Plateau de Millevaches en Limousin : 10 expériences à vivre

Plateau de Millevaches en Limousin : 10 expériences à vivre
Panorama sur la vallée de la Corrèze © Aurélie Michel

Millevaches n’est pas seulement le nom d’un vaste plateau granitique sur le flanc ouest du Massif Central. C’est aussi celui, depuis 2004, d’un vaste parc naturel régional, qui s’étend bien au-delà du plateau central. A cheval sur trois départements - la Corrèze, la Creuse et la Haute-Vienne – il s’étend sur 3 350 km2. 

Cap sur le Limousin, au cœur de grands espaces à la française classés récemment Réserve internationale de ciel étoilé. Du petit matin à la nuit noire, le PNR Millevaches nous en met plein la vue. Voici une liste, non exhaustive, de 10 expériences à venir vivre ici…

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Pourquoi Millevaches ?

Pourquoi Millevaches ?
Millevaches - Vaches Limousines © Aurélie Michel

Les chiffres parlent d'eux-mêmes... Ici, la nature est reine. Une surface boisée à 55% et classée zone Natura 2000 à 33%. Le tout, avec moins de 12 habitants par km2. Vous l’aurez compris, le PNR de Millevaches est un véritable paradis sauvage, qui multiplie les grands espaces…

Modérément élevé - entre 500 et 976m d’altitude - il livre un véritable patchwork de paysages. Seize au total, classés en 5 types : des hauts plateaux (dont celui de Millevaches), des massifs, des monts et collines, des plateaux et piémonts et des vallées. Tous avec des caractéristiques propres et des milieux différents : forêts de résineux, landes, tourbières, lacs... La richesse est aussi architecturale, avec d’adorables villages de granit et de jolies villes-portes comme Eymoutiers et Felletin…

Au fait, pourquoi Millevaches ? Rien à voir avec les bovins, même si la race Limousine est ici reine. Deux versions étymologiques expliqueraient ce nom. L’une, gallo-romaine : « melo vacua », montagne vide. L’autre, occitane : « mille vacca », mille sources. Cette seconde version est la plus populaire, le territoire donnant naissance à de très nombreuses rivières : la Creuse, la Vézère, la Corrèze, la Vienne, pour ne citer qu’elles…

Enfin, les plus rêveurs apprécieront la version d’Erik Orsenna, qui écrivait si joliment : « J’ai vite compris pourquoi on l’appelait « des Millevaches ». Parce que, mieux que nulle part ailleurs, on y voit la Voie lactée. » Au-delà du jeu de mot, il dit vrai : c’est l’un des rares endroits, en Europe de l’Ouest, où si bien la distinguer à l’œil nu et observer les étoiles. A tel point, qu’en 2021, il a reçu le label Réserve Internationale de Ciel Étoilé (RICE).

Admirer les forêts de résineux au sommet du mont Bessou, point culminant du PNR

Admirer les forêts de résineux au sommet du mont Bessou, point culminant du PNR
Mont Bessou - forêts de résineux © Aurélie Michel

On entre directement dans le vif du sujet, au cœur du plateau central, où se trouve le point culminant du PNR : 976 mètres d’altitude. Le toit du Limousin, comme on l’appelle ! Pour atteindre les 1 000 mètres symboliques, une tour panoramique de 24 mètres a été érigée. Là-haut nous attend une vue exceptionnelle sur les monts du Cantal et de l’Auvergne.

Et puis, des forêts de résineux à perte de vue… Très belles, mais pas si naturelles : elles ont toutes été plantées par l’homme. A l’origine, le coin était boisé, essentiellement par des feuillus (chênes, hêtres…). Il a été déboisé au fil du temps et les landes de bruyères avaient alors pris le dessus, il y a 150 ans, entretenues grâce au pastoralisme. Au début du XXe siècle, exode rural et politique de reboisement amènent la région à replanter des forêts.

On privilégie alors les résineux et notamment le Douglas, roi des forêts. Cette essence d’Amérique du Nord, costaude et productive, s’adaptait bien au secteur. Elle offre un excellent bois de construction, notamment grâce à son imputrescibilité. Il a d’ailleurs servi à construire la tour sur laquelle on se trouve. Aujourd’hui, le secteur bois domine l’industrie, avec 170 000 hectares de forêts et 21 scieries.

