Bonjour,
Question ironique ? Après tout, ça pourrait arriver, c’est sur la route. Qu’en serait-il si toute la misère du monde venait s’inviter sur les belles plages de Phuket et troubler la sérénité des touristes, souvent largement plus sensibilisés à la triste condition des éléphants qu’aux droits de l’homme (non, pas sur la tête !) ? Les Rohingya, cette minorité musulmane établie principalement au Bangladesh et dans l’État d’Arakan, en Birmanie, - et considérée comme une des plus persécutées du monde -, cherche davantage à gagner des pays musulmans tels que la Malaisie ou l’Indonésie, éventuel passage vers l’Australie. Ce sont les hasards de la navigation ou la volonté des passeurs qui peuvent les conduire sur les côtes thaïlandaises. La plupart échouent vers Langkawi en Malaisie ou vers Aceh, en Indonésie, où ils ne suscitent d’ailleurs aucune compassion ni aucune solidarité.
Un bateau chargé d’environ 350 migrants, en mer depuis trois mois, a été arraisonné par la marine thaïlandaise voilà deux jours au large de Koh Lipe. Une dizaine de passagers étaient déjà morts de soif ou de maladie.
Cette affaire fait suite à la découverte, au début du mois, de charniers dans les régions de Phang Nga et de Songkhla. Des passeurs thaïs et birmans ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir pratiqué des exécutions massives de migrants. Des personnalités militaires et policières thaïes pourraient être impliquées dans ces trafics, information au conditionnel, on n’en sait pas davantage.
Suite à la découverte de ce bateau de migrants, le général Prayut, droit dans ses bottes, a déclaré - à peu près : Nous les aiderons, puis nous les renverrons chez eux. Il n’y aura pas de camps de réfugiés en Thaïlande. Si on en laisse entrer un, ils vont tous venir. Et il a posé LA question essentielle dans le royaume : “Qui payerait ?”
Il a par ailleurs appelé à la tenue d’un sommet avec tous les pays concernés pour le 29 mai. La Birmanie, principale mise en cause dans cette histoire (qui dure depuis pas mal d’années) a déjà fait savoir qu’elle n’y participerait pas. On mesure donc les chances de réussite d’une telle réunion, si toutefois elle a lieu.
Cordialement,
PVM