Samedi 12 octobre. Je suis à Tel Aviv depuis plusieurs jourset c’est après demain que je rentre à Paris. Cela fait dix jours que je suis enIsraël, avec une moyenne de 30° en température quotidienne.
Demain le 14 au lieu du 24 comme prévu initialement.
J’aurai probablement vu de ce pays en 10 jours bien plus quela plupart des juifs francais qui viennent ici chaque année depuis des décennies.
1500kms en une semaine m’auront permis de bien cerner lepays.
Mon parcours : arrivée à TLV puis direction Batyam pourprendre une rapide collation avec un ami qui rentrait en France le même jour.
Puis Caesarea, Zyrchon Ya Acov, Haïfa, Akko, Tiberiade ettout le tour du lac (Ginosar, Tabgha, Migdal, Capharnaum, Eglise des 12apôtres, Korazim, Bethsaide, Ein guev, Yardenit…). Manqueront le Mont des Beatitudes et Thabor que je n’ai pas trouvés !! Cana pas eu le temps de même que Zipori. A faire une prochaine fois donc !
Bref passage à Nazareth ou l’on est parti en fuyant devantce bidonville affreux !
Puis Safed, Roch Pina, la vallée de la Hula, les chutes deBanyas tout au nord, puis redecente àTel aviv pour une nuit avant de repartir le lendemain pour la Mer Morte(mémorable bain à Mineral Beach), puis Ein Gedi et sa réserve ou l’ongravit le sommet pour une vue spectaculaire sur la région.
Puis Jerusalem pour plusieurs jours puis Abu Gosh puis enfinTel Aviv que l’on prend le temps de découvrir.
Manqueront à ce séjour : Massada (pas eu la force aprèsce marathon qui s’est achevé au sommet de Ein Gedi), Hamat Gader, Tel Dan,Yehudya et tout le sud que je voulais faire également (route na batéenne etrégion d’Eilat).
Tout cela en 7 jours ! D’où la fin du sejour à passer 4 jours à TLV pour ne rien faire quedécouvrir tranquillement la ville en laissant la voiture au parking.
Israel a cela d’intéressant que chaque 50kms offre denouveaux paysages. Le pays est très contrasté et aucune ville, aucun endroit neressemble à un autre.
Gros coup de cœur pour Zyrchon Ya Acov, complètementsuspendue hors du temps, et à l’image de ces vienx films américains en noir etblanc ou l’on voit les villes américaines avec les commercants et les enfantsqui jouent entre eux, tout cela dans une ambiance joviale et naive. Zyrchon estainsi. Sans compter de superbes maisons et quartiers bordés de palmiers fortagréables.
Haïfa également fut une bonne surprise, même s’il m’a fallud’avantage de temps pour l’apprécier. Au départ, on arrive de nuit, le port estmoche avec sa grande artère, et la rue Jaffa semble peu intéressante. C’est enprenant le temps d e découvrir la colonie allemande, les jardins, le hautde Haifa (huppé et résidentiel) et le quartier arable si typique que l’on seprend à aimer la ville.
L’énigmatique Safed marque le visiteur. Mais il faut savoirla découvrir. Car cette ville cache son joyau comme un trésor secret et nedonne en pâture au premier voyageur venu que son artère commerçante, semblableà n’importe quelle autre ville. Il faut donc chercher, fouiller, creuser, pourtrouver les artères secrètes, enfouies, préservées, et qui composent ce quicaractérise cette ville si atypique : sa kabbale, ses synagogues, ses ruesétroites desquelles des chants et airs pieux s’échappent des fenêtres, sesgaleries d’art, sa faune étrange et mystique qui déambule le long de ses ruespavées.
Que dire de Jérusalem, ville majestueuse ! Prier au Murfut une expérience unique. De fait, j’y ai été prier deux fois. La ville a dequoi surprendre et en déambulant dans la vieille ville, on ne sait plus si l’onest en Israël ou dans un pays du maghreb ! J’ai adoré le quartierjuif ! Il s’y dégage une ambiance toute particulière qui m’a touchée etséduite en premier lieu. Vient ensuite le quartier chrétien, puis le quartierarabe que je mettrais en dernier.
La ville a une âme qu’elle offre généreusement au voyageurcurieux. Chaque ruelle est une carte postale, un tableau qui mériterait d’être peint,un dessin qui mériterait le coup de crayon.
La Mer Morte est majestueuse et voir les grosses dondonsflotter comme si elles taillaient encore du 36 et faisaient 30kgs de moins estplutôt drôle ! Au départ, je ne croyais pas pouvoir flotter moi-même (etje suis plutôt athlétique et loin d’être en surpoids). Et pourtant ! Avivre au moins une fois dans sa vie !
Tel Aviv est une ville riche de contrastes.
Entre le cossuboulevard Rotschild, la rue Shenkin, le marché Carmel, la Marina, le quartierYemenite, sans oublier Jaffo et son marché au puces, ses ruelles à bâtissesottomanes, sans oublier les plages bien sur, le centre ville, la rue Dizengorfet tant encore !
