Ia ora na,
J’ai l’intention ferme de nouer des liens d’amitié sincère solides avec des personnes résidant dans l’archipel des “îles Marquises” à dessein de projeter à échéance relativement brève (mai ou juin de cette année au + tard si possible) mon installation làbas. Les Marquisiens de souche ou d’adoption qui liront ce message se demanderont sûrement pourquoi précisément cette région du monde…C’est sur cette simple question que je vais tenter de m’expliquer.
Mais avant cela, je voudrais livrer aux destinataires de ce message une réflexion née de mon analyse personelle à propos de ce qui se passe sur terre à l’échelle mondiale. Ainsi, je suis d’avis que les peuplades insulaires enracinées de façon multiséculaire dans les archipels dispersés à travers l’Océanie, ne requièrent pas nécessairement l’assistance humanitaire “aliénante” suggérée incongrûment par des candidats volontaires occidentaux en mal d’exotisme. Je n’ai guère de peine à imaginer de nombreux autres endroits du monde, entre autre mon propre pays de résidence ou celui de ces bénévoles occidentaux où l’aide providentielle de ceux-ci est sans équivoque + judicieuse…Cette parenthèse refermée, pourquoi précisément “les îles Marquises”?
Pour ma part, je cherche activement à tout quitter en Europe où je vis depuis toujours par habitude bien d’avantage que par choix, mais surtout, où je n’entrevois ni place ni futur.Au + profond de moi-même, je ressens un besoin vital d’appréhender la vie insulaire sur des atolls où l’existence traditionnelle et les coutûmes ancestrales demeurent encore et toujours la norme. Bien sûr, je ne pense pas à Tahiti “l’Américaine” où la vie trépidente à l’occidentale imposée par d’opulents businessmen venus d’Europe, du Japon ou des USA, n’a plus rien à voir avec l’existence sobre et le bon sens des peuples indigènes. D’ailleurs, j’ai l’intuitive certitude que le faste et l’abondance y côtoient la misère la + extrême dans un contraste horrifiant. J’espèrais malgré tout faire erreur en croyant qu’il se produisait depuis la fin des 80’s dans les îles de “la Société” comme Tahiti, d’abjectes horreurs directement importées d’Occident comme, par exemple, le tout-au-lagon en guise de tout-à-l’égoût…
A l’opposé, je songe aux “îles Marquises” où la quête de profit maximum à tout prix avec ses hôtels et ses flux de touristes ne s’est pas encore vraiment insinuée au point d’abîmer la nature de ce petit bout du monde et ses écosystèmes insulaires. Je n’ai pas la prétention de prétexter vaniteusement une aide en bénévolat (je qualifierais +tôt de “malévoles” le comportement et les intentions opportunistes de certains) pour venir jouir de vacances de longue durée au soleil du Pacifique dans un endroit de paradis “cliché carte postale”. Je pense + humblement que les gens habitant “les Marquises” ont bien + à m’apporter sur le plan humain que moi-même ne pourrais le leur rendre en retour. C’est de cette richesse spirituelle là dont je suis en quête. Je n’ai que faire d’une opulence matérielle dans un endroit du monde où celle-ci est tout l’opposé d’un critère d’accès essentiel au bien-être et à une qualité de vie vraiment authentique.
Pour être tout-à-fait franc, étant donné ma situation sociale et économique peu enviable ici en Belgique, je souhaite vivre làbas en travaillant honnêtement, et ainsi, en qualité d’humble citoyen d’adoption, participer utilement à péréniser l’économie locale dans le respect des ressources naturelles de la région et pour le bénéfice exclusif de la population de lîle dont moi-même je ferais partie intégrante.
Voilà pour quelques-unes des raisons essentielles qui me poussent à tout laisser ici pour partir vivre dans cet endroit du Pacifique. Outre que je suis sans attache familiale ou affective ici en Belgique comme n’importe où ailleurs dans le reste du monde, que je n’ai pas d’enfants, il est une autre raison non moins essentielle à cette soif irrépressible d’expérimenter la vie aux “Marquises”: n’ayant jamais pu m’accommoder à ce mode d’existence occidental où il est d’usage de vénérer sans fondements véritables le culte de l’avoir et du paraître à travers le dieu “Argent” et ses dérives matérialistes, je ne me projette plus dans le futur au milieu de gens au comportement “gadgetophage”, hyperconsumériste, vivant en dépit de tout bon sens paysan dans un contexte où le gaspi, la surconsommation, l’hyperabondance constituent la norme (de croissance!).
Comme je l’ai dit, je ne nourris pas le dessein d’aller faire fortune à l’étranger au préjudice d’une population autochtone. Au contraire, après avoir remis en question la vie au jour le jour que cette société néolibérale me contraint à mener ici, dans mon pays, où toute perspective d’épanouissement personnel relève bien + de l’improbable hypothèse que d’une réalité probable, et surtout à cause du fait que l’économie de marché débridée a envahi la quasi totalité des terres émergées de notre planète, je pense que seuls sur le globe (hélas plus pour très longtemps encore, et là j’espère me tromper!), une petite partie des atolls de Polynésie française demeurent jusqu’ici épargnés par l’incidence destructrice de ce libéralisme économique mondialisé. Et cela même si, l’emprunte écologique de l’hô à l’échelle planétaire et l’impact généré par ses activités pollueuses affectent indirectement déjà quelque peu la vie des écosystèmes sous-marins en bordure des atolls de tous les archipels de l’Océanie… Je ne recherche pas une existence “cliché carte postale” dans un coin de paradis terrestre mais + essentiellement une manière moins conventionnelle de vivre, un art de vie en marge des règles tacites régies par l’argent sur l’un des rarrissimes endroits où cela n’est pas encore devenu une utopie révolue appartenant à naguère. J’aspire depuis toujours à une existence dépouillée du superflu et de tout ce qui est matériellement non vital (je ne possède d’ailleurs rien qui ne me soit utile et indispensable ici à (sur)vivre). J’ai l’ambition mesurée et raisonnable, selon moi, de faire l’exercice d’une vie paisible et sereine au sein d’une population en phase avec un système de valeurs dont l’argent ne se trouve pas être le centre dont dépend tout principe de vie en société mais où au contraire, l’argent ne serait rien de plus qu’un moyen humble de parvenir à l’essentiel et de jouir d’un bien-vivre authentiquement en symbiose avec son milieu naturel de vie.
En somme, c’est pour toutes ces raisons que je sollicite des contacts à distance avec des personnes résidant déjà en Polynésie française mais qui sont suffisamment ouvertes et de bon sens, et disposées après connaissance et compréhension de mes idées et motivations, à me renseigner sur quelques bons tuyaux relatifs à un projet réfléchi d’établissement làbas d’un Occidental comme moi… Et si, par bonheur, mon voeu devient réalité, soyez assuré que je serai à vos côtés concrètement dans votre noble et juste combat pour le salut d’une nation polynésienne vraiment indépendante de la tutelle française et pour un nationalisme sain réservant priorité aux intérêts légitimes des peuplades insulaires locales!
Sûr de l’intérêt que vous témoignerez à mon courriel, je vous fais part de mes + sincères et cordiales sentiments amicaux
Frank TILQUIN