Nous venons de faire un périple de 2000 km dans le sud marocain.
Si les paysages sont toujours aussi somptueux et l’accueil des Marocains toujours aussi chaleureux, nous ne pouvons pas en dire autant de l’attitude de la gendarmerie royale en certains endroits.
Leur posture consiste à verbaliser un maximum de touristes, faciles à repérer par leurs voitures de location, en créant des situations ubuesques et ambiguës. Pour exemple, voici ce qui nous est arrivé à 10km de Tineghir, au carrefour de la route d’Alnif: une voiture de la gendarmerie trônait au milieu du carrefour, deux voitures avaient déjà été arrêtées sur le bas côté. L’un des trois gendarmes d’un geste sec nous fait signe de nous arrêter, 5 m avant la barre de stop. Nous nous exécutons. Le deuxième gendarme agite alors la main dans un mouvement que nous interprétons comme une proposition à passer, ce que nous faisons, franchissant alors la barre de stop, au ralenti, et perplexes sur la suite. Fallait-il s’arrêter plus loin, ou reprendre la route? Le troisième gendarme a levé nos doutes! Main dressée avec autorité, arrivant à grandes enjambées vers notre voiture il a réclamé les papiers et nous a annoncé que nous n’avions pas marqué le stop!
Nos tentatives de demande d’explications se sont heurtées à la mauvaise foi de la marée-chaussée qui ne nous regardait d’ailleurs pas en face. Pendant ce temps, des voitures marocaines franchissaient allégrement le stop sans s’arrêter, les trois gendarmes campés dans leurs bottes, dos au carrefour!
Les 400 Dh récoltés -rackettés- iront-ils au fonctionnement des écoles, à l’amélioration de la vie des gens dans ce sud qui manque de tout? Pas sûr. Et le touriste qui vient pour la première fois risque de se dire que c’est aussi la dernière, emportant et propageant sur les réseaux le souvenir désagréable de s’être fait plumer.
Non, le Maroc ce n’est pas ça et quel dommage que ceux qui représentent l’autorité se laissent aller à ces “prélèvements routiers” indignes d’une nation qui va de l’avant, argent que les visiteurs de ce beau pays ne laisseront pas dans leurs achats de retour.