Bonjour,
Je me permets d’intervenir dans cette discussion sur les trains de nuit pour prendre leur défense.
Ni les TGV, ni l’avion , ne les remplacent avantageusement dans un certain nombre de cas, et il ne s’agit pas ici d’un discours tenu au nom de son intérêt écologique éventuel . Ces trains que je défends, fonctionnent souvent au diesel sur une partie de leur trajet et il ne sera jamais question ,vraisemblablement, de les électrifier.
Les trains de nuit sont du plus haut intérêt pour tous les habitants de l’Ïle de France amoureux de la montagne, qui profitent de week ends prolongés, ou non pour se livrer à leur activité favorite . Fontainebleau, cela ne suffit pas ! Les Paris La Tour de Carol, Paris Port Bou, Paris Vintimille, Paris Saint Gervais, Paris Lourdes, Paris Briançon, Paris Chur , ainsi que le Paris Venise empruntant le Simplon étaient ou sont pour eux, du plus haut intérêt. Quitter son travail, prendre le train de nuit , et descendre au matin par exemple à Porte Puymorens, ou Mérens et débuter immédiatement son tinéraire, avoir toute la journée pour se trouver un lieu de bivouac ou une cabane ouverte et reprendre au retour son train pour débarquer à Paris et entamer une journée de travail, c’est chose tout à fait possible . Et généralement, on dort au retour d’un bon sommeil de bête fatiguée, même si on souhaiterait des wagons un peu moins chauffés ,rusticité oblige .
Pour les provinciaux de régions très enclavées (beaucoup d’habitants de l’Île de France en sont originaires ou y ont gardé de fortes racines), le train de nuit peut-être vital . Beaucoup ont besoin de se rendre en région parisienne ou de rentrer chez eux, et le train de nuit leur fait gagner du temps.
Qu’ils soient ou non expatriés en région parisienne, le train de nuit leur permet de gagner des jours de vacances, ou de présence sur le lieu où ils se rendent . Peut-on d’autre part vraiment faire croire qu’une liaison aérienne telle que Paris - Aurillac puisse remplacer le train de nuit ? Est-il si simple de faire les voyages à l’aérodrome puis de caser dans un bagage avion les kilos de fromage* ou marchandises que tout cantalien digne de ce nom rapporte chez lui à chacun de ses voyages dans les deux sens ?
J’ai du mal à admettre l’idée qu’un voyage allongé sur la couchette d’un train soit si pénible . La vieille voyageuse que je suis a connu les voyages en train de nuit assise, ou même parfois debout , lorsque ceux-ci étaient bondés . Et un long voyage de jour (dix heures , assise, avec une multitude de changements, (qui permettent tout de même de se dégourdir les jambes) pour mon dernier et tout récent voyage ) me paraît nettement plus pénible qu’une nuit allongée dans une couchette , même avec un sommeil imparfait .
Je ferai remarquer enfin que dans certains pays, le train de nuit est un luxe . A titre d’exemple pas loin de chez nous, les bus de nuit entre Londres et Glasgow que j’ai testés sont empruntés par beaucoup de voyageurs pour lesquels le train est trop coûteux, familles avec jeunes enfants et personnes âgées comprises . L’ironie à l’égard des trains de nuit serait-elle propre à des générations qui croient encore appartenir à une société
riche ?
- Adepte des trafics de fromage Nord Sud d’intérêt purement privé et gastronomique ,je signale à l’intention des âmes délicates qu’il est parfaitement possible d’en maîtriser l’odeur.,au cours d’u n long voyage nocturne, même s’il s’agit d’un maroilles, tout comme l’odeur des chaussettes des rustiques montagnards .