LA REUNION – LES 3 CIRQUES et le SUD
Une première découverte réjouissante et convaincante qui appelle un retour
Ce carnet de voyage est le compte rendu d’un circuit de 14 jours effectué du 18 octobre au 1<sup>er</sup> novembre 2009 : traversée des trois cirques à pied, visites en voiture ensuite.
Participants : couple de 54 et 56 ans
Déplacements : à pied dans les cirques, quelques trajets effectués en voiture avec le correspondant local de notre agence et transport de nos bagages, en voiture de location pour la suite.
Logements : gîtes réservés par notre agence.
Observations :
- Les indications sur les logements datent de 2009 et ne sont probablement plus d’actualité, comme certains renseignements pratiques.
Les trois cirques
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La traversée des cirques est réservée à de bons marcheurs avec une bonne condition physique mais ne comporte aucune véritable difficulté technique. Elle est éprouvante mais offre des paysages époustouflants, permet de belles rencontres, et laisse un souvenir impérissable.
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Dans chaque îlet, il y a moyen d’acheter un peu de nourriture et l’eau est potable.
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Il vaut mieux partir tôt le matin et prendre son temps en faisant des haltes le long des rivières ou à de beaux points de vue.
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Il est conseillé de fractionner le repas de midi pour avoir l’occasion de reprendre des forces plusieurs fois au cours de ces longues journées.
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Mieux vaut arriver tôt dans les gîtes pour choisir sa chambre et avoir une douche chaude.
Piton de la Fournaise :
Il faut être très souple quand on visite cette région car la météo y est très capricieuse. Le brouillard et la pluie empêchent souvent de réaliser les visites prévues.
Jour 1 : Arrivée à St-Denis de la Réunion – Hell-Bourg
a.m. : - arrivée à St-Denis
- trajet vers Hell-Bourg.
- déjeuner à la Cristophine
p.m. : - Visite du village, du cimetière paysager et de la maison Folio.
- Nuit à Hell-Bourg.
Arrivée à St-Denis à 9h30. Beau temps. 25°.
Le correspondant de notre agence vient nous chercher à l’aéroport pour nous amener à Hell-Bourg, dans le cirque de Salazie. Rien que le long de la route, les paysages nous impressionnent. Végétation luxuriante, fougères arborescentes, bambous, bananiers et autres arbres tropicaux.
Notre chauffeur nous montre les plantes grimpantes qui produisent les chouchous, légumes qu’on prépare à toutes les sauces et dont on mange aussi les feuilles. Ça se développe comme des mauvaises herbes.
Arrivée à Hell-Bourg vers 11h15 et installation à notre gîte.
Déjeuner très agréable sur la terrasse du restaurant voisin, « La Cristophine ». Il y a beaucoup de petits restos dans le village mais peu de terrasses.
Le village est animé avec quelques belles maisons créoles, joyeusement peintes, mais, pour devenir « plus beau village de France » (ce que les habitants souhaitent), il y a encore du boulot.
Plusieurs petits « guetali », pavillons d’angle en bois destinés à guetter les mouvements de la rue sans être vu.
L’après-midi, nous partons visiter le cimetière, sans doute le plus beau qu’on ait jamais vu. Un cimetière paysager avec des petites tombes couvertes et entourées de fleurs. Le tout encadré par des fougères arborescentes, des bambous et autres arbres, et sur fond de « pains de sucre ». Un régal ! On en sort des images plein la tête.
Visite de la maison Folio, jolie maison créole avec un beau jardin. Dommage que ce soit une visite guidée car les commentaires sont interminables et pas d’un grand intérêt.
Petit tour des magasins sans rien acheter encore.
On commande les sandwiches pour le lendemain à la boulangerie.
Retour à « la Cristophine » pour boire un verre, puis à l’hôtel pour préparer nos affaires pour le lendemain.
Il commence à faire noir vers 18h30.
Souper à 19h à l’auberge « Chez Alice », repas pantagruélique précédé d’un ponch et suivi d’un rhum arrangé ! Et avec du vin en plus ! Accueil très sympathique de l’aubergiste qui adore faire la cuisine et gaver ses clients. Il nous raconte que les lentilles qu’on mange ici ne sont pas celles, réputées, produites sur l’île à Cilaos, car beaucoup trop chères et destinées à l’exportation, principalement au Japon. Et on en mange à tous les repas ! C’est désolant.
Nuit à l’auberge « Chez Alice », chambres rudimentaires couvertes de bois avec sanitaires privés.
Jour 2 : Hell-Bourg – Grand Ilet
- 5h de marche, 600 m de dénivelé positif, 400 m de dénivelé négatif
- Nuit à Grand Ilet.
Réveil à 6h30 ! On va chercher les sandwichs commandés la veille.