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Pourquoi des forêts de résineux partout, sauf au sommet du mont Bessou ? A cause de la grande tempête de 1999 ! Elle a déboisé les lieux, laissant place à une prairie. On l’a laissée ainsi, pour en faire un joli lieu d’accueil. 5 ans plus tard, la tour panoramique voyait le jour. En saison, une crêperie.

Faire un bond dans le passé au village de Clédat

Faire un bond dans le passé au village de Clédat
Village de Clédat © Aurélie Michel

Sur le rebord sud-ouest du plateau de Millevaches, une piste à travers la forêt de Larfeuil nous mène à Clédat, un village isolé qui a bien failli disparaître à tout jamais. Une clairière, une église, quelques chaumières : tout de suite, la magie opère.

Ses origines remontent au XIIe siècle : l'évêque de Limoges souhaitait créer un hospice destiné à accueillir les pèlerins. Une petite chapelle, dédiée à Sainte-Magdeleine, est édifiée. Autour, se développe un village de paysans. Le village reste prospère jusqu’au XIXe siècle, grâce aux fêtes de Sainte-Magdeleine et à sa fontaine, réputée pour soigner les maladies cutanées. Cependant, au fil du temps, les voies de circulation évoluent. Les terres, difficilement exploitables, entrainent l’exode. Au début du XXe siècle, le village ne compte plus qu’une trentaine d’habitants et le dernier quitte les lieux en 1963. Le domaine devient propriété de l’ONF dans les années 80.

Sans une poignée de passionnés, Clédat serait tombé aux oubliettes... Grâce à des chantiers participatifs avec Maison paysanne de France (qui ont lieu encore aujourd’hui), le village a pu partiellement être remis sur pieds. Ou plutôt, sur pierres ! Rebâti à l’ancienne, il dévoile de remarquables murs en pierre sèche.

Des chênes, plusieurs fois centenaires, assistent depuis tous ces siècles à l’évolution de Clédat… Si plus personne n’y habite, il n’a rien d’un village fantôme. De jolies sculptures, signées Michel Kirsch, lui ont redonné vie, tout comme l’exposition en plein air de vieux outils du labour. Sans oublier, de fin juillet à fin septembre, diverses animations : fête des Roses, ateliers plantes médicinales, chantiers de reconstruction, boulange à l’ancienne dans le vieux four à pain…

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On ne repart pas sans être allé voir, à deux pas, le panorama sur la vallée de la Corrèze naissante, perchés sur le sol granitique, à 800 mètres d’altitude…

De monts en villages, explorer l’immensité de Millevaches à pied

De monts en villages, explorer l’immensité de Millevaches à pied
Randonnée pédestre sur le plateau de Millevaches © Malika Turin / Corrèze Tourisme

Le PNR des Millevaches est un paradis pour randonneurs. Avec une telle diversité de paysages, impossible de s’ennuyer ! Finalement, le plus difficile reste de faire un choix entre toutes les possibilités de sentiers…

Si on ne sait pas par où commencer, on peut aller faire un tour à la Maison du Parc, au village de Millevaches, au cœur du plateau central. On y glanera, en plus de bonnes idées rando, quelques bons produits du terroir (miel, jus de pomme…) dans la boutique de produits locaux.

Certaines randos prennent leur départ ici, comme le sentier du Puy des Pouges (5,5 km, 1h30) et le sentier de Millevaches aux Oussines (14 km, 4h15). Le GR440 ou le GRP Millevaches passent aussi par là. Ce dernier donne à voir, sur 51 km (réalisable en 2, 3, 4 étapes) et peu de dénivelé, les incontournables du plateau.

Au gré d’un sentier, certains panoramas mettent en lumière les changements radicaux de paysages. Au cours de la rando « cascade de la Tine » (2h30, 5,2 km), on découvre par exemple à Pradines la faille géologique qui sépare le plateau des Millevaches du Massif des Monédières ! En parlant de lui, il abrite quelques-uns des plus beaux bâtis en granite du PNR, avec des constructions anciennes des XVI et XVIIe siècles. A la Treignac par exemple (petite cité de caractère) ou encore à Tourondel (four à pain remarquable).

