proposent des repas typiques, à des prix corrects. Le soir venu, nous en choisissons une. C’est à fois terriblement copieux, bon et typique. Le lendemain, nous randonnons dans une gorge profonde dénommée la vallée des morts, en raison des tombeaux qu’on y aurait trouvé. On peut ainsi rejoindre le village de Zakros.
A la pointe nord-est, le village de Palekastro, est pourvu de tous commerces. L’un d’eux est tenu par une jeune Française, et propose un bon assortiment de journaux du pays. A 2 km, nous avons aimé la plage de Chonia, vaste, et peu fréquentée qui nous invite à rester quelques jours.
Nous retrouvons la cote nord.
Sitia, toute blanche, accrochée à la colline est agréable, sans plus. En allant vers la forteresse, en haut des marches, on pourra voir l’inscription suivante sur le linteau d’une porte: 8ème régiment d’infanterie de marine-salle des rapports, qui rappelle la présence d’un corps expéditionnaire français après le départ des Ottomans.
De Sitia à Agios Nikolaos, la route ne longe pas la cote. On peut faire une petite incursion jusqu’au village de Molchos, qui possède un charme fou, avec ses ruelles authentiques, même si le tourisme commence à s’emparer des maisons, pour en faire des « rooms to rent ».
Agios Nikolaos n’a pas de charme particulier. Il faut néanmoins voir le lac Voulismeni, au cœur de la ville, au pied d’une falaise. Il communique avec le port par un étroit goulet. L’endroit est vraiment charmant.
A Plaka, le village nous incite à le visiter. Autrefois, un simple port de pêche. Le tourisme actuellement le fait revivre et ne le dénature pas encore. De Plaka, on peut utiliser les services des nombreux bateliers qui vous conduiront jusqu’à l’île de Spinalonga, plus particulièrement sa partie nord. Des ruines de fortification demeurent. Quand les Turcs quittèrent les lieux, on eu l’idée d’y parquer (c’est le mot qui convient) les personnes atteinte de la lèpre. Ils étaient débarqués face à un tunnel qu’ils devaient utiliser pour rejoindre le village. A partir de ce moment, ils étaient livrés à eux mêmes. Le ravitaillement arrivait régulièrement. Pour le reste, ils devaient se débrouiller seuls. Quand on songe que des enfants y sont nés et que l’on n’a pas su ce qu’ils sont devenus, ça glace un peu, d’autant que tout a duré jusqu’en 1957.!
La pointe nord-est de l’île nous conduit à Agios Georgios, que l’on rejoint après une descente vertigineuse sur la mer. Un air de bout du monde dans ce village fait d’habitat dispersé. Cote rocheuse, mais avec une petite plage qui permet la baignade. Un peu plus loin, Milatou, village plus animé avec ses tavernes, son port et son vaste front de mer vous invite à rester un peu plus d’une journée.
Mais il est impératif de quitter la cote pour rejoindre, vers l’intérieur, par une route escarpée le plateau du Lassithi. En chemin, arrêtez vous un peu au village très authentique de Krasi, pour visiter la curieuse fontaine qui sourd sous une voute de platanes gigantesques.
Le plateau du Lassithi a une histoire. Très longtemps isolé, car d’accès difficile, ses habitants ont du s’organiser à la vie rude, sur le plateau, le climat y étant frais ou froid selon la saison. Il suffit, pour s’en persuader, de voir les vieilles femmes coiffées d’une sorte de passe-montagne. Le vent est omniprésent. C’est la raison pour laquelle on y dénombre des milliers d’éoliennes, délaissées depuis des années, mais aujourd’hui heureusement remises en service. Le climat rude a fait les gens rudes. Terre de résistance qui refusa tour à tour la domination grecque, vénitienne, turque. Une route en fait le tour qui passe par tous les principaux village. Il faut y consacrer une journée.
On ne peut conclure en voyage en Crète sans visiter le site minoen le plus prestigieux: Knosos, et sa capitale, Heraklion.
