Traditions et coutumes Inde
Religions et croyances
- L'hindouisme : c'est la religion prédominante de l'Inde, et c'est aussi l'une des plus anciennes. Elle n'a ni fondateur ni clergé officiel. Elle repose sur 2 principes fondamentaux : l'univers se fonde sur un ordre, la Vérité, qui le maintient en existence. La 2de idée est que l'homme est fait d'un corps périssable et transitoire, et d'une âme éternelle qui se réincarne indéfiniment d'un corps à l'autre.
- Le bouddhisme : c'est à Varanasi que Bouddha a commencé à « s'éveiller », en comprenant que la souffrance de l'homme venait du désir. On parvient à l'absence de souffrance, et donc on échappe au cycle des renaissances, en supprimant le désir.
- L'islam : il ne faut pas oublier que l'Inde, avec plus de 100 millions de musulmans, est le deuxième pays islamique du monde (après l'Indonésie), malgré la partition de 1947.
- Le christianisme : surtout répandu dans le Sud. Les chrétiens sont généralement des intouchables convertis au XVIe siècle pour s'affranchir de l'opprobre au quotidien.
- Le sikhisme : les sikhs forment l'une des communautés les plus originales de l'Inde. Il s'agit d'une minorité religieuse solidaire, entreprenante, très présente dans le domaine des affaires et du commerce. Le sikhisme prescrit l'honnêteté et le service de la société. Ils ont une barbe non taillée (mais bien entretenue), autrefois souvent enserrée dans une résille, et accompagnée d'une belle moustache. Ils arborent fièrement un turban de couleur.
- Le judaïsme : c'est l'une des plus anciennes communautés de la diaspora. Elle est arrivée en 70 av. J. C., consécutivement à la destruction du 2d Temple de Jérusalem. Aujourd'hui, une poignée d'entre eux seulement vivent encore à Kochi (Cochin). Fait étonnant, on trouve 2 castes, les juifs blancs et les juifs noirs, ces derniers étant considérés comme « intouchables » par les autres.
- Le parsisme : héritiers de la religion perse de Zarathoustra (Zoroastre), les parsis, peu nombreux, adorent le Soleil. Pour ne pas souiller les éléments après leur mort, ils confient leurs dépouilles aux vautours au sommet des « tours du silence ».
- Le jaïnisme : non violents, les jaïns refusent les armes et ne mangent aucun animal. Ils sont respectés de tous les autres Indiens et n’ont jamais été persécutés. Le jaïnisme est une religion dont les origines remontent bien avant notre ère. Son développement serait dû à une réaction contre le système des castes hindoues et contre les sacrifices d’animaux. Il existe 5 règles majeures : ne tuer aucun être vivant, ne pas voler, se détacher des biens matériels, être chaste, ne pas manger... de nuit.
Les castes
Il s'agit d'un système d'origine religieuse, fondamental pour le fonctionnement de la vie sociale en Inde. La société traditionnelle indienne est fondamentalement inégalitaire. Cela signifie que l'esprit indien appréhende le monde d'une manière naturellement hiérarchique. Dans cette hiérarchie, chacun appartient à un groupe et ce groupe a une position bien définie sur l'échelle de la société indienne.
Héritage des 3 ordres indo-européens (prêtres-magiciens, guerriers, paysans), 4 varnas (castes) composent grosso modo la société-religion hindoue.
- Les brahmanes : caste des lettrés, prêtres, sortie de la bouche de Brahma.
- Les kshatriya : guerriers, sortis de ses bras.
- Les vaishyas : commerçants, sortis de ses cuisses.
- Les sudras : artisans, sortis de ses pieds.
On trouve aussi des Indiens qui n’appartiennent à aucune varna. Ce sont les parias « intouchables », qui sont hors caste. En Inde aujourd’hui on n’emploie pas le terme de paria mais celui de dalit (« écrasé », « opprimé »).
Les 3 premières castes représentent environ 20 % de la population, les sudras 42 % et les parias 20 % ; le reste de la population, c'est-à-dire les non-hindous, est majoritairement composé de musulmans et de sikhs.