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La Maison du parc propose de nombreuses animations (sorties découvertes, ateliers…) et constitue aussi un excellent de base. L’aire de bivouac, équipée d’un foyer-cheminée pour cuisiner, de toilettes et d’eau potable, peut accueillir une dizaine de personnes.

Pédaler dans le plus grand réseau VTT de France

Pédaler dans le plus grand réseau VTT de France
Mont Bessou - VTT © Aurélie Michel

Le PNR des Millevaches – et, plus précisément, la Haute-Corrèze – abrite le plus grand espace VTT labellisé FFCT de France.

Au total, 1022 kilomètres de circuits très bien balisés soit 46 circuits, pour tous niveaux, de très facile à très difficile - de 40 mètres à près de 1 000 mètres de dénivelé.

Encore un autre moyen de découvrir les paysages très diversifiés et les points de vue incroyables du PNR, jusqu’au sommet du mont Bessou, où une piste de descente a été aménagée.

En itinérance, c’est possible aussi : on se laisse notamment tenter par la Corrézienne VTT, qui fait le tour de la Corrèze en passant par le plateau de Millevaches.

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Bonne nouvelle : la location de VAE est prévue pour l’année prochaine !

Découvrir le fabuleux univers des tourbières

Découvrir le fabuleux univers des tourbières
Tourbière du Longeyroux © Aurélie Michel

Les tourbières sont des zones humides bien particulières : sur un sol saturé en eau stagnante, vient s’accumuler de la matière organique végétale. La fameuse tourbe ! Elles jouent un vrai rôle (stockage et régulation de l’eau, purification de l’eau et de l’air…) et font partie des paysages typiques du PNR. Plus particulièrement, du plateau central.

Elles sont nombreuses dans les pays du nord, où elles se sont développées dans d’anciens lacs glaciers. Ici, elles sont nées de la présence de cuvettes (appelées alvéoles) et du climat, océanique et continental, avec énormément de pluie et des températures hivernales très froides. Le sol granitique, imperméable, empêche l’eau de s’infiltrer et lui donne une certaine acidité. Toutes les conditions sont réunies, pour le développement d’une tourbière…

Ce qui pousse sur cette eau, exactement ? Allons le découvrir à 900 mètres d’altitude, dans la tourbière du Longeyroux, la plus vaste du Limousin (250 hectares). Une boucle pédagogique d’un kilomètre (compter ¾ d’heure) permet de comprendre sa formation. Allez, zou : on descend dans la cuvette en empruntant le chemin en caillebottis, pour l’explorer sans crainte. Croyez-en notre expérience, un pas de travers et, comme on dit ici, nous voilà en train de « goyer » ! La chaussure se remplit d’eau, si vous préférez…

Des supports pédagogiques retracent tout depuis le début. Dans la cuvette remplie d’eau, se développe au départ un premier végétal appelé « trèfle d’eau », suivi de suivi de la sphaigne (sorte de mousse), elle-même colonisée par d’autres végétaux : la baie de canneberge, la drosera (mini plante carnivore), la linaigrette (à l’aspect cotonneux !)… Les végétaux s’accumulent, s’accumulent… formant une sorte de mille-feuilles. Il ne faut pas croire, mais à cause du climat et de l’acidité du milieu, tout cela prend énormément de temps : un siècle pour 1 à 2 cm de tourbe. La tourbière du Longeyroux atteint 2 mètres… elle est donc âgée de 8 000 ans ! Et en dessous, c’est bien évidemment rempli d’eau…

Au milieu de la cuvette, quelques arbres courageux peinent à pousser - des bouleaux, notamment. Autour, sorbiers, de très jolis petits arbres à baies rouges et callunes, variété de bruyère au grain beaucoup plus fin, viennent parfaire ce décor hors du commun.