Petit-déjeuner à la première heure possible, soit 7h15, aussi pantagruélique que le dîner.
On laisse nos gros bagages à l’auberge pour ne prendre que des sacs à dos pour la journée. Le correspondant de l’agence viendra nous les apporter à Grand Ilet.
Départ 8h15. Il fait beau et déjà très chaud. Le chemin commence par les anciens thermes, site en ruines mais bien entretenu et très fleuri. Végétation luxuriante.
On traverse plusieurs fois des ruisseaux où poussent des chouchous.
On dépasse des promeneurs en tongs et talons aiguilles ! On franchit une passerelle, hyper moderne, au bout de laquelle se trouve une mini-chapelle.
Beaucoup de petites fermes avec des cultures. La montée est rude et en plein soleil. Il fait torride à 9h du matin ! (30° à l’ombre !). On nous avait prévenus que cette première journée était dure, mine de rien, à cause de la chaleur. On a du mal à s’imaginer dans les mêmes conditions pendant 5h30. On fait une pause de 1/4h à l’ombre en prenant un petit en-cas reconstituant. Il y a de plus en plus de nuages et de vent et il fait beaucoup plus agréable. La pire grimpette est passée aussi. Que de contrastes ! Alternance de végétation luxuriante, de forêt de filaos (sorte de pin) dans des endroits très plats où on se croirait dans les Landes. On traverse une première rivière avec de petites cuves et on arrive à une plus grande, la rivière des fleurs jaunes, avec des cascades et une assez grande cuve où on pourrait se baigner mais il n’y a pas de soleil et il ne fait pas assez chaud. L’endroit est agréable même si la vue est limitée et on y prend notre pique-nique. Il y a des petits oiseaux, l’un au ventre roux, l’autre au dos roux, qui tournent sans cesse autour de nous. Ils viennent manger nos miettes. Ce sont des tecs-tecs, des oiseaux connus pour accompagner les randonneurs.
De l’autre côté de la rivière, on aperçoit des gros blocs de basalte. Et puis le paysage s’adoucit de nouveau. Belles vues sur le cirque de Salazie, cirque assez doux et vert, pas très tourmenté.
On arrive finalement à Grand Ilet en moins de 5h (5h30 prévues). C’est sûrement grâce au ciel couvert qu’on a été si vite. On est à 14h au gîte.
On va faire des courses au village pour les deux jours suivants. La boulangerie est derrière une assez belle église recouverte de tuiles de bois. On y force un peu la porte car elle est encore fermée. Trois épiceries aussi mal fournies les unes que les autres, pas de produits frais mais des boîtes. On finit quand-même par trouver du jambon. C’est beaucoup moins joli et animé que Hell-Bourg, mais aussi beaucoup moins touristique.
Repos agréable dans le jardin du gîte.
Pas de table d’hôte ici. Nous allons donc dans un restaurant pas très loin. On goûte enfin aux fameux chouchous, en salade. C’est vrai que ça n’a pas beaucoup de goût (entre la courgette et l’eau, nous disait notre chauffeur) mais c’est frais et la consistance est très agréable, en tout cas beaucoup plus digeste qu’un concombre. Rôti de porc et pintade à la vanille, le tout servi avec du riz et une sauce aux haricots blancs, et, bien sûr, un petit bol de rougaille pour pimenter le tout si le cœur vous en dit. Puis tarte coco avec une boule de glace. Tout ça est fort bon. Le patron nous décrit les participants du grand raid, appelé aussi la « Diagonale des Fous », c’est tout dire. Ils sont 2.500 et on va les avoir sur notre chemin dans la descente vers Cilaos ! Il nous raconte beaucoup d’histoires sur la région et les gens qui ont décidé d’y vivre mais son accent ne nous empêche de comprendre tout ce qu’il raconte. Dommage car ces conversations sont bien sympathiques et intéressantes.
Retour à notre chambre à 20h30, en plein brouillard. Heureusement qu’on avait les frontales parce que les rues ne sont pas fort éclairées.
Nuit au gîte « Arlette Maillot », pavillons sympathiques dans un jardin très fleuri. Plusieurs chambres, correctes, avec sanitaires communs et salle commune pour le petit déjeuner. Boules Quiès utiles avec des voisins de chambre bruyants et pour éviter les chants des coqs et les aboiements des chiens au lever du jour.
Jour 3 : Grand Ilet - Marla
- 6h15 de marche – 800 m de dénivelé positif – 600 m de dénivelé négatif
- Nuit à Marla
Lever à 6h10. Petit déjeuner à 6h30 (pas très nourrissant) pour prendre le bus de 7h15 près de l’église pour nous mener au « Bélier » (parce qu’il n’y a pas de bus pour le col des Bœufs aujourd’hui). Ensuite, on fait du stop pour aller jusqu’au kiosque, un peu au-dessus du chemin de Haut Mafate qui monte au Col de Fourche. On nous avait annoncé une très belle vue du kiosque, jusqu’au port. On le voit tout juste avant que les nuages arrivent.
