En achetant notre billet, nous avions compris que le bateau partait à 7h30 et que nous le rejoignons en tuk-tuk. C’est un peu plus compliqué ! Le tuk-tuk vient nous chercher à l’hôtel vers 7h et nous dépose sur un lieu de rassemblement assez proche. Il y a déjà une dizaine de personnes, d’autres tuk-tuk arrivent, le groupe s’élargit, puis un bus arrive, les bagages sont chargés à l’avant de telle sorte que le conducteur n’a plus de visibilité sur sa droite !
Nous partons vers 8h20, vers l’ouest et non vers le sud ou se trouve le lac de Tomlé Sap dont le régime est si particulier. Il nous faut près d’une heure de route et de piste pour atteindre le chenal ou attendent les bateaux. le lac de Tomlé Sap est à son niveau bas en cette saison sèche, et nous n’allons pas le voir, mais circuler sur des canaux.
Après transfert des bagages, nous nous installons sur des banquettes en bois assez inconfortables, puis commençons notre croisière, difficilement, car le bateau est bien chargé, le canal peu profond, et des plantes flottantes le barrent parfois, à tel point qu’il faut passer en force à certains endroits. Nous nous trouvons même bloqué à un moment, remorquant un îlot de ces plantes accrochées à
l’hélice et l’équipage doit intervenir pour libérer le bateau.
Nous traversons un premier village flottant. Les maisons sont construites sur des plateformes en bambou, sous lesquelles des bidons servent de flotteurs. Les maisons sont sommaires, construites en bois, parfois en tôles, certaines sont de simples abris ouverts à tous les vents, voila au moins une climatisation naturelle !
Les villageois vivent d’abord de pêche, mais les villages ont leurs commerces, leur école, leur mécanicien et même leur temple ou leur église.
La traversée est un enchantement. Notre voyeurisme ne semble pas déranger les habitants qui nous saluent ou nous ignorent. Ils vaquent à leurs occupations : ménage (succinct le ménage !) , toilette, cuisine…
Les pécheurs utilisent un bateau ou sont simplement dans l’eau pour poser filets ou casiers, d’autres utilisent de grandes structures en bambous pour suspendre un grand filet carré.bambous pour suspendre un grand filet carré.
Nous avançons ainsi jusqu’à un « restaurant » dont la propriétaire doit sans doute soudoyer le pilote du bateau, car à 2 $ la petite barquette de riz et légumes frits, cette clientèle captive est une excellente affaire.
Nous reprenons notre chemin, il est plus de 14h quand le bateau accoste dans un lieu perdu. 3 pick-up nous attendent, les bagages transférés, nous nous installons ensuite, assis sur le rebord de la benne, avec un petit coussin pour amortir les chocs !
Nous sommes 16, sans compter le conducteur. Nous quittons ce lieu en passant dans un chemin étroit, barré d’ornières qui interdisent l’usage d’un bus… et arrivons ainsi sain et sauf à Battambang. Belle expérience : nous nous plaignons de notre inconfort passager après avoir vu sourire, au cours de la journée, des gens qui vivent dans un inconfort permanent.