Glasgow : du style et des idées !
La frénésie créatrice du designer
La cité de Walter Scott n’est pas seulement un musée à ciel ouvert ! Particulièrement
vivante, elle attire de nombreux talents émergeant peu à peu sur la scène internationale.
Elle a en effet été désignée « ville de l’architecture et du design du
Royaume-Uni » en 1999. De fait, de la décoration à la mode, rien n’échappe
à la frénésie créatrice. Cela tient probablement au fait que la population,
la plus importante d’Écosse avec quelque 750 000 habitants, s’y avère
jeune et ouverte, mais aussi qu’elle trouve à l’ouest de la ville, sur Byres
Road et Great Western Road, la place d’installer ses ateliers ! L’imagination
n’aime pas être à l’étroit…
« J’ai créé One Foot Taller il y a un peu plus de dix ans, à ma
sortie de la Glasgow School of Art, raconte Katarina Barac, le temps
de reconvertir un hublot en saladier. Mais je n’étais pas seule à tenter l’aventure :
j’avais choisi de m’associer à un autre créateur, Will White, que je connaissais
bien pour avoir réalisé plusieurs projets avec lui. Nous nous sommes donc lancés
ensemble dans la production de mobilier et de luminaire, en utilisant de nouvelles
matières – notamment recyclées, développement durable oblige – et
de nouveaux procédés. » Du banc en plastique modulable au cube translucide
servant de table, il y en a de toutes les formes, de toutes les couleurs et
pour tous les goûts !
Un peu plus loin, petit détour chez Timourous Beasties. Une boutique
née, encore une fois, d’une rencontre à la célèbre école des beaux-arts :
celle de Paul Simmons et Alistair McAuley. Deux trentenaires sympathiques au
look plutôt décontracté, qui n’en sont plus à leur coup d’essai. Simons et McAuley
sont connus pour représenter des quartiers défavorisés de Glasgow sur des compositions
bariolées à l’aide d’images contemporaines et « choc », fixées sur
des supports aussi traditionnels que des rideaux ! Après avoir conçu des
papiers peints pour d’autres marques, l’enseigne a commencé à fabriquer ses
propres produits, exécutant même quelques commandes spéciales, comme pour les
intérieurs du Arche Theatre, un théâtre de Glasgow, ou le 50 Piccadilly,
un casino de Londres. Le duo était en lice pour la récompense de designer de
l’année 2005.
« J’adore changer de tête », confie de son côté avec amusement Holly
O’Hara, coiffée d’un serre-tête à fine voilette, dans sa belle demeure reconvertie
en show-room Holly O’Hara Millinery. Et de préciser, en nouant un turban
pailleté à la Joséphine Baker, un nouveau modèle : « J’aime tous les
styles, du velours à la feutrine, de la plume à la perle, puisant mon inspiration
dans le travail de Lily Daché, Max Ernst, Madeleine Vionnet, Man Ray, etc ! ».
Il faut dire que cette Écossaise d’origine irlandaise est un véritable personnage !
Qui, bien sûr, imagine des chapeaux pour la tragédie, la comédie et le music
hall…
Texte : Marie Langlade
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