On redescend donc un peu la route et on prend le chemin à droite. De ce côté-là, tout disparait dans les nuages. Très dure grimpette dans une forêt tropicale particulièrement luxuriante et magnifique, mais vue inexistante sur le cirque de Salazie à cause du brouillard. Beaucoup de marches, parfois assez hautes, et de rondins. La préparation et l’entretien des sentiers nous épatent. On voit deux petites bestioles sur le chemin, ressemblant à des bébés taupes, qui semblent être tombées de leur « nid ». Ce sont probablement des tangues, animal typique de l’île mais qui vit principalement la nuit. Arrivée au Col de Fourche où on passe dans le cirque de Mafate. Brouillard opaque, on ne voit rien ! La vue doit être splendide sur les deux cirques, mais surtout impressionnante du côté de Mafate. Quelle frustration ! Surtout après une pareille montée ! La descente est presque aussi dure que la montée, avec marches et rondins.
La végétation est magnifique mais c’est tout ce qu’on voit. De temps en temps, une petite trouée dans les nuages nous permet d’apercevoir un piton. Arrivée sur un grand plateau de forêt de « tamarins des Hauts », sorte d’acacia endémique à La Réunion. Les arbres sont très tordus et ont une écorce très claire. C’est superbe.
Il y a beaucoup de monde ici, des promeneurs qui viennent en famille depuis La Nouvelle. Ça fait un peu promenade du dimanche. Beaucoup de locaux visiblement. Comme on se sent en forme et qu’on a bien avancé, on décide de faire une boucle en passant par le village de La Nouvelle. La descente, censée durer 3/4h, nous prend 1h15 et est plus dure que prévu. Ca fait 4h qu’on est parti et on n’a pas encore mangé. La Nouvelle ne présente aucun intérêt et le détour d’environ 2h n’en vaut sans doute pas la peine. Un peu au-delà du village, on s’arrête enfin pour pique-niquer, un peu n’importe où parce qu’on n’en peut plus. Encore une bonne grimpette. Il fait nettement plus clair mais la lumière n’est pas belle. On est en face des falaises (remparts) du cirque de Mafate mais on n’en voit pas le sommet.
Avant de monter vers Marla, on traverse une rivière toute bordée de grosses fleurs blanches, des arums. C’est magnifique.
Arrivée à notre gîte à l’extrémité du village. Il y a quelques magasins où il n’y a quasiment rien et tout est hors de prix. Comme aucune route n’arrive ici, tout doit être amené par hélicoptère.
On est fort déçus et frustrés par cette journée où on n’a quasiment rien vu alors que le cirque de Mafate semble grandiose.
Dîner au gîte à 19h sur de grandes tables communes : purée de pomme de terre à l’ail, cari poulet et rougaille saucisse (enfin deux plats typiques de l’île !), cake à la banane.
Nuit au gîte « Chez César », petits bungalows de deux chambres rudimentaires mais bien et propres, avec sanitaires impeccables, communs aux deux chambres. Il fait vachement froid et on est bien sous la couette.
Jour 4 : Marla - Cilao
- 5h15 de marche – 800 m de dénivelé positif – 1.200 m de dénivelé négatif
- Nuit à Cilaos
Petit-déjeuner à 7h. Il fait superbe. On voit enfin tout le cirque de Mafate.
Départ à 8h. Rude grimpette jusqu’au col du Taïbit. Superbes vues sur le cirque de Mafate, les grandes falaises d’effondrement, les pitons.
Arrivés au col du Taïbit, on découvre le cirque de Cilaos et on domine les deux cirques à la fois. Pas un nuage ! Ça nous réconcilie avec l’endroit. Au col, on peut redescendre un tout petit peu vers Mafate (quelques mètres) et prendre un chemin sur la droite qui mène à un point de vue superbe sur Mafate et un piton qu’on ne voit pas autrement. Belle descente dans une végétation luxuriante avec beaucoup de vues. On voit la plaine de Cilaos qui semble un bien gros bourg par rapport à tout ce qu’on a vu jusqu’à présent.
La fin de la descente jusqu’à la route est bien fatigante. On s’installe un moment pour se reposer de l’autre côté de la route, dans une zone de forêt agréablement aménagée. On choisit de descendre par la route qui mène à Cilaos (1h30 prévue), plutôt que de prendre le GR (2h30) qui nous semble long et difficile. La marche sur la route n’est pas des plus agréables mais il y a peu de trafic et les vues sont belles. Juste avant de remonter vers Cilaos, on prend un chemin à droite, le « chemin des porteurs » par lequel les bourgeois se faisaient porter en chaise à porteur pour aller aux thermes. C’est joli, très fleuri et ça fait du bien après la route. Après 10 minutes, on est dans le centre.
