Afrique du Sud : randonnée dans le Drakensberg

Afrique du Sud : randonnée dans le Drakensberg
Drakensberg © Aurélie Michel

Dans le Kwazulu-Natal, à l’ouest de Durban, les montagnes du Drakensberg offrent de splendides panoramas aux amateurs de trek et de randonnée. Exemple au cœur du Parc national de Royal Natal avec la randonnée du Pic Sentinel jusqu’au grandiose cirque de l’Amphithéâtre. Un parcours à couper le souffle.

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Le Parc national du Royal Natal : majestueuse Afrique

Le Parc national du Royal Natal : majestueuse Afrique
Tugela Falls © Aurélie Michel

La chaîne montagneuse du Drakensberg dévoile au voyageur des paysages somptueux. Vallées fluviales, sommets dépassant les 3 000 m, cirques vertigineux, savane aride, hauts plateaux… un paradis de la randonnée tout niveau. Elle abrite, qui plus est, le plus haut sommet d’Afrique australe : Thabana Ntlenyana (3 482 m).

On s’aventure dans le Drakensberg plutôt au début de l’automne austral, en mars-avril. Les orages de l’été se sont calmés et le duo gel-neige de l’hiver ne s’est pas encore emparé des sentiers. Enfin, en principe… car il peut neiger tout au long de l’année, sur les sommets. Capricieux, le Drakensberg ? Un peu… D’ailleurs, son nom en dit long : il signifie « montagnes du dragon », en afrikaans. Les zoulous l’appellent « uKhahlamba », le « rempart de lances ».

Aujourd’hui, cap sur la partie nord, dans le Parc national du Royal Natal. Celui-ci fait lui-même partie du parc uKhahlamba-Drakensberg, une vaste zone de 243 000 hectares classée en 2000 au patrimoine mondial de l’Unesco. Le Royal Natal offre des randonnées très accessibles : certaines ne demandent qu’une journée de marche, voire moins. C’est aussi ici que se trouve l’un des plus beaux panoramas du Drakensberg et sans doute du pays tout entier : l’Amphithéâtre. Ce cirque à 2 930 m d’altitude figure parmi les plus impressionnants au monde. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est aussi là que naissent les Tugela Falls, secondes plus hautes chutes d’eau de la planète…

Bonne nouvelle : une randonnée en boucle, réalisable sur une journée, nous emmène découvrir ces deux merveilles. Son nom : Sentinel Peak Trail ou Chain Ladder Hike, littéralement, la randonnée des échelles. Des échelles ? Oui : pour accéder au plateau tout là-haut (3 000 m) il faudra gravir deux échelles métalliques de quelques dizaines de mètres chacune (il existe, cela dit, un second passage pour ceux qui ont le vertige…).

Si une journée suffit à faire l’aller-retour, on ne peut que vous conseiller de bivouaquer le temps d’une nuit. S’endormir et se réveiller au plus près de l’Amphithéâtre est une expérience des plus magiques.

Les échelles de Sentinel

Les échelles de Sentinel
Pic Sentinel © Aurélie Michel

Le départ de la randonnée des échelles se situe au parking Sentinel. Devant nous, déjà, d’impressionnants sommets. Droit devant, l’imposant Pic Sentinel : il culmine à 3 165 m et dévoile d’incroyables parois de 1 000 m.

En route ! Il faut compter 4 h de montée pour rejoindre le fameux Amphithéâtre, où nous passerons la nuit. Pensez à vous équiper en conséquence (tentes, duvet, victuailles…). Le chemin zigzague dans la montagne. Tout le long, des ouvriers et des ouvrières zoulous s’affairent ce jour-là à refaire le sentier, devenu boue. La faute aux nombreux orages de l’été austral ! Sur le visage orangé des femmes (une protection solaire traditionnelle à base d’argile appelée ibomvu) se dessinent de larges sourires. Elles chantonnent des « hello » pour nous saluer.

Après une petite heure de marche, un premier point de vue dévoile l’Amphithéâtre, vu du dessous. Des airs d’Hawaii ! Un bel aperçu de ce qui nous attend tout là-haut…

© Aurélie Michel

Le sentier se faisant plus étroit, une file indienne se déploie. Sur notre gauche, de gigantesques parois. Sur notre droite, le vide et une vue imprenable sur le chemin déjà parcouru. Au loin, une tache de bleu émerge du vert : le barrage Fika Patso. Nous aussi, sommes observés : en contrebas, à quelques centaines de mètres, une famille de babouins nous regarde passer…

Sur notre gauche, on aperçoit une goulée : le plan B pour ceux qui ont trop le vertige pour emprunter, une centaine de mètres plus loin, les deux échelles métalliques. Les fameuses !  Un pied et une main après l’autre, on gravit les barreaux. Il suffit de faire une pause, si le cœur bat trop.

