L’Alphabet des femmes
Auteur : Guéorgui Gospodinov
Editeur : Arléa
176 Pages
Lorsque le carcan soviétique qui enserrait leur pays s’est brisé, les Bulgares ont enfin pu donner libre cours à leur créativité. Guéorgui Gospodinov est de ces écrivains qui ont profité de ce regain de liberté pour bousculer les frontières du genre littéraire. Pas de quoi s’ennuyer à sa lecture, on est constamment déstabilisé : il manie à l’envi les jeux de mots (pas toujours facile à retranscrire en français malheureusement), les métaphores inattendues et les anecdotes loufoques. Dans ce recueil de vingt-deux nouvelles, chaque lettre de l’alphabet est sensuelle comme une femme, un homme change de prénom en fonction de son occupation du moment (« Lorsque j’écris, je ne suis plus Socrate, mais Platon », dixit Gaustin, alias Gocho le Centre, alias Héraclite, etc.), et les cochons égorgés le jour de Noël observent le monde d’un œil désabusé. Souvent pointent les réminiscences d’un passé difficile, celui qui a façonné l’identité bulgare d’aujourd’hui. Mais là encore, le ton reste décalé : penchez-vous donc sur la comparaison des pissotières allemandes et bulgares, elle en dit long sur la différence des cultures locales… Gospodinov a de l’imagination : il nous offre ici une lecture savoureuse.
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Texte : Clémentine Bougrat
Mise en ligne :
