Merci Yuphin pour avoir eu la gentillesse de nous ressasser le discours officiel.
J’ai 8 femmes de ménages chez moi (je précise toutes thaïlandaises !) et 4 d’entre elles ne savent ni lire ni écrire !
Effectivement, la Thaïlande a un très bon taux de scolarisation sur le papier, mais l’école y est hélas payante (je passe sur le niveau des enseignants très en dessous de la moyenne). Donc, dans les faits, une grande majorité d’enfants de “chao na” (lit. paysans - 65 % de la population) arrête l’école à 12 ou 13 ans (et pourtant l’école est obligatoire jusqu’à 15 ans mais nous savons tous que les lois en Thaïlande sont faites pour ne pas être respectées !).
Bref, je te concède que les choses s’améliorent doucement depuis 20 ans. De nos jours, de plus en plus de jeunes apprennent à lire, mais pour beaucoup, cette capacité se limite au déchiffrage des mots usuels.
Quant aux personnes plus âgées issues du milieu rural, qui n’ont pas eu la chance de bénéficier de cette embellie récente, bon nombre d’entre elles ne peuvent pas lire !
Nous avons tous vécu l’expérience du chauffeur de taxi qui, lorsqu’on lui présente une carte pour se rendre quelque part, commence par la tourner dans tous les sens avec un air étonné. Le brave homme ne sait tout simplement pas lire !
Enfin, une information qui a son importance. La majorité des Thaïlandais, une fois qu’ils ont quitté les bancs de l’école, n’ouvrent plus jamais un livre de leur vie et cessent totalement de cultiver les rudiments de lecture qu’on leur a inculqué… Une etude faite l’année dernière (calculée sur 67 millions de citoyens) est édifiante: chaque thaïlandais dépense la somme de 300 bahts par an (8 euros) pour l’achat de livres, c’est à dire quasiment rien (en comparaison, chaque Thaïlandais dépense 1000 bahts par mois en achat d’alcool). Tout cela pour dire que la lecture n’est absolument pas une priorité, même pour ceux qui savent lire (exception faite d’une quantité infinitésimale d’intellectuels). pour preuve, j’emploie plusieurs ex-universitaires BAC +3 +4 dans deux de mes sociétés. D’après leur témoignage, aucun d’entre eux n’ouvrent jamais un livre !
Et voui !