Grosse surprise, nous avons un hôtel beaucoup plus sophistiqué que d’habitude, avec piscine, dont nous profitons. On va faire quelques courses pour les pique-niques des deux prochains jours et voir un peu la ville. Assez sympa et animée. Supermarché Shopi bien fourni et produits frais. On y rencontre des jeunes qui sont descendus par le GR et la rivière et ça ne semblait pas du tout difficile. On a peut-être fait une erreur.
Dîner au resto « Le Cottage », un peu plus loin que l’hôtel, resto sur pilotis au bord d’un lac. Très chaleureux, raffiné, au service stylé. On n’a plus l’habitude et on est un peu déroutés. Déroutés aussi par la musique de l’Altiplano qui passe en boucle, pas très couleur locale et qui dénote. Menu avec choix de plats : gratin de chouchou et boudins aux achards de légumes, cari de canard et cabri massalé, bananes flambées et mousse coco. Tout ça fort bon et agréable.
Nuit à l’« Hôtel des Neiges », plutôt chic, avec piscine, grande et belle chambre aux meubles de cryptomeria, bois assez roux, très beau. Belle salle de bain avec douche hyper sophistiquée, délicieuse.
Jour 5 : Cilaos – Cabane Dufour
- 3h15 de marche – 1.100 m de dénivelé positif
- Nuit à La Cabane Dufour
Lever à 7h mais on n’est pas pressés aujourd’hui car on n’a pas beaucoup d’heures de marche. Petit-déjeuner à l’hôtel avec excellentes viennoiseries, fruits, assortiment de confitures … Ça nous change !
On va encore faire un petit tour dans Cilaos, acheter du pain et faire quelques photos des maisons créoles.
Le syndicat d’initiative est encore fermé (ouverture 9h) et on ne connaît donc pas les horaires de bus pour aller au Bloc, point de départ du chemin montant à la Cabane Dufour. En rentrant à l’hôtel, on apprend que les bus sont à 9h ou 10h40. Pour 9h, c’est raté, et 10h40, c’est trop tard. Il n’y a pas de taxi mais une navette privée vient nous chercher à 9h30 pour éviter de monter au Bloc à pied (1h et 200 m de dénivelé).
On commence à monter à 9h50. Il fait magnifique. Ça commence fort la grimpette, avec des marches, des rondins, des racines, des rochers. Et ça va être comme ça jusqu’au bout ! La végétation est dense et les vues quasi inexistantes. On voit les nuages arriver de l’autre côté de Cilaos.
A mi-chemin, il y a deux cabanes à côté d’une source aménagée où on peut se rafraîchir. Après un peu plus d’une heure, on est en plein brouillard. La montée est tellement dure qu’il nous faut pique-niquer après 2 heures, dans le brouillard, sans vue et au bord du chemin parce qu’il n’y a pas d’autre possibilité, question de reprendre des forces. Et ça repart, sans répit, toujours aussi durement et le brouillard ne s’estompe pas. La végétation commence à s’éclaircir, il y a de temps en temps un rayon de soleil. Le col approche.
On sort de la forêt et, au col, la végétation change complétement. Elle est basse et faite de buissons, des branles, qui ressemblent à des genévriers. Il y a à droite une chapelle au bout d’un petit chemin. Malgré ma passion pour ces chapelles, je n’ai même plus la force d’aller la photographier. On aperçoit alors le refuge, vert pistache. Ici, on voit que c’est volcanique. On marche sur de la vieille lave.
Arrivée à la Cabane Dufour à 14h05. Il n’y a pas encore beaucoup de monde et, grand avantage, on peut choisir notre lit, en bas, dans un dortoir de 15 ! (5 x 3 lits à étages). Le refuge est complet. En plus, demain, c’est le passage du « Grand Raid », aussi appelé la « Diagonale des Fous ». C’est une traversée à pied de toute La Réunion par 2.500 raiders, de Saint-Philippe au sud à Saint-Denis au nord, 150 km et 9.000 m de dénivelé positif ! Les plus rapides mettent 24 h ! Le maximum autorisé est de 60 h. Comme il y a à cet endroit un point de ravitaillement et de contrôle, ainsi qu’une antenne médicale, les organisateurs installent des tentes et, visiblement, plein de Réunionnais viennent passer la nuit ici pour voir passer les raiders et les encourager à partir de 7h du matin. Pas de chance, ils vont être sur notre chemin pendant la descente vers Cilaos et nous dépasser sans cesse comme des bolides.