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Autrefois, la tourbe servait à se chauffer. On la nommait « or noir du Limousin ». Il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’une accumulation de végétaux morts, qui ne se décomposent pas bien, à cause du milieu acide et froid. On exploitait alors les tourbières en les asséchant et en constituant des briques de tourbe, qu’on faisait sécher. Cela se fait encore en Irlande, qui l’utilise aussi pour confectionner certains whiskies… tourbés !

Observer l’un des plus beaux ciels étoilés de France

Observer l’un des plus beaux ciels étoilés de France
Ciel étoilé de Millevaches © Bertrand Marquet

À cause de l’éclairage public, plus d’un tiers de la population dans le monde est privée de la voie lactée depuis chez lui. C’est loin d’être le cas dans le PNR Millevaches, destination privilégiée pour l’observation du ciel étoilé. L’un des rares endroits, en Europe de l’Ouest, où si bien percevoir, à l’œil nu, la voie lactée.

Fin 2021, il est d’ailleurs devenu le quatrième site en France et le neuvième au monde à obtenir le label « Réserve Internationale de Ciel Étoilé (RICE) », décerné par l’International Dark Sky (IDA). Fondée en 2001 par un astronome et un médecin, ce dernier s’est donné pour mission de préserver l’environnement nocturne et de récompenser les lieux présentant une qualité de ciel nocturne exceptionnelle.

Un travail de longue haleine, rendu possible grâce à des bénévoles appelés « veilleurs d’étoiles », qui ont dû mesurer la qualité du ciel avec des boitiers spéciaux. Ce label encourage les territoires à réduire la pollution lumineuse, fléau à la fois pour l’observation du ciel, mais aussi pour de nombreuses espèces de la faune et de la flore, dont les rythmes biologiques se voient perturbés. Cela passe, notamment, par l’extinction nocturne - elle concerne ici 85% des communes - et la rénovation de l’éclairage public.

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Pour une expérience optimale, 9 sites d’observations du ciel ont été mis en place par la mission RICE, comme le Puy du Vareyron, au cœur du massif des Agriers, à 915m d’altitude. Accessibles gratuitement, on les retrouve à l’adresse suivante : https://www.pnr-millevaches.fr/Sites-d-Obsevation-du-Ciel-Nocturne

Découvrir le monde de la tapisserie, entre Felletin et Aubusson

Découvrir le monde de la tapisserie, entre Felletin et Aubusson
Felletin - Tapisserie à la Manufacture PINTON © Aurélie Michel

Aux portes du PNR Millevaches, Felletin fait partie des plus anciennes villes du Limousin. Très agréable, elle recèle un riche patrimoine architectural. Le centre-bourg était autrefois ceinturé par une fortification d’une vingtaine de tours. Il n’en reste aujourd’hui plus qu’une, rue des Fossés.

Felletin, c’est aussi et surtout le berceau de la tapisserie. Elle perpétue, depuis plus de six siècles, la tradition de la tapisserie de basse lisse, apparue au XVème siècle. De la filature de la laine au tissage, on peut assister ici à toutes ses étapes de fabrication.

Qui dit tapisserie, dit laine – bien qu’on utilise également des matières synthétiques. Pour comprendre comment on passe d’une toison de mouton brute à une bobine de fil, rendez-vous à la filature Terrade, au bord de la Creuse. Ouverte en 1910, c’est l’une des dernières de France à travailler à l’ancienne. De machines en machines, la laine est travaillée jusqu’à se transformer en bobines de fils solides, qui donneront ensuite naissance aux tapisseries…

Pour observer ce travail minutieux, direction la manufacture Pinton, en centre-ville. L’entreprise familiale, qui a ouvert ses portes en 1867, ne chôme pas. Les grandes maisons de couture font appel à elle (pour des tapis, notamment) et 2 tapiseries inspirées de l’œuvre de Tolkien ont été tissées ici, en collaboration avec la Cité Internationale de la Tapisserie, à Aubusson. Voir les lissiers manipuler les différents fils de couleurs à plat sur leur métier à tisser est impressionnant. Ils se réfèrent, pour le dessin et les couleurs, à un carton numéroté, situé juste en dessous. La tapisserie est réalisée à l’envers : ils ne voient donc le résultat de leur travail qu’à la toute fin, lors de la « tombée de métier » !

