On pourrait les présenter comme la branche activiste de l'Arche. Slow Food agit concrètement pour sauvegarder ou développer les produits rangés dans cette catégorie (environ deux cent cinquante). Elle en assure la promotion, aide les producteurs en difficulté, établit des standards de production rigoureux pour leur assurer une qualité constante. Parmi les produits recensés on trouve :

- Le riz rouge d'Andasibe, Madagascar : cette variété de riz qu'on appelle localement varymena, de couleur rouge, riche en vitamines et à la saveur de noisette, est vraisemblablement l'hybride d'un riz blanc asiatique et de riz rouges sauvages de Madagascar. Il est cultivé à l'est de l'île, à la lisière du parc national d'Andasibe dans la province de Tamatave, par environ trois cents petits producteurs. Pour remédier à son faible rendement qui décourage ces derniers, Slow Food aide à améliorer les techniques de production tout en bannissant l'emploi d'engrais et de pesticides, et se charge de sa promotion commerciale.

- Le lama des Andes, Bolivie : le lama est élevé en Bolivie, à la fois pour sa viande, sa laine et son cuir, depuis l'empire inca. Sa viande est consommée fraîche, ou bien en fines tranches séchées et salées. Depuis cinquante ans, la laine de lama, dont les techniques de travail sont restées primaires, est éclipsée par celle de mouton. Pour endiguer le déclin de l'élevage du camélidé, Slow Food parraine une ONG, Acra, qui aide les paysans de la région de Potosì en améliorant leurs méthodes d'élevage (abris pour les animaux, soins vétérinaires) et de travail de la laine.

- Le vin de mavrotragano, Grèce : ces vignes aux raisins noirs sont cultivées à l'est de l'île de Santorin, dans les Cyclades. On en tire un vin rouge aux arômes fruités, que l'on fait fermenter pendant neuf jours avant de le stocker au moins un an dans des tonneaux de bois. Le raisin pousse en petites grappes, et le rendement des vignes est faible, ce qui explique que leur culture a périclité. Slow Food soutient deux viticulteurs locaux qui ont choisi de relancer le mavrotragano : l'association aide à augmenter le rendement des vignes et encourage d'autres viticulteurs à les cultiver de nouveau.

- L'huile d'argan, Maroc : cette huile assez chère, d'un jaune intense et au goût affirmé, est notamment utilisée pour parfumer le couscous ou les tajines. Elle est traditionnellement pressée par les femmes marocaines, à partir des amandes que contient le noyau des fruits de l'arganier. Cet arbre robuste pousse sur la côte ouest du Maroc, dans une région vaste de 800 000 ha située entre Essaouira et Agadir. Slow Food soutient plusieurs coopératives de femmes qui produisent cette huile, en les équipant de pressoirs modernes et en cherchant de nouveaux débouchés commerciaux.