On s’installe un peu dehors, couchés dans l’herbe, à l’abri du vent. Il y a un peu de soleil et il fait bon.
Impossible de se laver. Il y a trois douches mais une seule avec un filet d’eau … froide. Ce sera donc « service lingette ».
Dîner au refuge à 18h15. Rougaille saucisse sur des grandes tables. Il fait caillantissime mais le ponch, la rougaille et les convives un peu déchaînés réchauffent l’atmosphère.
Coucher à 19h30 pour se lever à 3h30 afin d’assister au lever du soleil depuis le Piton des Neiges !
Jour 6 : Piton des Neiges – Cilaos – Piton de la Fournaise
a.m. : Montée au Piton des Neiges (600 m de dénivelé positif) et descente à Cilaos (1.700 m de dénivelé négatif)
p.m. : - route vers le Piton de la Fournaise
- Nuit au Piton de la Fournaise
Quelle nuit épouvantable ! Froide au début, puis chaude « grâce » aux 15 dormeurs rassemblés dans le dortoir.
A 3h, comme on est réveillés, on décide de partir un peu plus tôt que prévu pour le Piton des Neiges. On avale des petits cakes, empile les couches avec gants et bonnet, et brandit la frontale. Le ciel est plein d’étoiles et il ne fait vraiment pas très froid. La grimpette raide sur des blocs commence tout de suite. C’est dur dur et les chevilles sont très sollicitées. Il n’y a pas un moment de répit et l’altitude se fait bien sentir (de 2.400 à 3.000 mètres d’altitude), surtout après une aussi mauvaise nuit. La montée est prévue en 1h45 et, jusqu’à présent, nous avions toujours respecté le timing, si pas mieux. Nous mettons 2h30 ! Mais on y est arrivés et c’est le point d’orgue du circuit. Le ciel commence à rosir derrière le Piton de la Fournaise. Le lever de soleil n’est pas extraordinaire. C’est en arrivant sur la crête que la vue devient exceptionnelle : falaises tourmentées et pitons, belle lumière. On voit bien le Col du Taïbit.
Vers la Fournaise, on voit toute la plaine des Cafres, et la mer à l’est et à l’ouest. La descente vers le refuge est très belle parce qu’on découvre tout ce qu’on n’a pas vu à la montée dans le noir, des espèces de canyons à l’est et des blocs de lave aux formes étranges.
Vers 7h30 commence le ballet des hélicoptères qui accompagnent les participants du grand raid.
Arrivés au refuge, on prend le petit déjeuner sur la terrasse, au soleil, assis par terre, en vivant l’atmosphère du raid. On repart à 9h30. Malheureusement, dès qu’on franchit le col, on est de nouveau dans le brouillard. Il faut se garer chaque fois qu’un raider nous dépasse. On croyait que ce serait gênant. Finalement, c’est assez amusant. Ce qui est incroyable, c’est qu’alors qu’ils font une course surhumaine, ils continuent à dire bonjour et merci avec le sourire. Ca anime cette longue descente et met de l’ambiance.
On arrive en bas, au Bloc, à 12h45 et on y mange notre pique-nique.
Un chauffeur vient nous chercher pour nous emmener au Piton de la Fournaise, après avoir été récupérer nos bagages. C’est une vraie encyclopédie vivante et il nous raconte plein d’histoires intéressantes sur La Réunion. Il commence à pleuvoir et la montée vers le Piton de la Fournaise se fait dans le brouillard. On ne voit strictement rien de cette route qui doit être magnifique, notamment la traversée de la Plaine des Sables.
Arrivée au refuge où on se réjouit à l’idée de pouvoir prendre une douche chaude … et c’est raté ! Le refuge annonce qu’il n’y a pas assez d’eau pour faire de l’eau chaude. Décidément, nos lingettes sont bien utiles.
Dîner au restaurant « panoramique » sur des grandes tables. Repas correct avec choix d’entrées (soupe et gratin de chou-fleur) et de plats (carry d’espadon et plat de poulet).
Quand on rentre à notre chambre, le ciel est plein d’étoiles et nous pleins d’espoir pour le lendemain.
Nuit au refuge du Piton de la Fournaise. Pavillons avec plusieurs dortoirs de 4, une pièce commune et des sanitaires misérables sans papier WC. Matelas recouverts d’un vieux plastique à moitié déchiré, moches couvertures. Aucune porte ne ferme et tout est déglingué. Le seul avantage c’est que nous sommes seuls dans le dortoir.
Jour 7 : Piton de la Fournaise
- Balade au « Nez coupé de Ste-Rose »
- Nuit au refuge du Piton de la Fournaise
Lever à 6h. Il fait beau d’un côté, nuageux de l’autre.
