Bonjour à nouveau,
Voyager sans voiture est à mon avis la meilleure façon de voyager, mais il faut bien préparer son voyage ,et ne pas prétendre (ce qui est illusoire) découvrir un pays en une ou deux semaines).
En ce qui concerne les villes, une voiture n’est qu’une source d’ennuis. Les Parisiens, dont je suis, sont bien placés pour le savoir. Aller de ville en ville se fait d’autre part très facilement (et plus rapidement) par les transports en commun.
Passons maintenant à la découverte des campagnes et des montagnes.
On parle fort peu des Lowlands et des Borders sur ce forum. Pour qui veut les explorer, il y a les transports en commun, des sentiers, dont des itinéraires de longue distance, en particulier le Southern Upland Way, qui passe, je crois en particulier par Melrose et Abbotsford.
En ce qui concerne les Highlands, comme je l’ai déjà écrit, pour les découvrir vraiment , il faut marcher, et marcher vraiment . Le terme de randonnée pour une promenade d’une demie heure me gêne un peu. Au rythme actuel de l’inflation actuelle du langage ,unie à l’anglomanie contemporaine, quand je vais au marché avec mon sac à dos et monte mes quatre étages avec une douzaine de kilos de fruits et légumes, je vais pouvoir dire que je fais un trek.
La meilleure manière de découvrir les Highlands, c’est à mon avis pour une première approche les itinéraires de longue distance (voir le site Walkhighlands) . On peut aussi s’établir quelque part et rayonner, avec des itinéraires d’une journée, ou combiner les deux.
Il est inexact que les bus ne desservent que les axes principaux. Il n’y a pas que Citylink. Il existe aussi de petites lignes d’intérêt local et aussi des services plus ou moins à la demande. J’en avais découvert l’existence dans l’Assynt sous l’appellation Dial a bus.
Si l’on veut vraiment randonner ,et si l’on veut vraiment bénéficier des avantages d’une voiture, il faut trouver des amis qui se dévouent pour ne pas marcher et faire voiture suiveuse, ou disposer de plusieurs voitures. Nous pratiquons souvent ce système en France quand nous sommes une dizaine.
A l’étranger, c’est une procédure lourde à mettre en oeuvre.
Les taxis, en cas de difficulté ponctuelle ,cela existe aussi.
Il ne faut pas oublier que beaucoup d’endroits très intéressants ne sont pas accessibles en voiture. Inverie et le Knoydart ne s’atteignent qu’en bateau par une longue marche à partir de Glenfinnan (3 jours) ou par deux jours de marche à partir du terme de la route du loch Arkaig, ou par deux jours(une très grosse journée à la rigueur) de marche à partir de Kinloch Hourn) . Seuls ceux qui empruntent le bateau connaissent les maisons isolées que l’on rencontre au bord des lochs comme celles de Tarbet et Kylesknoydart . Comment accéder à Barrisdale autrement qu’à pied ou en bateau? Les plus beaux lochs écossais sont de petits fjords. Les automobilistes ne peuvent les découvrir.
Les Small Isles, pour ne citer qu’un exemple d’îles, n’acceptent pas les voitures des touristes. Elles offrent pourtant un mélange très intéressant de mer et de montagne, et procurent de magnifiques vues sur l’île de Skye.
Enfin, il faut savoir tout particulièrement limiter ses ambitions en Ecosse. L’île de Skye est souvent brumeuse. Pour bien voir les crêtes des Black Cuillins, nous avions dû attendre toute une nuit près du loch Coruisk lors de notre premier voyage. Pour bien voir la côte Ouest de Skye à partir de la mer ou des Small Isles, il nous a fallu deux voyages dans les Small Isles. En Ecosse, la patience est particulièrement nécessaire . La lenteur de la marche et du bateau (accompagnée de persévérance) me paraît vraiment nécessaire.
En ce qui concerne la marche dans les montagnes, pour répondre sur ce point à Chamibri, les chaussures classiques à semelle vibram ou équivalentes sont nécessaires, même si l’on a les pieds mouillés. Les pentes herbeuses y sont particulièrement glissantes. Bien que pas totalement novice en la matière, j’en ai fait l’expérience. Les bâtons sont également indispensables, en particulier à cause du caractère très spongieux du terrain. De toute manière, il faut se dire qu’il est normal de finir plus ou moins trempé .
Je ne pense pas que l’on perde grand’chose à limiter beaucoup ses objectifs.
La visite fine procure de grandes satisfactions, et pour se rendre dans l’endroit choisi, on passe bien par les “incontournables” pour la bonne raison que ce sont les passages obligés ,et l’on plaint sincèrement ceux qui ne connaissent que cela.
Enfin, le voyage à pied (avec portage de tente légère et alternance de bivouac, camping officiel ,bunkhouse, AJ), est économique, et ce d’autant plus qu’il est de longue durée. Il n’y a guère d’occasions de dépenser dans les endroits sauvages. Le coût relatif du voyage baisse donc au fur et à mesure que sa durée augmente, le budget transport étant finalement le plus important.
Calamity Jane