On peut se demander maintenant sur quelles valeurs est fondée cette hiérarchie. Qu'est-ce qui différencie un brahmane d'un paria ? Pas nécessairement son aisance matérielle puisque plus de la moitié des brahmanes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le critère retenu est celui de la pureté rituelle. En effet, les Indiens ont une perception très tranchée du pur et de l'impur, et cette notion même de pureté est intimement liée au fonctionnement de la société hindoue.
Ceux qui font partie des castes supérieures se livrent à des activités « pures », tandis que les autres, tout en bas de l’échelle, ont des occupations qui les rendent encore plus « impurs ». Les intouchables (dalit) pratiquaient les métiers considérés comme les plus avilissants (nettoyage des latrines, ramassage des ordures, crémation des cadavres...). Le monde est bien fait !
On peut également se demander pourquoi les Indiens de basses varnas ne cherchent pas à s’élever dans la hiérarchie en évitant les choses « impures ». Mais la caste est un cadre de vie dans lequel se trouvent famille et amis, et qu’il est impossible de la quitter !
La caste ne joue pas qu’un rôle contraignant, elle organise aussi la solidarité et l’entraide.
Le sari
Un sari est une longue étoffe drapée de 5,50 m (minimum) à 10 m de long sur 1,10 m de large. Sous le sari, juste un jupon et un corsage qui laisse le ventre nu.
Traditionnellement, la manière de le draper autour du corps varie selon la région, l’ethnie, l’activité, la religion, etc. Il peut exprimer aussi l’humeur, l’événement, l’occasion. Le blanc est porté pour marquer un deuil, tandis que la nouvelle mariée se drapera dans un sari rouge éclatant, la plupart du temps brodé de fils d’or.
Vous l’avez compris, il existe une très grande variété de saris, sans parler des motifs représentés et du tissu utilisé.
Aujourd’hui, c’est le style urbain qui se répand dans toute l’Inde : quelles que soient la texture et l’étoffe, il est porté de manière à permettre aux femmes des mouvements plus aisés.
Savoir-vivre et coutumes
- Sauf s'il en a pris l'initiative, ne serrez pas la main de votre interlocuteur, car certains considèrent que c'est un acte impur. De même, faire la bise est interprété comme un acte sexuel.
- Au lieu de serrer la main, vous pouvez, comme beaucoup d'Indiens, saluer en joignant les mains sous le menton et en baissant la tête. Ils accompagnent ce geste du mot « namaste » ou « namaskar ».
- Ne touchez pas votre interlocuteur avec vos pieds (déjà, ici, ça ne se fait pas !) et ne dirigez pas la plante de vos pieds vers votre lui. Cette recommandation est aussi valable pour les représentations des divinités.
- Ne vous habillez pas de façon légère. Shorts, bermudas, débardeurs et jupes courtes sont à proscrire. Plus encore en ce qui concerne les décolletés plongeants, et cela concerne les femmes comme les hommes. Évitez d'avoir les épaules et les jambes dénudées.
- En couple, ne soyez pas trop démonstratif. Évitez de vous embrasser en public, et même de vous tenir par la main. Vous serez frappé par la pudeur extrême des couples indiens.
En revanche, les signes d’amitié entre hommes sont fréquents : il n’est pas rare de voir 2 hommes se tenir par la main ou par le petit doigt (sans aucune connotation amoureuse).
- Même conseil de retenue en ce qui concerne les photos.
- Si vous êtes invité à un repas, oubliez vos manières d'Européen et évitez de proposer votre aide, c'est offensant pour la famille qui vous accueille.
- Si vous visitez un temple hindou ou une mosquée, il faudra obligatoirement vous déchausser, et parfois même enlever vos chaussettes ! Dans les temples sikhs, les objets et vêtements en cuir sont interdits (ceinture, etc.) et il est impératif de se laver les mains avant d’entrer. Le cuir est aussi parfois interdit chez les hindous, comme sur les berges du lac de Pushkar. Les jaïns, eux, outre le cuir, refusent l’entrée aux femmes indisposées...
