Passant la majeure partie de mon temps à la Havane, il m’arrive souvent d’avoir à accueillir des touristes qui débarquent. Ce sont parfois des amis d’amis ou de vagues connaissances ainsi que des clients de casas particulares que je connais et qui ont besoin de traduction.
Cela permet des rencontres intéressantes, mais parfois aussi de voir des attitudes et des comportements très perfectibles.
Déjà, une première remarque, quand on choisit d’aller à Cuba sans parler espagnol, rien n’empêche d’utiliser une application de traduction, ça dépanne et ça évite des malentendus. Il y a encore trop de gens qui pensent qu’avec l’anglais on s’en sort partout… Ici, ce n’est pas vrai.
La baisse importante du tourisme à entrainé une forte baisse des tarifs des casas particulares, de 30 à 50 % dans les cas que je connais. Et pourtant, les coûts supportés par les casas ont bien subi l’inflation.
J’ai encore vu récemment des touristes qui insistaient très fort pour que le petit déjeuner soit inclus dans le prix déjà modique de la chambre…
Ce prix, fixé presque partout à 5 euros, ou dollars, est quasiment de la vente à perte, le prix des oeufs est astronomique, même les fruits ont augmenté de façon considérable, le lait n’existe plus dans le commerce légal…
Ce qui est navrant chez ces touristes qui essaient de gratter des euros même quand les tarifs sont raisonnables, c’est qu’ils font ça à Cuba alors que dans un motel ou un Airbnb aux USA il ne leur viendrait pas à l’idée de négocier sur un prix bien plus élevé.
(J’ai eu un cas récent d’européens en provenance des USA qui essayaient de gratter sur tout au delà du raisonnable).
Il y a encore 4 ou 5 ans, les propriétaires de casas à Cuba étaient des privilégiés. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont passés en mode survie et ont souvent besoin de faire appel à la famille à l’étranger pour financer l’entretien de la casa…
D’ailleurs le nombre de casas en activité a très fortement reculé, à Trinidad, haut lieu du tourisme, on m’a parlé de 50 % de cessation d’activité (beaucoup ont cédé aux sirènes de l’émigration).
Alors, toi sympathique touriste qui va en casa particular pour faire la connaissance du peuple cubain, commence par le respecter en ne te comportant pas tel un responsable achat d’hypermarché.
Si un tarif vous paraît élevé, en ce moment ce n’est pas dur de trouver ailleurs, c’est facile de se renseigner avant. Mais s’engager sur une réservation et négocier après coup c’est de l’ordre du lamentable.