Pour admirer des tapisseries anciennes et contemporaines, rendez-vous à deux pas, à la chapelle Notre-Dame du Château (XVème). Elle accueille, d’avril à octobre, une intéressante exposition de tapisseries, avec de grands noms, comme Jean Lurçat. On en profite pour jeter un œil aux verrières d'Henri Guérin et aux deux œuvres de Le Corbusier.

Pour une expérience encore plus riche, deux options : se laisser tenter par une visite guidée avec Felletin-Patrimoine-Environnement ou venir en octobre à l’occasion des Journées nationales de la laine, pour trois jours d’animations passionnantes.

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Si la ville d’Aubusson ne fait pas partie du PNR, elle se situe vraiment tout près : à 10 km de Felletin. Il serait donc dommage de ne pas faire un saut à la Cité de la Tapisserie. La visite est passionnante. Tandis que la nef des tentures expose de très anciennes tapisseries (XVème, pour la plus ancienne), d’autres espaces donnent à voir des tapisseries modernes (Braque, Picasso, Sonia Delaunay…). Et contemporaines, bien sûr, comme cette série de tapisseries monumentales dédiées à l’œuvre d’Hayao Miyazaki, réalisée en partenariat avec studio Ghibli. Celle consacrée à la Princesse Mononoké est une merveille ! Le voyage de Chihiro tombera de métier à l’automne 2022. On peut même passer une tête dans les ateliers de tissage, pour assister aux coulisses de leur conception… A Aubusson, ne pas manquer le quartier historique de la Terrade, où se trouvaient les lissiers. Pour en savoir plus lire notre article : Aubusson, la Creuse entre nature et Unesco

Viande limousine, gâteau creusois… se régaler avec les spécialités limousines

Viande limousine, gâteau creusois… se régaler avec les spécialités limousines
Pâté de pommes de terre © Aurélie Michel

Simple et authentique, la gastronomie est ici à l’image de son pays ! Les terres agricoles du PNR donnent naissance à de délicieux produits du terroir.

Parmi eux, la viande. Il faut dire que les vaches de race Limousine, reconnaissables à leur robe rousse, ont la belle vie : elles sont élevées au grand air, selon un mode extensif. Et il n’y a pas que le boeuf limousin (Label Rouge, Blason Prestige), qui est bon : il faut également goûter à l’agneau du Limousin (IGP) et au porc cul-noir du Limousin (IGP).

Envie d’un plat végétarien, mais très gourmand ? Alors on goûte au fameux pâté de pommes de terre, sorte de tourte réalisée avec une pâte feuilletée et renfermant pommes de terre et crème fraiche. Une spécialité que le Limousin se dispute d’ailleurs avec le Berry et le Bourdonnais...

En dessert ou à l’heure du goûter, on craque pour le fameux Creusois. Une spécialité sucrée, vous l’aurez deviné, de la Creuse. Ce délicieux gâteau pur beurre aux noisettes aurait autrefois été fabriqué par les moines et n’est fabriqué aujourd’hui que par une trentaine de pâtissiers creusois. On le repère facilement à son emballage rouge estampillé « le véritable gâteau creusois ». Il se conserve et se transporte très bien : c’est le souvenir gourmand par excellence !

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Pour se régaler du matin au soir, on peut faire confiance à une institution situé en Haute-Vienne : l’hôtel-restaurant le Ranch des Lacs. Les adorables Françoise et Jules Lahaye ont à cœur de nous chouchouter, avec du local, rien que du bon et ce depuis l’ouverture, en 1995 (voir fiche ci-dessous). 

Visiter la jolie ville d’Eymoutiers et son espace Paul Rebeyrolle

Visiter la jolie ville d’Eymoutiers et son espace Paul Rebeyrolle
Eymoutiers - village et Vienne © Aurélie Michel

Il fait bon se balader à Eymoutiers, serpentée par la Vienne et labellisée Petite Cité de Caractère et Pays d’art et d’Histoire. Saint Psalmet, un ermite venu évangéliser le territoire au VIe siècle, serait à l’origine de la ville. Sur son tombeau, on érigea une église, puis la collégiale Saint-Etienne, au XIe siècle. C’est, encore et toujours, l’édifice majeur de la ville, classé monument historique et mêlant deux styles architecturaux : roman et gothique.