Petit déjeuner très convenable avec des œufs.
Départ à 7h pour faire la balade du « Nez coupé de Ste-Rose » car la montée au volcan est impossible aujourd’hui. Brouillard, aucune vue nulle part, petit crachin, vent. La totale ! Le chemin longe la crête qui borde le cratère dans une végétation de branles et de bruyères arborescentes. Il mène à un point de vue sur les anciennes coulées de lave. Tout ce qu’on voit c’est la table d’orientation montrant les coulées des années 60 à 80.
On prend son temps au retour. Quelques éclaircies donnent une lueur d’espoir. Un moment, on voit le fond de l’enclos et le Formica Léo, petit cratère rouge au milieu d’une grande plaine noire. On aura l’occasion de le voir plusieurs fois, ainsi que tout le piton de la Fournaise.
Les vues sont quand-même très limitées et furtives. On remonte jusqu’au parking mais il y fait fort froid et on ne voit plus grand chose. On est quand-même partis 7h pour une balade de 4h30. Les jambes en ont pris un coup.
On va au restaurant du refuge pour prendre une boisson chaude. Heureusement qu’on avait encore des conserves car il n’y absolument pas moyen de s’approvisionner ici. Le resto nous a dépannés avec du pain mais il semble qu’on puisse leur commander des sandwiches. On découvre qu’il y a moyen d’en acheter à la buvette du parking.
Il fait bon sur la terrasse de notre bungalow. Le soleil filtre à travers les nuages et la pluie. Vers 18h, ça se gâte et il fait vraiment froid.
On remonte au resto pour attendre le dîner. Comme c’est notre deuxième soirée, le patron nous a prévu une autre entrée, rien que pour nous et 3 Français dans le même cas, pour qu’on n’ait pas la même chose que la veille.
Il fait de plus en plus mauvais.
Nuit au refuge du Piton de la Fournaise.
Jour 8 : Piton de la Fournaise – Grande Anse
- Route pour Grande Anse
- Nuit à Grande Anse
Il fait toujours aussi mauvais et on ne se presse pas pour se lever. Impossible de marcher aujourd’hui, on serait trempés en 2 minutes. On est censés marcher jusqu’à Bois Ouzou en traversant la Plaine des Sables avant qu’un chauffeur vienne nous y chercher l’après-midi pour nous mener à Grande Anse. Nous demandons à notre agence qu’on vienne nous chercher dans la matinée et nous nous installons au resto du refuge pour lire et écrire. Il y a beaucoup de monde car personne ne part marcher.
Arrivée de notre chauffeur, très sympathique et intéressant, et nouvelle traversée de la Plaine des Sables sous la pluie. On devine un peu plus qu’à l’aller mais les vues sont des plus limitées.
Arrivée à Grande Anse où nous retrouvons nos proches et où il pleut toujours.
Dîner à l’hôtel Palm, carte limitée et manque de souplesse.
Nuit à l’hôtel Palm aux maisons disséminées dans un grand jardin, chambres confortables, superbes parties communes, magnifique piscine à débordement.
Jour 9 : Grande Anse
a.m. : - Marine Langevin
- Cap Méchant
- Sentier botanique de Mare Longue
p.m. : - repos
- Nuit à Grande Anse
Nous partons, en voiture cette fois, à la découverte de la côte sud. Nous nous arrêtons d’abord à la Marine Langevin, petit « port » de pêche pas aménagé du tout où il n’y a que quelques barques au sec. Ce qui est beau, ce sont les falaises de basalte sur lesquelles viennent s’écraser d’énormes vagues, et aussi la végétation, notamment des vacoas avec des fruits ronds en épis et une base de tronc en plusieurs « tiges ».
Nous allons ensuite au Cap Méchant : aussi des falaises de basalte et des arbres magnifiques.
On termine par une promenade sur le sentier botanique de Mare Longue où il y a plusieurs circuits différents d’une heure théoriquement. La forêt est dense et sombre mais pas vraiment comique. On espérait une végétation luxuriante comme pendant la traversée des cirques. Ça fait beaucoup moins exotique et on est assez déçus. Heureusement, on arrive à combiner deux circuits en 1/2h seulement. Ça ne vaut pas plus.
Déjeuner et après-midi à l’hôtel.
Il semblerait que les prévisions météo soient bonnes pour le lendemain au Piton de la Fournaise. On décide donc d’y aller.
Jour 10 : Grande Anse
- Montée au Piton de la Fournaise
- Nuit à Grande Anse
Lever 8h et départ pour le Piton de la Fournaise.
