On entend tout et n’importe quoi concernant l’altitude sur les forums.
Premièrement pour les paliers de 500 m il est bon de préciser qu’on devrait dans l’idéal ne pas dépasser 500 m de dénivelé entre 2 nuits au dessus de 3000 m pendant le processus d’acclimatation. On peut très bien passer 3 cols de 4000m et plus tant qu’on reviens dormir à une altitude non supérieure de 500 m à celle de la nuit précédente.
Évidemment c’est dans une situation idéale, cela ne veut pas dire qu’on va souffrir si on ne respecte pas cette règle, je monte régulièrement de 0 à 3800 m sans acclimatation sans avoir le mal des montagne, j’ai de la chance certains souffrent dès 3000 m d’altitude, tout dépend des personnes …
Rester à Arequipa ne sert à rien pour s’acclimater, la ville est trop basse (2335 m d’altitude), il est necessaire de monter en altitude pour que le corps commence à produire plus de globule rouges.
Les bus passant par des hauts cols et redescendant sont donc parfaits pour s’acclimater puisqu’on reste généralement quelques heures en altitude avant de redescendre à une altitude inférieure.
Pour des voyages classiques on monte rarement à plus de 3800 m (à part ces fameux cols traversés généralement en bus), il est donc inutile de s’alarmer, la plupart des gens n’ont aucun problème même les gens âgés. Il y a peu de danger en dessous de 4000 m (du moins au Pérou, en Equateur et en Bolivie).
Le Diamox doit être utilisé en préventif uniquement sur recommandation d’un médecin suite à un test.
Sinon il est parfois utilisé en curatif pour améliorer l’état du patient durant la descente.
Ces histoires d’acclimatation concernent surtout les gens qui vont faire un trek en altitude ou de l’alpinisme (4000 à 6000 m d’altitude).
Pour ceux qui voudraient des bonnes informations concernant le MAM et l’altitude, consulter le livre “petit manuel de médecine de montagne” de Emmanuel Cauchy.
Voici un petit résumé sur le mal des montagnes que j’avais fait sur un autre forum, c’est tiré du livre précédemment cité, écris par un médecin spécialiste de la médecine de montagne :
L’altitude fait subir deux sortes de contrainte sur l’organisme :
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L’Hypobarie : Elle est due à la baisse de pression atmosphérique qui s’accentue à mesure que l’on s’élève. Plus on s’élève, moins la colonne d’air au dessus de notre tête est importante, plus la pression atmosphérique diminue. La baisse de pression à l’extérieur de nos organes creux et mous (comme le tube digestif) ou durs (comme les sinus) entraîne leur dilatation et leur distension. De même elle peut modifier et perturber les échanges des secteurs liquides ou gazeux partiellement perméables (vaisseaux, cellules). Ces contraintes physiques peuvent être à l’origine de troubles (flatulences, douleurs abdominales, otalgie, douleurs dentaires, sinusite). Elle participe aussi à la survenue des œdème pulmonaires et cérébraux.
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L’Hypoxie : C’est la baisse de pression partielle en oxygène dans l’air. La pression partielle en oxygène diminuant au fur et à mesure que l’on s’élève, la pression partielle en oxygène baisse avec elle. Comme c’est la pression de l’oxygène dans l’air ambiant qui conditionne son captage au niveau des alvéoles pulmonaires, l’oxygène sera de moins en moins disponible avec l’altitude. Cette baisse de pression en oxygène se manifeste dans le sang, les globules rouges chargés du transport de l’oxygène aux cellules, ne fournissent pas assez de molécules indispensables à la fonction cellulaire. L’activité cellulaire est la première à souffrir de l’hypoxie. Beaucoup d’autre fonctions se détériorent également comme celle des reins, la digestion, les fonctions cérébrales et la ventilation. Notre organisme compense l’hypoxie grâce à l’augmentation de la ventilation et du rythme cardiaque dans un premier temps puis en augmentant le nombre de globules rouges dans un deuxième temps. Si la baisse de pression en oxygène est à la fois trop brutale et trop rapide, notre organisme ne peut pas faire face et l’on risque de souffrir du Mal Aigu des Montagnes et de l’œdème de haute altitude.
J’ai volontairement zappé d’autres contraintes sur l’organisme pour ne garder que celles dont on parlait ici.
En ce qui concerne le traitement du MAM, on préconise : - le repos à même altitude - la redescente (seuls 500m de dénivelé peut améliorer l’état du malade) - le caisson hyperbare (quand la descente est impossible) - le Diamox : ce médicament est préconisé pour les personnes présentant des difficultés à l’acclimatation
L’oxygène est utilisé uniquement en cas d’œdème pulmonaire ou cérébral de haute altitude. La descente urgente restant le meilleur traitement. Le caisson hyperbare est également utilisé.
Pour plus d’infos, lire le livre précédemment cité qui est très intéressant.
Thomas