Mais la collégiale est avant tout connue pour ses 16 verrières du XVe siècle, l’ensemble de vitraux le plus important de France. On retrouve les saints de la Bible, aux étoffes colorées, disposés devant un décor architectural. Dans un tout autre genre, la partie romane abrite un vitrail du célèbre maitre-verrier limougeaud Francis Chigot. Très géométrique et aux couleurs très vives, il date de 1949.

La guerre de 100 ans (XIV-XVe s.) et les guerres de religion (XVIe) ont eu raison des maisons médiévales. De cette époque, ne subsiste que la maison « de la Cure », où vivait le curé, rue Gabriel Péri. Ce que l’on voit actuellement date du XVIIe siècle, siècle de la reconstruction. Juste à côté de la collégiale, l’ancien couvent des Ursulines, l’autre monument important de la ville, date de cette époque.. Il abrite désormais la mairie et des logements. Au XIXe siècle, pour faciliter la circulation, on perce la ville de larges avenues (Paix et Maréchal Foch).

Il fait bon se promener, le long de la Vienne. L’eau était un élément important, au XIIe siècle, notamment pour la tannerie. Alors florissante, cette activité a d’ailleurs permis à Eymoutiers de se reconstruire. A propos, les habitants sont ici appelés « Pelauds », du latin pellis, qui signifie peau. En 1628, la ville comptait 20 tanneries.

De passage à Eymoutiers, on en profite pour visiter l’Espace Paul Rebeyrolle, artiste majeur du XXe siècle (1926-2005) originaire d’ici. Il abrite plus de 80 œuvres réalisées entre 1948 et 2005, soulevant des problématiques chères à ce peintre-sculpteur peu conventionnel : la liberté, la révolte contre les injustices, l’oppression, l’aliénation de l’homme, le suicide… Le format XXL des œuvres, mêlant peinture et collages, renforce leur caractère poignant.

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Pour une jolie vue d’ensemble sur Eymoutiers, rendez-vous boulevard Emile Zola, au niveau de l’œuvre Plate-forme. Pour voir une tannerie (Bastin), rendez-vous tout près, à Saint-Léonard-de-Noblat. Toutes celles d’Eymoutiers ont fermé (la dernière, en 1926), à cause du chemin de fer, à l’origine de la disparition des activités traditionnelles.

S’imaginer au Canada, sur les rives du lac de Vassivière

S’imaginer au Canada, sur les rives du lac de Vassivière
Lac de Vassivière © Aurélie Michel

Le PNR Mille Vaches abrite une diversité de paysages incroyables… Le lac de Vassivière, l’un des plus grands de France (1000 hectares), en est encore la preuve ! Immense, sauvage, il prend, par endroits, des airs de Canada…

Il a beau être artificiel, il paraît parfaitement naturel : son barrage se fait discret, détaché de l’usine hydroélectrique, installée quelques kilomètres plus loin. Son rivage, dentelé et arboré, ses petites îles secrètes, posées çà et là, y sont aussi pour quelque chose…

On peut évidemment s’y baigner : l’été, l’eau avoisine les 26 degrés et les 5 plages officielles sont surveillées. Ceux qui préfèrent la tranquillité opteront pour une petite crique cachée, à rejoindre, pourquoi pas, en canoë, en paddle, en bateau… Vassivière ravit tout le monde, jusqu’aux pêcheurs, le spot étant réputé pour ses carnassiers. A pied, le sentier de Rives permet d’en faire tout le tour (28 km). Bien plus court, le sentier d’interprétation de la lande du Puy de la Croix (2,5 km – 1h) livre un bel aperçu des paysages identitaires de Millevaches : ruisseaux, tourbières, lac, landes de bruyères… En plus, son belvédère réserve là-haut une vue magnifique sur le lac et ses îles…