Il y a une douceur de vivre à Tel Aviv (et en Israëlgénéralement parlant), un savoir vivre que nous avons perdu chez nous enFrance, alors que nous ne sommes pas en guerre. Ce pays en conflit depuis troplongtemps y a en effet une vie plus douce et agréable, plus respectueuse etdétendue que nous ! Le gros pointpositif est cette absence de sentiment d’insécurité et cette absence deviolence au quotidien. C’est un ENORME point positif ! Je pouvais écriresur mon pc portable à une terrasse de café ou sortir mon Iphone en pleine ruesans avoir la crainte de me faire agresser et voler. Nous avons perdu l’habitude de vivre ainsi« normalement » et la norme pour nous parisiens (et français desgrandes villes) est désormais de faire attention à tout et de nous prémunir enpermanence des vols, agressions et autres incivilités. Non, vivre ainsi n’estpas une fatalité et il est des endroits du monde ou il en est autrement !La preuve en Israël !
La nourriture est très bonne et pour prendre un exemple trèstrivial : le pain est bon ! C’est toujours un souci pour nousfrançais, adeptes du bon pain que d’en trouver lorsqu’en voyages, mais ici àTel Aviv par exemple tous les types de pains sont disponibles (blanc, auxcéréales diverses et variées). Les échoppes de pâtisseries, glaces, noix,bonbons, sucreries, sandwichs, plats salés abondent et il est difficile derésister ! Et la ville est propre - tout comme l’ensemble des villes du pays - et l’on voit à quel point Paris est une ville devenue dégueulasse (et de même des grandes agglomérations françaises).Le juif israélien conduit mieux que ce que à quoi je m’attendais. En revanche il estpressé et klaxonne très facilement. Si lorsque le feu est à peine passé au vertvous n’êtes pas à 100m déjà, vous vous faites klaxonner ! Il ne conduitpas n’importe comment mais est très pressé généralement.
Malgré tout ce qui précède, j’ai ressenti le besoind’écourter mon voyage.
J’ai assez vu durant ces 10 jours et il est temps derentrer. Après avoir parcouru autant dekms en si peu de temps, une fois arrivé à TLV et après y avoir passé plusieursjours je n’avais pas la force de reprendre la route pour un nouveau marathondans le sud du pays. De l’autre côté je n’allais pas rester 10 jours de plusseulement à TLV, cela ne présentait pas d’intérêt. Restait donc la dernière option : rentrerà Paris.
D’autant que le monden’étant jamais parfait, deux points négatifs majeurs ont quelque peu terni leséjour :
Tout d’abord, Israël est (devenue à ce qu’on m’a dit) unedestination très chère. Tout y est hors de prix et plus cher qu’en France. Lesproduits de consommation, l’essence, l’immobilier, tout est excessivementcher ! Une étude de 2013 a par exemple placé TLV comme étant la 34ème
ville la plus chère du monde, devant la plupart des villes américaines et mêmed’Europe. Le shekel est fort, le pay en expension, le coût de la vie a explosé.Israël n’est pas une destination bon marché et il faut un solide budget pour yséjourner pour y être à l’aise. Qui plus est l’hôtellerie est affreusement demauvais rapport qualité prix avec des prix exhorbitants au regard desprestations offertes. Le moindre hôtel bas de gamme est à plus de 100€ la nuitet une chambre individuelle en auberge de jeunesse (réputée en principe bonmarché) est de 80€ minimum. Pour avoir voyagé aux Etats Unis, la comparaisonfait mal !Il en résulte qu’il est difficile pour moi d’envisager deséjourner régulièrement dans ce pays tant il est affreusement cher. Et encoremoins y rester durablement (je cherche toujours mon eldorado, en ayant assez deParis).
Ensuite, le juif israélien n’est pas accueillant. Je doisadmettre que lorsque une ou deux fois je me suis vraiment trouvé dans le pétrinet avait besoin d’un sérieux coup de main j’ai toujours trouvé un local trèsaimable qui m’a tiré d’affaires, mais généralement parlant le local n’est paschaleureux. Vous avez toujours le sentiment de le déranger. Je devrais peutêtre avoir un panneau sur la tête avec marqué « juif », je ne saispas, mais en l’occurrence je n’ai pas été bien reçu la plus grande partie dutemps. Le chypriote, qui pourtant n’est pas si loin, est autrement plus ouvertà l’étranger. Cela est peut-être le produit de la triste histoire mais le juifisraélien m’a semblé en distance sur tout ce qui vient de l’extérieur et centrésur lui-même et ses congénères seulement. Cela n’a pas rendu mon séjouragréable et dans une certaine mesure a peut-être impacté dans ma décision derentrer plus tôt. A noter également que le juif israélien parle peu les languesétrangères et la plupart ne parlaient pas anglais, y compris la jeunesse. Autant dire qu’on se sent alors bien seuldans ce pays…
Je repars donc de cepays avec un sentiment mitigé. La joie d’avoir découvert un pays si riche enculture et paysages, et en même temps la déception d’un coût de vie exhorbitantet d’une population locale froide, distante et si peu accueiillante.
Je reviendrai pour compléter le tableau : Massada,explorer d’avantage Jerusalem et TLV, et surtout Eilat, le parc TImla, le RedCanyon, puis remontée à Shitva, Ovdat, Yehuram, Mitspe Ramon, Sde Boker, Arad,Mamshit.
Et il faudra bien plus d’un voyage encore pour approfondirl’exploration de la verte Galilée et du Golan initiés avec ce premier voyage.
Voilà, j’en reste là pour l’heure. J’aurai certainementd’autres choses à ajouter plus tard.
Je pense que ce voyage en Israël va se poursuivre après monretour à Paris. Qu’il va mûrir, se prolonger, et offrir de nouvellesperspectives.
Parce qu’un voyage en Israël, en définitive, n’est pas unvoyage comme un autre.