- La main gauche est impure (elle sert à nettoyer les fesses : c’est un point sur lequel hindou, jaïn et musulman sont bien d’accord !). Résultat, même les gauchers mangent avec leur main droite.
D’ailleurs, pour se laver les mains, jamais la droite n’entre en contact avec la gauche (au robinet, les mains sont nettoyées l’une après l’autreà. Et lorsque l’on se retrouve à participer à une cérémonie religieuse, c’est pareil, gaffe à la main gauche !
- Pour dire « oui » ou « non », le dodelinement de la tête est quasi identique : c’est dans l’expression du visage que l’on peut lire la différence.
- Évitez l'avalanche de compliments sur la cuisine et les enfants (et même de leur caresser la tête) : superstitieux, les Indiens pensent que cela amène le mauvais œil.
- Si vous aidez une femme à porter un paquet, si vous lui offrez votre place dans le bus ou votre bras pour descendre (en gentil Européen), ça peut être considéré comme une insulte, retenez-vous !
- Il vaut mieux réveiller la personne qui dort dans le couloir du train plutôt que l’enjamber. Alors, ne vous énervez pas si on vous réveille pour passer. C’est un signe de respect.
- La 1re réponse qu’un Indien vous fait quand vous lui posez une question, c’est un dodelinement de la tête. Une mimique qui lui évite de dire non, car dire non en Inde, ce n’est pas poli du tout !
- Dans la rue, ça klaxonne partout, tout le temps... La raison principale en est qu’il n’y a pas de code de la route et qu’il faut donc signaler sa présence... tout le temps et partout.
Signes et symboles
Toute activité quotidienne est liée à la spiritualité. Le sens du sacré sous-tend tous les gestes de la journée. Le fait de laisser déambuler les vaches dans les villes, d'être végétarien ou d'envisager la vie sous son aspect transitoire relève encore et toujours du sacré.
- Le tilak (ou tika ou tilaka) : cette marque apposée sur le front des dévots hindous représente « le 3e œil » ou « œil de la connaissance » de Shiva. Il est écrit que Parvati avait caché les yeux de Shiva pour jouer. D’où ce 3e œil symbolique. Autrefois dessiné d'un geste religieux avec le majeur de la main droite ou avec l’annulaire (chaque doigt étant porteur d’un sens particulier), le tilak est aujourd'hui plus décoratif mais toujours censé porter bonheur. Il se compose d’une poudre vermillon ou d’une pâte de bois de santal (le santal est sacré en Inde). De plusieurs couleurs et formes, on distingue surtout le rouge et le noir (tous 2 ayant traditionnellement une signification sociale : rouge pour les femmes mariées, noir pour les filles célibataires).
- Le svastika : ce mot provient du sanskrit su (« bon ») et asti (« cela est »). « Cela est bon. » Cette croix marque la régénération perpétuelle, le tourbillon créationnel. Symbole cosmique pour les hindous et les jaïns, c'est aussi l'emblème de Ganesh (divinité de la Connaissance). Mais chacun y voit ce qu'il veut : il représente, par exemple, la Roue de la Loi pour les bouddhistes... Ce qui explique que l'on en voit partout en Inde.
Son autre nom de « croix gammée » s'explique par ses 4 branches en forme de « gamma » (lettre grecque). Il ne faut donc surtout pas voir de référence au nazisme dans l'emploi de ce symbole par les hindous (puisqu'il lui est antérieur). En reprenant la croix gammée, Hitler, très versé dans l'ésotérisme, voulait en faire l’emblème de l’aryanité (définie elle-même de façon trompeuse, selon des critères raciaux). Hitler ne faisait qu'imiter Charlemagne qui en avait fait son emblème.
- Le lingam : signifie « signe » en sanskrit. C’est une pierre oblongue et dressée - souvent d’apparence clairement phallique - symbolisant Shiva, ici dans son rôle de transformateur et de créateur.
La base du lingam est généralement posée sur une sorte de petite table d’offrandes, appelée yoni, « réceptacle », telle une matrice ou un sexe féminin.
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