Nature… mais aussi culture ! L’île de Vassivière, la plus grande de toute, abrite le Centre international d’art et du paysage et met à l’honneur le land art. On y passe facilement la journée. Pour en savoir plus, lire notre reportage Lac de Vassivière, le petit Canada du Limousin

Le + de routard.com :

Pour découvrir Vassivière et l’univers fascinant des barrages en s’amusant, on se prend au jeu grandeur nature. Vassiviera, inspiré des escapes games, nous invite à nous mettre dans la peau d’une équipe de maintenance. Bottes aux pieds, on résout les énigmes pour, in fine, stopper une crue hors norme… Très bien fait, on s’y croirait ! On peut ensuite se restaurer dans le petit resto locavore attenant, avec vue sur l’île aux serpents.

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos pratiques dans le guide du Routard Limousin en librairie.

Consulter notre guide en ligne Limousin

Site officiel du PNR de Millevaches

Tourisme Corrèze

Tourisme de Haute-Corrèze

Tourisme Creuse

Tourisme Haute-Vienne

Comment y aller ?

En voiture : Millevaches se trouve à 1h20 de Brive-la-Gaillarde, Limoges et Clermont-Ferrand, 3h de Lyon, 3h20 de Bordeaux et Toulouse, 4h50 de Paris.

En train : gare SNCF de Limoges. 2h20 au départ de Bordeaux, 3h15 au départ de Paris-Austerlitz, 3h20 au départ de Toulouse

Voiture indispensable sur place.

Randonner dans le PNR

Le PNR a mis en place un site Internet dédié aux randonnées : Rando Millevaches ainsi qu’une appli (elle fonctionne même hors connexion). Au total, près de 400 itinéraires, à parcourir à pied, en trail et même en vélo, une centaine de sites d’intérêt patrimonial et des points de restauration. On y trouve même des topo-fiches, à emporter avec soi !

Visites guidées des villes

A Felletin : s’adresser à Felletin-Patrimoine-Environnement

A Eymoutiers : on peut faire confiance à Julie Grèze du Pays d’art et d’histoire Monts et Barrages. Pétillante et passionnante !

Où dormir ? Où manger ?

Dans les environs de Clédat :

Les Cabanes au Bord du Monde, La Vaysse, 19300 Grandsaigne, Tél. 06 37 54 67 58. Email : cabane.eralia@gmail.com Déconnexion assurée dans ces deux cabanes (et une roulotte) éparpillées dans la forêt. A l’intérieur des cabanes, ambiance chalet, avec une déco soignée et une jolie terrasse avec vue sur des prairies. On ne manque de rien, ni de confort (lit et canapés douillet, table à manger…) et on peut même cuisiner (au gaz). Par contre, pas d’électricité et c’est tant mieux : s’éclairer aux bougies a vraiment quelque chose de magique… Les cabanes sont équipées de toilettes sèches, en revanche les douches se trouvent à l’accueil, à quelques km. Possibilité de paniers garnis (charcuteries, fromages…). Tarifs à la nuitée : Cabane du Berger (2-4 pers) : 98€. Cabane Les Cent Ciels (2-5 pers) : 115€. Roulotte des Monédières (2-3 pers) : 70€.

Dans les environs de la Tourbière du Longeyroux :

Chez Françoise 24 rue Fontaine du Rat, 19250 Meymac, Tél. 05 55 95 10 63. Attention, adresse incontournable à Meymac ! Françoise nous prépare de bons petits plats, gourmands, généreux et authentiques, à base de produits du terroir. Ses spécialités ? La tête de veau vinaigrette, les têtes de cèpes farcis, le filet de boeuf aux cèpes accompagné de mounassou et, côté sucré, gâteau aux noix et chocolat ou encore tarte aux myrtilles... Belle carte des vins avec les plus beaux crus de Bordeaux. Menu à partir de : 29 €. Menu maxi : 39 €.

