Culture et traditions Alsace

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L'identité alsacienne

Le choix de Strasbourg comme siège du Conseil de l'Europe fut une réponse très attendue aux Alsaciens troublés dans leur identité. L’Europe a su restaurer la vraie vocation de ce carrefour rhénan, que le dernier siècle avait confiné dans un rôle de garde-frontière.
C’est sûr, l’identité alsacienne s’est un peu résorbée dans le creuset français. Mais cette identité demeure la signature d’un pays qui n’a cessé d’être ballotté par l’histoire. La région a connu 3 guerres en l’espace de 75 ans, et autant de changements de nationalité. L’Alsace a une histoire singulière par rapport au reste des régions de France métropolitaine. Pour cette plaine calme et rayonnante, l’angoisse et la menace sont toujours venues de l’est et de l’ouest, de ces 2 œillères de la prospérité alsacienne que sont les Vosges et la Forêt-Noire.
Quant à l’Allemand, il retrouve ici, dans une décontraction quasi méridionale, les villages-bijoux, les vieux pignons et les cathédrales... L’Alsacien le reçoit jovialement dans la langue de Goethe, mais peste s’il établit sa résidence secondaire dans les Vosges. Ce qui n’empêche pas cependant le Strasbourgeois de faire ses emplettes à Kehl, la ville badoise d’en face.

Les relations transfrontalières ne se limitent pas aux emplettes : des écoles franco-allemandes ont été ouvertes, les échanges universitaires se multiplient, la chaîne Arte, bilingue, concrétise le rapprochement des 2 pays, et bien d’autres initiatives naissent dans les domaines culturel, économique et artistique.

Dans les Vosges, l’Alsacien s’est contenté d’inventer l’écologie : il arpente ses forêts en randonneur volontariste, un peu comme outre-Rhin.
L’Alsacien ne prétend pas rivaliser en exubérance avec les autres Français. Son registre est plus protestant : le travail amoureusement fait, la cohésion sociale, l’honnêteté...

Dans cette Alsace du Sud qui jouxte la Suisse, l’essor de la grande industrie protestante remonte très loin, et ses dynasties - les de Dietrich, les Schlumberger, etc. - continuent de briller dans le capitalisme hexagonal.

L’autre secret de l’Alsace, c’est sa convivialité. Facteur de conformisme, le sentiment de la communauté est aussi source de vie. La table est l’un de ses domaines de prédilection. En Alsace, les amis se réunissent toujours dans des winstubs ou Wistub (caves à vin) qui jouent un peu le rôle de clubs. Voyez encore les innombrables chorales, associations, troupes de théâtre, ainsi que la vivacité de la vie religieuse et des fêtes traditionnelles.

Religions

L'Alsace est un pays de petits saint et plutôt confit en dévotions. En gros, les protestants sont au nord, les catholiques au sud. Et, parmi eux, les églises œcuméniques. Ceux qui sont au milieu font comme ils peuvent... On cite Sainte-Marie-aux-Mines, pour moitié catholique et francophone, pour l'autre protestante et alsaçophone. Mais chaque village dispose ses quartiers par religion.

Selon les valses de l'histoire, chacun a reçu des coups. Pour la guerre de Trente Ans, Suédois et Habsbourg se sont réparti les rôles. Mais, sauf frénésie persécutrice, les chamailleries n'allaient pas loin. Longtemps, chaque communauté assista aux célébrations de l'autre.

Le Concordat est conclu en 1801 entre Napoléon et Pie VII : les prélats sont rétribués par l'État. La France l'a supprimé en 1905, lors de la séparation de l'Église et de l'État. Mais comme l'Alsace, à l'époque, était aux mains des Allemands, le Concordat y est resté en vigueur... Curés, pasteurs et rabbins sont donc rémunérés par l'État. Idem pour le financement de leurs lieux de culte, sauf ceux bâtis après 1919 - c'est-à-dire sous le « régime français » -, et qui sont en fait nombreux...
Villes et villages continuent de séparer quartiers catholiques et protestants. La bonne société de Strasbourg et de Mulhouse reste protestante, celle de Colmar catholique...

Les traditions de Noël en Alsace

Le sapin de Noël

Déjà, à l’époque des fêtes païennes, l’usage d’un arbre à feuilles persistantes, symbole de la vie et de la renaissance, était fréquent.
Le sapin de Noël naquit un jour en Alsace. Il y eut même, auparavant, les « jeux de paradis », genre de mystères (scènes bibliques) joués devant les églises à l’occasion des grandes fêtes liturgiques, et notamment la veille de Noël. Le sapin avec des pommes accrochées aux branches figurait le pommier, l'arbre de la Création. Quand les mystères cessèrent, le sapin ainsi décoré fut adopté dans les salles de réunion des corporations, se métamorphosant du coup en arbre de Noël. Aux pommes vinrent s'ajouter des hosties, symboles de la naissance du Christ, puis des friandises, des fleurs de papier, etc.

