Nous souhaitons apporter un témoignage (un de plus!) pour que d’autres gens ne tombent pas dans le panneau. Nous sommes rentrés de Marrakech lundi 29 novembre dernier où nous étions en voyage de noces. Nous avons malheureusement croisé la route d’escrocs au timeshare caché…
Voilà notre histoire (puisse-t-elle servir à d’autres jeunes mariés !) : Lundi 22 novembre, alors que nous visitions les environs de la Koutoubia, nous avons été abordés par 2 jeunes gens (Amar et Inès) se disant en stage pour leur BTS de tourisme à Montpellier. Ils nous ont proposé d’ouvrir des cartes et oh !magie, évidemment l’une était gagnante (une semaine d’hébergement offerte au Tikida Garden). La condition pour l’obtention de ce « cadeau » était seulement de passer 90 minutes au Tikida Garden afin de participer à une sorte d’enquête sur nos habitudes de consommation en terme de vacances. Croyant rendre service à ces jeunes censés gagner 20€ et un mois d’étude en France contre une enquête, nous avons accepté. Ils nous ont emmené, à bord de leur véhicule personnel (une Clio grise immatriculée en 34, donc tout concordait avec leurs dires !), dans un hall du Tikida Garden appelé le Forum. Nous avons rencontré une 1ère personne, prénommée Joumala, censée être secrétaire à l’hôtel et chargée de nous remettre notre prix. Après 20 minutes avec elle, nous avons été installé à une table avec sandwiches et boissons afin d’y attendre la soi-disant enquêtrice. Cette dernière, nommée Virginie ROYE, commence par nous interroger sur notre séjour, notre mariage, nos projets de vacances, bref, nous met en confiance et nous apprend que son mari, prénommé Christian, tient le restaurant Le Lounge dans le quartier de Gueliz (pardon pour tous ces détails mais peut-être ont-ils une importance que nous ne connaissons pas encore). Plus d’une heure est déjà passée quand elle évoque Résa Direct et Premium Travel Club, respectivement centrale de réservation de séjours et de billets d’avion par laquelle passe Fram, Costa Croisières ou Jet Tours, et agence de voyages réservée à une élite adhérente. Elle nous propose de voyager moins cher et de participer à un programme de parrainage afin de rentabiliser notre adhésion. Celui-ci prévoit de nous laisser vendre des séjours de 280€ par mois pour Marrakech et Agadir, argent que nous garderons puisqu’il s’agit, selon elle, de marketing indirect qui ne coûte rien à sa société. En bref, il nous suffit d’envoyer 23 couples au total pour rentabiliser notre adhésion. Ensuite, notre carte nous appartiendra à vie et nous permettra de faire voyager moins cher nos parents, frères et soeurs et enfants à venir. Elle nous emmène ensuite avec un chauffeur visiter les 3 sites que nous pourrons vendre à Marrakech : le Tikida Garden, la résidence In Club dans la palmeraie et le riad du Petit Prince dans la médina. Après ces visites éreintantes et déjà 3h de passées, nous rentrons au Tikida pour rencontrer (cela ne nous engage à rien !), le financier (Jean-François) qui nous indiquera le montant jusque là secret de cette carte, et un des responsables (Mehdi, censé être le neveu du grand patron), qui nous encadrera par téléphone à notre retour. Alors que nous posons des questions sur le timeshare, on nous répond que le Tikida a une telle réputation (plus de 260 chambres) qu’il ne prendrait pas le risque de la voir entachée et qu’il est donc impossible que la structure hôtelière héberge ou se rende complice de ce type d’escroquerie scandaleuse. On nous donne alors le montant de la cotisation et toutes les possibilités pour financer une somme qu’évidemment nous n’avons pas : 7 100€ (après maints rabais consentis par notre jeune âge 24 et 27 ans, nos projets de bébé, notre gentillesse…). Jean-François et Virginie nous disent pour apaiser nos doutes que Premium Travel Club n’a rien à gagner avec des gens insolvables et que si nous ne trouvons pas l’argent dans le mois suivant, notre adhésion sera annulée et notre acompte remboursé. Nous sommes alors épuisés, nous avons faim, et sommes dans le doute le plus complet. Nous finissons par craquer après 5 heures passées dans l’hôtel depuis notre démarchage. On nous fait verser par carte bleue un acompte de 700€ et on nous laisse repartir avec 3 papiers : notre bon pour un séjour, notre formulaire d’adhésion et notre facture proforma. Nous quittons l’hôtel avec Virginie qui nous invite au restaurant de son mari dès le lendemain. Bref, nous pensons repartir avec une bonne affaire, un moyen d’arrondir nos fins de mois et d’accueillir le bébé dans les meilleures conditions et des nouveaux amis. Mais plus la semaine passe, plus le doute grandit. Pourtant, nous ne voulons pas douter de leur bonne foi, de notre qualité à prendre de bonnes décisions et puis, de toute façon, nous n’avons pas de moyens sur place pour savoir s’il s’agit d’une arnaque ou pas. On nous a même demandé de ne pas en parler à notre riad pour ne pas fâcher son propriétaire qui soi-disant, est un fauteur de troubles mêlé à des histoires sombres. Bref, le lavage de cerveau a fonctionné à merveille !
Nous quittons Marrakech dans la nuit de dimanche à lundi ; dès le mardi, Mehdi appelle pour savoir si nous sommes bien arrivés et avons commencer de réfléchir au financement. Dans la semaine, nous nous renseignons donc par internet grâce à des comparateurs de crédits et les sites des crédits à la consommation. Et par hasard vendredi, nous tapons dans le moteur de recherche « résa direct » pour commencer de réfléchir à nos prochaines vacances. Et nous tombons sur un forum de gens mécontents, sur divers sites de victimes…etc. Horreur et damnation, les 10 jours de rétraction sont passés et nous nous effondrons devant une arnaque si bien ficelée. Comme par hasard, Mehdi nous rappelle vendredi soir et nous évoquons avec lui les dits sites. Il nous parle alors du fameux procès de Grenoble et nous menace du tribunal et des huissiers si nous ne payons pas. Il doit nous rappeler dans la semaine prochaine pour reparler de crédits qu’il croit encore que nous allons prendre ; nous devons donc obtenir un maximum d’informations et d’éléments à décharge pour notre prochaine conversation.
Si notre cas vous intéresse ou si vous avez vécu quelque chose de semblable et si les recherches que nous avons pour l’instant effectuées sur Internet peuvent vous servir, faites-le nous savoir. Nous irons dans la semaine voir des associations de consommateurs et un avocat grâce à l’aide juridique gratuite.