Restaurant panoramique Le Sechemailles 8 route de Séchemailles, 19250 Ambrugeat. Tél. 05 55 95 78 25. Email : restaurant@sechemailles.com Installé sur la terrasse du Séchemailles, on surplombe le joli lac du même nom. Dans les assiettes, une cuisine traditionnelle, mais aussi des pizzas maison cuites au feu de bois. Tarifs : midi, plat du jour ou pizza 12€, formule midi 2 plats 16€, menu complet 29€,

Dans les environs de Felletin :

Cantine de la gare avenue de la Gare, à Felletin. Tél. 09 72 55 49 91, Email : contact@panglagare.com Après plus de 30 ans d’inactivité, le bâtiment de la gare a repris vie cette année, grâce à l’association Pang. Rénovée en tiers-lieu avec des espaces de coworking, elle abrite désormais une cantine. Mobilier vintage, photos… chouette cadre pour se restaurer, parfois en voyant les trains passer (eh oui, plus de guichet depuis longtemps, mais cela n’empêche pas la circulation).

Les Chambres du lac à Saint-Marc-à-Loubaud. A deux pas du joli lac de Lavaud-Gelade, Brigitte et Joël nous accueillent avec gentillesse dans leur maison d’hôtes toute douillette. Le soir, Joël passe derrière les fourneaux et nous prépare, notamment, un délicieux pâté de pommes de terre.Tarifs : chambre pour 2 personnes à partir de 80 euros, petit-déjeuner compris. Table d’hôtes : 25 euros/personne (12,50 euros pour les 3-12 ans).

À Aubusson :

Restaurant À la Terrade 3 rue Alfred Assolant, 23200 Aubusson. Tél. 05 55 67 72 20.  La terrasse s’inscrit dans un cadre idyllique au bord la Creuse, dans le joli quartier historique de la Terrade, où se trouvaient autrefois les lissiers. Au menu, des classiques, raffinés : foie gras, nage de lotte, filet de Saint-Pierre, rognons de veau, tournedos de filet de boeuf… Menu à partir de 36 euros.

Site Internet pour trouver un bon gâteau Creusois en Creuse.

Dans les environs d’Eymoutiers :

Hôtel-Restaurant Ranch des lacs*** Vervialle, 87120 Augne. Tél. 0555691566. Email : contact@le-ranch-des-lacs.com Voici notre adresse coup de cœur : dans ce cocon en pleine nature, avec jardin et piscine, on est choyés dès l’arrivée par Françoise et Jules Lahaye. Et on ne veut plus jamais partir ! Les cinq chambres, tout confort et toutes uniques, promettent des nuits réparatrices. Et quelle table ! Du bon, du local, de l’authentique… c’est la philosophie de ce duo de choc depuis l’ouverture de leur établissement, en 1995. On fond pour leur création maison : la « fondue Pelaude », façon fondue Bourguignonne, mais avec une eau aromatisée aux 33 épices et aux petits légumes à la place de l’huile. Elle est servie avec un gratin de pommes de terre, régressif à souhait. Ils travaillent avec les mêmes artisans depuis des années. Le pain, délicieux, est signé Renolleau. Pour accompagner tout ça, du vin et du bon, issu de leur incroyable cave aux 400 références. Le matin, rebelote : le petit-déjeuner est royal, il n’y a pas d’autres mots. En 2017, il a d’ailleurs été reconnu 2ème meilleur petit déjeuner de France, entre l'Hôtel*****Les Collectionneurs et le Plaza Athénée d’Alain Ducasse. On s’en souviendra longtemps ! Doubles à partir de 73 €.

Restaurant La Cave, 2, rue Karl Marx, à Eymoutiers. Tél. 05 55 69 45 34. A l’intérieur comme sur l’agréable terrasse ombragée, point de chichi : des plats simple et à bon prix ! Salade de chèvre, hamburger à la viande limousine, faux-filet, lasagnes (et même des végétariennes), cuisse de canard confite… En dessert, des classiques : moelleux au chocolat, crème brûlée à la liqueur de châtaigne, panna cotta fruits rouges… Tarifs :  plats à moins de 13 euros, desserts autour de 4,50-6 euros.

Nos bonnes adresses dans les environs du lac de Vassivière :

Voir notre article consacré au lac de Vassivière

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Texte : Aurélie Michel

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