C’est un peu le stress à la montée tellement on est impatients de découvrir cet endroit mais, surtout, de pouvoir montrer quelque chose d’exceptionnel à nos proches. On ne s’arrête même pas à la Maison du Volcan à Bourg-Murat pour voir si les caméras vidéo sur le volcan et la Plaine des Sables montrent que ça vaut la peine de monter. Il fait tellement beau qu’on y fonce.
Premier arrêt au point de vue sur la vallée de la Rivière des Remparts : impressionnantes falaises couvertes de végétation. Le fond de la vallée est large, plat et aussi très vert. C’est magnifique.
Deuxième arrêt au point de vue dominant la Plaine des Sables. Enfin, on la voit ! C’est étrange, beau, mais pas autant qu’on l’aurait imaginé d’après les photos. C’est moins rouge qu’on ne croyait, un petit peu décevant mais qu’est-ce que ça fait du bien quand-même de la voir !
On monte alors au Pas de Bellecombe. Cette fois, on voit tout l’enclos, le piton, le Formica Leo, les falaises tout autour. Aujourd’hui, il y a un monde fou.
On marche vers le Piton Partage pour avoir une autre vue. Dès qu’on passe le Pas de Bellecombe, il y a moins de monde. La vue du Piton Partage sur l’enclos est fort différente. On voit plus les anciennes coulées et des petits cratères.
On voit bien aujourd’hui le Nez Coupé de Ste- Rose où on était l’autre jour dans le brouillard. On se dit que la vue de là sur les coulées de lave doit être assez étonnante. Ce sera pour une autre fois !
Retour vers le refuge. C’est la première fois qu’on voit tout le paysage en face.
Déjeuner au refuge.
On retraverse la Plaine des Sables où on reprend quelques photos car la lumière a fort changé.
Arrêt au Cratère Commerson qui est au bord de la route. Il y a beaucoup de brouillard mais, en patientant un peu, on le voit presque sous le soleil. Impressionnant, étroit, mais très profond et couvert de végétation.
On reprend la route en partie dans le brouillard.
Belle journée, avec un temps superbe, heureux d’avoir enfin vu ce fameux site du Piton de la Fournaise et d’avoir pu partager avec nos proches ce moment exceptionnel.
Dîner à l’hôtel.
Jour 11 : Grande Anse
a.m. : - Coulées de lave
- Anse des Cascades
- Piton Ste-Rose
p.m. : - plage de Grande Anse
- Nuit à Grande Anse
Il fait nettement moins beau et on est bien content d’avoir pu aller au Piton de la Fournaise hier.
La route qui nous mène à l’Anse des Cascades traverse les coulées de lave des différentes éruptions. Les coulées de lave de 1986 sont déjà recouvertes de végétation. C’est celle de 2007 qui est la plus impressionnante parce que la végétation n’a pas encore repris le dessus, c’est très noir, avec des alternances de laves cordées et de laves en graton. Ca fume encore à certains endroits et on voit la bouche d’où l’éruption est sortie. De la vapeur chaude sort d’entre les blocs, un vrai sauna. Un responsable de l’Office national des Forêts nous parle longuement de cette éruption. L’épaisseur de la lave est de 50 mètres sous la route. A 10 mètres de profondeur, la lave a encore une température de 500° !
A l’Anse des cascades, un joli petit port, les cascades ne sont pas très impressionnantes parce que peu hautes mais l’endroit est magnifique par sa végétation : une « forêt » de palmiers à la base orange comme des pieds d’éléphants, beaucoup de vacoas avec leur drôle de tronc et leurs gros fruits ronds en épis, et même des jaquiers avec leurs énormes fruits.
On repart alors au Piton Ste-Rose où l’église est entourée d’une coulée de lave datant de 1977 qui a englouti quelques maisons mais pas l’église qu’elle a contournée, ce qui a été considéré comme un miracle. En fait, c’est beaucoup moins impressionnant qu’on ne pensait parce qu’on a raboté une bonne partie de la couche de lave. Elle était quand-même entrée de 2-3 mètres dans la nef.
A côté de l’église, la Vierge au Parasol, fort fleurie et vénérée, a été déplacée à de multiples reprises pour éviter les éruptions.
On fait un arrêt dans un vilain petit bar-magasin au bord de la route où nous mangeons les meilleurs bouchons (bouchées de viande à la vapeur, spécialité créole) du séjour.
Retour par la même route où on fait encore quelques arrêts pour prendre des photos.
En arrivant à la coulée de lave de 2007, on aperçoit des cascades qu’on n’avait pas vues à l’aller. Elles étaient dans le brouillard ou elles n’existaient pas ? Et puis des torrents d’eau qui dévalent entre les blocs de lave et traversent la route jusqu’à la mer. Ça, c’est sûr, ça n’y était pas. Il ne faut pas demander ce qu’il a dû pleuvoir au Piton de la Fournaise ce matin ! C’est assez étrange de voir des torrents d’eau dans la lave, ça ne va pas ensemble.