Knosos fut pendant de siècles le centre du pouvoir minoen en Crète. Une partie des constructions a été relevée. Cela fait débat, sur la façon dont la reconstruction fut faite. Il reste que cette initiative permet de s’imaginer ce que pouvait être une cité en Crète, ce que ne permet pas les autres sites à l’état de ruines au niveau des fondations. Au final, on a aimé. On y découvre au hasard de la visite: le propylon sud avec la fresque des porteurs de vases, puis le corridor avec celle du prince aux fleurs de lys (ce sont des copies, les originaux sont au musée archéologique d’Heraklion). Puis la crypte aux piliers, la salle du trône, la salle lustrale, et les dépendances et magasins de l’époque.
La partie est d’Heraklion n’offre pas de vrai intérêt, soit parce que trop touristique, soit trop urbanisée, soit « bénéficiant » du survol des avions. Toutefois l’aquarium de Gournes mérite de prendre le temps de la visite, tant les espèces présentées y sont nombreuses, dans un cadre fantastique. Gournès peut également servir de « camp de base » pour visiter Héraklion ou Knossos.
Pour visiter Heraklion, le plus simple (et sans doute le moins couteux) est de se garer sur un des parkings payants, mais gardés, du port. La ville est toute proche. On est de suite attiré par le port vénitien avec son immense jetée. Certains s’en servent comme d’une piste de jogging. La forteresse qui domine le port, bien restaurée vaut une visite. Les salles se succèdent les unes aux autres. Un plan incliné (à la pierre un peu lisse) conduit sur les terrasses. De là, on a un point de vue magnifique sur le port.
En allant, vers le centre ville, on ne manquera pas de passer par les anciens arsenaux, qu’on ne peut manquer compte tenu de leur taille gigantesque.
La ville n’a plus ses quartiers historiques comme Rethimno ou Hania. Elle ne manque toutefois pas de charme, et c’est un vrai plaisir que de s’y promener. On ne manquera pas de passer par la fontaine Morosini, et un peu plus loin par la fontaine turque. En allant de l’une à l’autre, en faisant un petit écart, on passera par la rue 1866 (odos 1866). C’est le site du marché traditionnel, avec ses boutiques, ses entrepôts. Très authentique. L’église Agios Titos surprendra par son architecture, car ayant servi de mosquée. La cathédrale Agios Minas, avec ses fresques colorées et de style naïf. Le parc El Gréco vous offre un peu de fraîcheur, et les nombreuses tavernes qui l’entourent vous permettrons de vous reposer et vous désaltérer. Si l’on est pas trop fatigué on pourra rejoindre les anciens remparts vénitiens qui font le tour de la ville. Imposantes construction, en bon état de conservation. On y donne des concerts sous une partie.
Nous avons pris notre temps pour visiter la Crète, puisque nous sommes restés 4 semaines (retraite oblige…) Nous avons choisi le mois de septembre, le passage en bateau est moins couteux, les touristes moins nombreux, et surtout, on évite les très fortes chaleurs de l’été. Un petit vent toujours présent rend le climat très agréable.
La Crète en camping-car
le bivouac: parfois difficile dans les villages de montagne, il ne pose pas de problème sur la cote, assez peu urbanisée. Il faut éviter la partie très touristique à l’est et à l’ouest d’Héraklion. Ainsi, nous avons dormi presque exclusivement en bord de mer, parfois seuls, parfois accompagné d’un à trois camping-cars. ( mais en septembre)
Je peux sur demande envoyer une liste d’endroits où l’on peut stationner
Pleins d’eau, vidanges. Pour l’eau, aucun problème, il y a des fontaines et robinets un peu partout. Pour les eaux noires, comme il n’y a pas d’aires d’aires prévues à cet effet, et que les campings sont forts rares, il ne faut pas rater les toilettes dans les villes ou villages.
Le carburant. A part dans certaines parties de l’île au sud et à l’ouest, les postes sont assez bien distribués dans le pays. Le plus sage est de faire son plein dès que la jauge arrive vers le milieu. Le prix est toutefois plus élevé qu’en France (1,35 en moyenne pour 1,05 en France).
Les routes. En général elles sont en bon état, mais pays de montagne oblige, parfois étroites. Donc on circule prudemment. On apprécie de voir que de nombreuses pistes sont aujourd’hui bitumées.
La sécurité, l’accueil. L’accueil est excellent, le Crétois cherche à communiquer. Jamais, on a eu de sentiment d’insécurité, que l’on ait bivouqué dans les villages ou un peu éloigné des habitations.