L’Écosse, ou la route vers l’infini
Nous nous arrêtons sur le bord de la route, car une grande montagne dressée devant nous attire notre attention. Appareil photo en main, on se met au travail quand soudain… soudain deux majestueuses silhouettes débarquent de nul part au galop. Deux rennes, avec des bois de velours et une moue nonchalante s’arrêtent devant nous, nous observent, nous jaugent quelques secondes. Nous restons immobiles, d’émerveillement et de stupéfaction. Ils décident finalement de nous faire confiance et commencent à brouter l’herbe à côté de nous.
Quelle chance, quelle exclusivité, quel privilège a cet instant. Voilà le sentiment que me donne ce voyage. Toucher du doigt la démesure, l’inaccessible, l’inconnu…
Quand je parle d’inconnu je pense a mère nature, souvent dure a apprivoiser, citadin que nous sommes. Nous avons choisi le camping sauvage pour nos quelques nuits là-bas, et jamais nous nous étions senti aussi libre et connecté avec la terre.
Les éléments qui s’entrechoquent, les nuages, la brume, la roche noire, les paysages lunaires ou semblants appartenir à une autre planète. Vous serez surpris comme je l’ai été, de ce que l’Écosse a à offrir. Son ciel gris et sa pluie qui vous guète constamment, ses troupeaux de moutons incalculables en liberté qui vous réveillent le matin. Je vous en parle tout de suite.
Après une première nuit à Edimbourg, une deuxième dans un parc national au Lock Muick, nous voici au pied de la montagne Woodland, près d’Aviemore. L’espace autour de nous semble illimité et nous entamons une randonnée de 2 heures qui nous mène à un des sommets de cette chaîne de montagnes, pour admirer un paysage à perte de vue. Les construction humaines que nous admirions tant semblent fades à côté de se qui se trouve en face de nous. Nous passons cette nouvelle nuit à l’entrée de l’île de Skye, au Nord Ouest du pays et nous avons déjà hâte que le soleil se lève, cette île étant le joyaux de l’Écosse.
Deuxième réveil. Avant de passer le pont qui rejoins l’île, aventurez-vous sur la route de Bealach (Apple Cross), qui zigzague dans les montagnes impressionnantes par leur hauteur et par la brume qui frôle leur sommet. Une route que vous prendrez aller-retour car la direction de l’île de Skye se trouve dans l’autre sens, pour conducteurs avertis et courageux uniquement tant la route et étroite et sinueuse. Mais ça vaut vraiment le coup. Le paysage semble venu d’un autre monde.
Nous voici sur l’unique route pour l’île de Skye, et nous commençons l’aventure par le Old Man Of Storr. Une randonnée en pente de 2h aller-retour pour y découvrir des blocs de roches en forme de lames aiguisées, comme tombées du ciel, au milieu d’une verdure quasi fluorescente, tellement la pluie et l’humidité y sont importantes.
Nous reprenons la route vers Quiraing Loner et installons notre camp de fortune cette fois au milieu de troupeaux de moutons. Le lendemain, départ pour Ferry Glen, étape très touristique du voyage. Fairy Glen, soit la vallée féérique, et ses pierres mystiques posées les unes sur les autres et en cercle. Elles sont disposées de cette façon par les touristes, rituel en hommages aux fées pour attirer la chance. Vous aurez la possibilité de monter au sommet sans trop d’effort pour admirer la vue.
La prochaine étape est le phare de Neist Point, à Glendale. Ce site n’est pas sans rappeler les paysages vikings, un sol verdoyant, mêlée aux côtes abruptes, au pied desquelles les vagues viennent s’entrechoquer. Vous pouvez admirer la vue à l’entrée du site ou bien marcher jusqu’au phare qui se trouve plus loin.
Arrive notre dernière nuit et l’amertume qui va avec. Nous nous endormons dans la ville de Carbost, au pied d’une montagne cette fois, proche de son « coeur » qui se trouve être une cascade qui coule au milieu des roches et des fleurs violettes. Ce site se trouve être une pure merveille.
Le lendemain matin nous nous arrêtons aux cascades de Ferry Pool qui se trouve à 5 minutes de notre campement, pour une balade agréable mais bondé de touristes. L’île étant victime de sa beauté, elle attire beaucoup de monde tout au long de l’année. Nous reprenons la route pour Édimbourg le coeur gros, en vue d’un retour à la civilisation presque angoissant.