Les comptes de la ville de Sélestat, en 1521, mentionnent pour la 1re fois la tradition de couper des sapins pour la fête de Noël.
Mais ce n’est qu’au XIXe siècle que la tradition dans sa forme actuelle a vraiment franchi les frontières du monde germanique. En France, beaucoup d’Alsaciens émigrèrent en France après l’annexion prussienne de 1870.
Progressivement, l'arbre de Noël entra dans la tradition familiale. Des gâteaux (bredele) remplacèrent les hosties. Des gâteaux (bredele) remplacèrent les hosties. Au XVIIIe siècle apparurent les bougies, puis au XIXe siècle les boules (d’abord rouges, pour rappeler le fruit défendu). Elles remplacèrent une année les pommes, car la récolte avait été mauvaise.
Le sapin de Noël s'exporta en Allemagne et en Scandinavie, puis en France. De nombreux Alsaciens, fuyant l'annexion, le popularisèrent dans l'Hexagone. Puis, il gagna l'Angleterre, le Nouveau Monde...

Les rituels de Noël

Dès fin novembre apparaît la couronne de l'Avent, fabriquée avec des branches de sapin, de houx, de laurier, entremêlées de rubans. Dessus, 4 bougies (symbolisant notamment la victoire de la lumière sur l'obscurité), dont une qu'on allumera chaque dimanche.
Chaque matin du 1er au 24 décembre, les enfants ouvrent une petite fenêtre de leur calendrier de l'Avent. Une petite image apparaît, parfois un petit chocolat. À partir du 6 décembre, saint Nicolas - saint patron des enfants - rend visite aux enfants pour leur demander s’ils ont été sages.
Le 26 décembre, la Saint-Étienne est un jour férié en Alsace. C’est ce jour-là que servantes et valets de ferme finissaient leur contrat annuel.

Mais c'est le marché de Noël qui symbolise le mieux la tradition en Alsace. Il existe depuis 500 ans et on en trouve plus d'une cinquantaine aujourd'hui. C'est une orgie de lumière, d'animation, de couleurs scintillantes, d'effluves chauds et odorants. On vient y faire emplette de son sapin, de guirlandes, friandises, pains d'épices, gâteaux de Noël, crèches et santons, jouets en bois.

Le personnage du Christkindel

La mythologie de Noël en Alsace compte, outre le bon saint Nicolas (patron des écoliers, entre autres) et le méchant Hans Trapp (Père Fouettard), un 3e personnage : le Christkindel ou l'Enfant Jésus. Son origine est à chercher dans la Réforme protestante qui, à la fin du XVIe siècle, « boycotta » la fête de Saint-Nicolas dont les cortèges étaient jugés trop païens.
Nicolas fut remplacé par le Christkindel. La tradition voulait que, le soir de Noël, les enfants attendent la venue du Christkindel qui, pour fêter son arrivée sur terre, leur distribuait des cadeaux.

C'est sous la forme d'une gracieuse jeune fille vêtue d'une robe blanche (référence à la sainte Lucie des pays scandinaves) que le Christkindel se chargeait de cette mission. Il était accompagné du Père Fouettard qui punissait les enfants désobéissants. Cette tradition disparut progressivement et avec elle le personnage du Christkindel. 

Jours fériés

Attention : en Alsace, le Vendredi saint (qui précède le dimanche de Pâques) et le 26 décembre (Saint-Étienne) sont des jours fériés du fait du droit local. Tout est évidemment fermé... Mais en général, les 24 et 25 décembre, de nombreux commerces le sont également.

Langues régionales

En Alsace, l'alsacien est toujours très populaire.
Attention, si l’alsacien est un dialecte germanique, le cœur des Alsaciens est français. Dans l’histoire, la population l’a d’ailleurs payé cher.
Aujourd’hui, le dialecte alsacien est différent selon qu’on le parle dans le Bas-Rhin ou dans le Haut-Rhin. Vous l’aurez compris, l’alsacien n’est nullement une langue morte, mais au contraire bien vivante ! Il compterait encore près de 600 000 locuteurs sur une population de plus de 1,8 million habitants. Ce dialecte ayant permis la diffusion de la littérature a la carrure d'une langue. Issues des parlers francs et alamans, les variantes dialectales alsaciennes cousinent avec les dialectes parlés en Palatinat, Hesse, Bade-Wurtemberg, et le suisse alémanique.
Si Louis XIV s'en accommoda, les jacobins - centralisme oblige - l'ont combattu. Napoléon s'en fichait : « Qu'importe s'ils parlent l'allemand, disait-il de ses généraux, pourvu qu'ils sabrent à la française. » Les Alsaciens se réjouirent-ils, après 1870, des retrouvailles avec l'allemand ? Non, ils se démarquèrent en revigorant le dialecte. La nazification tentera la table rase, proscrivant notamment les prénoms français.

En 1945, retour de bâton. Comme pour se faire « pardonner », certains Alsaciens délaissent ce dialecte. La TV et les journaux aplanissent.

C'est donc un miracle qu'on le parle encore. La langue alsacienne a résisté aux pressions du pouvoir central. Non seulement les personnes de plus de 30 ans, mais aussi beaucoup d'enfants se révèlent dialectophones. L'alsacien reste la langue maternelle d'un grand nombre d'Alsaciens, d'où le fait qu'il soit si couramment parlé. Même si la langue usuelle est davantage le français, l'alsacien demeure très présent à la fois dans la sphère privée et dans la sphère publique, de façon encore plus marquée à la campagne.

Que l'Alsace ait été allemande ou française, le dialecte a toujours été la principale langue des Alsaciens et a toujours véhiculé une affectivité.
Et demain ? Après tout, les langues mortes ne manquent pas en Alsace : le manouche, le judéo-alsacien... Le welche, cet idiome roman parlé dans plusieurs régions vosgiennes d'Alsace, est, lui, en voie de disparition. On le disait aussi ancien que le français.

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