Le
siège de Slow Food est à Bra, une petite ville du sud du Piémont. Même
s'il s'agit d'une association à but non lucratif, Slow Food a des allures
de multinationale : rien qu'à Bra, cent personnes sont employées
pour coordonner le réseau international. Les relais locaux Pour adhérer à Slow Food, pas besoin d'aller jusqu'en Italie. L'unité de base de l'association, le convivium, est locale. Ces sortes de clubs ont été créés dans des régions qui possèdent une tradition gastronomique et culturelle bien ancrée. Les conviviums sont environ un millier à travers le monde, y compris dans des pays qui n'ont pas de bureau national : Islande, Liban, Uruguay, Ghana, Nouvelle-Zélande, Chypre, Thaïlande, Philippines, etc. Le rôle d'un convivium est double : - Servir de relais entre une région et l'organisation internationale. Ce sont les membres d'un convivium qui portent à l'attention de Slow Food, après avoir rédigé un véritable dossier technique, telle spécialité locale qui mériterait d'être sauvegardée (voir plus bas). - Éduquer au goût la population locale, la sensibiliser aux idées de Slow Food. Chaque convivium organise pour cela des animations avec ses adhérents : dîners thématiques, « ateliers du goût » pour faire découvrir des aliments ou des vins, visites chez des producteurs, organisation de salons ou d'expositions, etc. - Envie d'aller dans un restaurant sympathisant "slow food" ? Vous pouvez contacter un convivium local, ou consulter l'annuaire sur le site du Slow Food. Le site Recettes et terroirs en recense aussi plusieurs. A vous de choisir... La France compte actuellement une quarantaine de conviviums, la grande majorité implantée dans le Sud (Montpellier, Toulouse, Avignon, Lyon). En Belgique, ils sont une dizaine (Bruxelles, Liège, Anvers), une vingtaine en Suisse (Genève, Berne, Zürich, etc.) et quinze au Canada (Montréal, Ottawa, Vancouver, etc.). Voir la rubrique « Pour en savoir plus ». Recensement et sauvegarde des produits du terroir Comme l'Unesco classe des sites prestigieux au patrimoine mondial, comme la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) désigne des espèces protégées, Slow Food établit une base de données de produits régionaux de qualité : spécialités culinaires, races animales, fruits, légumes, alcools. Le but de cette démarche est de préserver ces spécialités locales de la disparition ou de la dénaturation. Pas question par exemple de laisser ajouter des exhausteurs de goût pour satisfaire les standards de la grande consommation ! Comment
sont choisis ces produits ? Grâce au travail minutieux des
membres des conviviums qui, pour convaincre Slow Food de classer par exemple
un fromage de chèvre, doivent présenter à l'association
une fiche signalétique exhaustive : forme, taille, saveur,
type d'emballage, histoire, mode de production (quelles matières
premières, quelles techniques de fabrication) et de consommation
(à quelle occasion le mange-t-on, recettes traditionnelles), délimitation
de la zone de production, etc. Slow Food a créé deux « cases » où ranger les produits sélectionnés : l'Arche du Goût et les Sentinelles. Ces dernières font souvent partie de l'Arche, mais ce n'est pas systématique. Encourager et former les hommes Depuis
l'an 2000, Slow Food décerne chaque année plusieurs prix
pour la défense de la biodiversité. Ils récompensent
des personnes qui œuvrent à la sauvegarde de cette dernière,
qu'elles agissent dans le domaine de la production, de la promotion, de
l'éducation, de la recherche, etc. Le 4 octobre 2004, le mouvement Slow Food a créé la première
université des sciences de la gastronomie en Europe. Ce jour-là,
soixante étudiants venus de tout le continent ont débuté
un cursus scientifique, mais aussi culturel et historique, qui doit
leur permettre d'obtenir au bout de cinq ans un diplôme en « Communication
alimentaire et gastronomique », ou en « Gestion
de la production et de la distribution alimentaires ». Ces
diplômes ne visent pas à en faire des cuisiniers renommés,
mais un autre genre d'élite du monde de la gastronomie : ils
deviendront producteurs, spécialistes en marketing alimentaire,
journalistes, enseignants, professionnels du tourisme gastronomique, etc. Crédit
photos : |
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