Retour à l’hôtel et déjeuner.
On descend à pied à la plage de Grande Anse par un petit chemin qui part du jardin de l’hôtel. Le chemin n’est pas évident (marches, rochers, racines …). 20 minutes pour arriver à une assez jolie plage de sable blanc, pas exceptionnelle, avec des falaises de basalte à ses extrémités. Plage publique assez aménagée dont on devine qu’elle doit être très fréquentée le week-end.
Beau coucher de soleil au bord de la piscine.
Dîner à l’hôtel.
Jour 12 : Grande Anse – Saint-Gilles
a.m. : - marché couvert de St-Pierre
- route vers Salins-les-Bains
p.m. : - farniente
- Nuit à Salins-les-Bains
Lever à 7h30 pour être prêts à partir prendre l’hélico à 8h30 pour un survol de toute l’île. On est à peine levés qu’on apprend que le vol est annulé car le ciel est tout bouché. Quelle désolation ! Ça devait être le moment fort de cette semaine qu’on voulait faire vivre à nos proches.
On profite alors de la piscine, une pure merveille.
Départ vers 11h30 pour se rendre à Saint-Gilles et arrêt à Saint-Pierre pour faire un tour au marché couvert pour les dames. Le marché est un grand bazar, très coloré avec tous ses paniers, mais vendant aussi des produits de toute l’Afrique.
Les hommes visitent un quartier de pêcheurs et le cimetière, apparemment sans grand intérêt.
On renonce à faire un détour par la Fenêtre, point de vue sur le cirque de Cilaos, car c’est tout bouché en altitude.
Arrivée à Salins-les-Bains et déjeuner à l’hôtel.
Après-midi farniente sur la grande plage de sable blanc, bordée de filaos, dans un lagon, une des seules zones de l’île où il y a une barrière de corail. C’est d’ailleurs le seul endroit de La Réunion prisé pour ses plages.
Dîner à l’hôtel.
Nuit au « Grand hôtel du Lagon », superbe bâtiment principal de style colonial et chambres réparties dans des maisons disséminées dans le beau jardin, grande piscine.
Jour 13 : Saint-Gilles
a.m. : - Piton Maïdo
p.m. : - plage et snorkelling
- marché et cimetière marin de St-Paul
- Nuit à Salins-les-Bains
Petit déjeuner à 7h en espérant trouver le Piton Maïdo encore hors des nuages. Il fait beau sur la côte, il y a espoir dans les hauteurs. Après une bonne heure de route, on y arrive. Et le cirque de Mafate est dégagé ! Pas de tous les côtés, mais bien dans l’ensemble. On voit parfaitement le Col de Fourche, le Gros Morne, le Col du Taïbit, les villages de Marla et de La Nouvelle, bref, tout ce que nous avons traversé la semaine précédente. Ce qu’on ne voit pas fort ce sont les pitons au-dessus de la vallée des Orangers, le long des remparts de gauche.
Retour par la route du Tévelave, longue et sinueuse, mais belle, avec une superbe végétation.
Retour à l’hôtel et déjeuner où on se gave une dernière fois de bouchons.
On s’installe sur la plage et on va nager avec masques et tubas dans le lagon, très peu profond et hyper chaud. Beaucoup de beaux poissons colorés, d’holothuries (ou concombres de mer) et quelques ignobles « serpents », heureusement immobiles.
Vers 16h, on part à Saint-Paul où c’est le jour du grand marché forain le long de la plage. Fruits, légumes, spécialités locales et artisanat. On goûte le gâteau patate, spécialité créole aux patates douces, pas mauvais, un peu comme du flan, sans beaucoup de goût.
A la sortie de Saint-Paul, on va visiter le cimetière marin. A l’entrée, une curieuse enseigne faite de lettres orange sur fond noir avec des lettres qui coulent comme celles d’Halloween. Cimetière original, fleuri, aux tombes très variées, certaines sans stèle mais ressemblant à un lit-cage tout rempli de fleurs. Les principales attractions sont les tombes du Comte de Lisles, poète réunionnais, et celle du pirate La Buse qui a eu droit à une énorme tombe avec un canon.
Retour par la route du bord de mer, jolie route dans les blocs de lave, au coucher du soleil.
Dîner au restaurant créole de l’hôtel, « le Clapotis », le long de la plage, très agréable et bonne cuisine … et dernier verre de rhum arrangé.
Jour 14 : Saint-Gilles – Saint-Denis
Une heure de route pour rejoindre l’aéroport de Saint-Denis et fin du séjour … et déjà une énorme envie de revenir.