Au sommet de la seconde, le pic d’adrénaline est au plus haut. Et nous aussi : nous voici à 3 000 m d’altitude, aux portes du Lesotho. Un pays dans le pays : aussi grand que la Belgique, cet état de deux millions d’habitants est complètement enclavé en Afrique du Sud (le Drakensberg fait office de frontière, à l’est) !  Il est, en plus, le seul état au monde à culminer au-dessus de 1 400 m – dont 80 % à plus de 1 800 m. Rien d’étonnant à ce qu’on le surnomme « royaume dans les nuages »…

Sur le plateau du Drakensberg, aux portes du Lesotho

Sur le plateau du Drakensberg, aux portes du Lesotho
Plateau du Drakensberg et Devil's Tooth © Aurélie Michel

Changement de décor, là-haut, sur le vaste plateau. Une multitude de têtes brouteuses se fondent dans le paysage : quelques chevaux, des chèvres angoras, mais surtout des moutons. À l’arrière-plan, le sommet très acéré nommé Devil’s Tooth (dent du diable) se détache dans le ciel, qu’il semble percer. En fond sonore, des bêlements incessants.

Bien vite, notre chemin croise celui des bergers basotho (ou sotho, ethnie majoritaire au Lesotho). Ils sont jeunes : 10 à 16 ans, guère plus. Tous sont revêtus d’une couverture en mohair – la laine des chèvre angora – aux tons ocre et marron, comme la végétation. Un habit traditionnel, que même le roi revêt lors des cérémonies officielles. Sur la tête, un chapeau. Aux pieds, une paire de botte blanches.

Nous nous intriguons mutuellement. Des rencontres brèves, mais marquantes, à base de rires, de sourires et de gestes, faute de mots. Parfois, on troque un encas contre une photo portrait… puis chacun reprend son chemin.

Nous passons devant le Mont-aux-Sources (3 282 m). Il porte fort bien son nom, donné en 1836 par des missionnaires français. Trois des plus grands fleuves sud-africains prennent leur source ici : l’Elands, l’Orange et la Tugela.

La Tugela, justement, devient notre fil conducteur, jusqu’à l’Amphithéâtre. Là, elle se jette dans le vide, donnant naissance aux Tugela Falls, secondes plus hautes chutes d’eau du monde. 945 m en cinq sauts ! Elle termine sa course quelque 500 km plus loin, dans l’océan Indien.

Au sommet de l’Amphithéâtre

Au sommet de l’Amphithéâtre
Amphithéâtre du Drakensberg © Aurélie Michel

À la découverte de l’Amphithéâtre, l’esprit peine à trouver des mots, absorbé par tant d’immensité. Grandiose, ce cirque de 5 km de long et de 500 m de haut dévoile d’incroyables falaises abruptes. Elles plongent dans les vastes plaines verdoyantes d’Afrique du Sud.

Un léger va-et-vient brumeux s’amuse tantôt à les cacher, tantôt à les révéler. Fantasmagorique. Dans le vide, de grands rapaces tournoient, lançant de temps en temps des cris perçants, aussitôt repris par l’écho. On observe notamment le vautour du Cap et le gypaète barbu.

À quelques centaines de mètres du vide, un camp de fortune prend vie au milieu des tapis d’Immortelles roses. Tout près, la Tugela ruissèle. C’est dans cet endroit hors du temps, coupé du monde, que nous passons l’après-midi, la soirée et la nuit. Le temps passe agréablement plus lentement. On revient à l’essentiel : boire, manger, dormir, observer. L’Amphithéâtre est un endroit qui ne s’oublie pas : ici, on déconnecte. On se reconnecte, aussi.

Au petit matin, dans un silence absolu, le lever du soleil nous offre l’un des plus beaux spectacles gratuits qui soit. Peu à peu, il apparaît au-dessus de l’Amphithéâtre. Les falaises sortent de l’obscurité, prenant des teintes variant du rose à l’orangé.

Il est l’heure de redescendre. Notre découverte du Drakensberg s’arrête là, mais il est évidemment possible de poursuivre la randonnée plusieurs jours durant. Notamment pour rejoindre Cathedral Peak, un sommet emblématique qui abrite de nombreuses peintures rupestres, réalisées il y a plus de 4 000 ans par le peuple San.  

Fiche pratique

Retrouvez toutes les adresses, infos et bons plans dans le Routard Afrique du Sud.

Consultez aussi notre guide en ligne Afrique du Sud

Office de tourisme d’Afrique du Sud

Comment y aller ?

Durban est l’aéroport le plus proche du Drakensberg. Le Royal Natal National Park se trouve à 4 h de route de l’aéroport.

Pas de liaison directe entre la France et Durban. Vols au départ de Paris-CDG, Lyon, Nice, Bordeaux, Marseille et Toulouse en correspondance notamment avec la compagnie Turkish Airlines.

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Où dormir ?

- Witsieshoek Mountain Lodge à Phuthaditjhaba. Le départ de la randonnée des échelles se situe à 30 min en voiture via une piste (pas besoin de 4x4).

- Amphitheatre Backpackers : à Bergville. Camping, dortoir et chambres doubles avec vue sur le Drakensberg. Une adresse à l’excellent rapport qualité-prix.

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Allibert Trekking, spécialiste du voyage d’aventure, propose deux formules qui combinent randonnées dans les montagnes du Drakensberg (massif incontournable d’Afrique du Sud) et safaris à pied et en 4x4 dans la réserve de Hluhluwe-Umfolozi : Trek des monts du dragon au Bush Africain (17 jours) et Les montagnes du Dragon (15 jours).

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Texte : Aurélie Michel

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