Ola,
Porto mérite plus de 3 jours de visite. Et je n’ai pas eu assez de 5 jours pour tout voir et m’en imprégner. Si pour certains désabusés, seul les rives du Duro et les caves de Porto résument la ville de Porto, désolée de vous contredire, mais vous êtes passée à côté de Porto sans la voir, ni l’aimer comme elle le mérite. Le vieux centre est à vivre, à voir, à manger, à écouter chanter, communiquez avec ses habitants, ils sont joyeux, aimables, vous renseignent avec un immense plaisir, vous ne vous perdrez jamais sans qu’une personne vous remette gentiment sur le bon chemin (les rues n’ont pas toujours de nom en vieux centre ville), on adore ce vieux système de tramway qui vous promène pour quelques sous et en permanence de la ville à l’océan, sur trois lignes. On s’arrête, tenté à toutes les patisseries si facilement accessibles à notre gourmandise, on aime découvrir les azulejors différents et semblables sur les façades des vieux édifices, églises, maisons de ville, tellement plus sympa que nos crépis en France, on se renseignera n’importe où n’importe quand à tous ses petits kiosques d’OT dans la rue, (ce que nous n’avons pas en France !) pour ne pas manquer ce qui est à voir, à faire à Porto. Et il y a tant à voir, à découvrir ! Personne ne vous a parlé de la cathédrale majestueuse ? de son cloître exceptionnel aux multiples étages couverts d’histoire en azulejos ? personne ne vous a raconté sa virée dans les quartiers sous la cathédrale, où les ruelles se perdent dans les couleurs de murs, les ombres des escaliers, les odeurs de morues frites, de bacalao délicieux ? J’ai été convié par une famille “pauvre” à partager cette découverte gustative ! Bougez, osez, ne vous laissez pas guider par un mauvais prospectus apauvri qui se résume à vous faire voir : le funiculaire, les caves ! (délicieux porto quand même !!), cherchez le marché aux oiseaux et le vieux musée du tram, (pour moi, le quartier “neuf” n’a presque aucun charme, et je me suis trouvée déçue à la Casa de la Musica, par la pauvreté de la prestation (visite guidée en anglais. point.) Allez vous perdre au village des pêcheurs, au marché du matin de Bolhao, écoutez les chanteurs de rues, guitaristes, chanteurs portugais, jeunes groupes musicaux, (même un russe qui venait s’exprimer là) et un dimanche laissez vous absorber par les centaines de motos du club portugais qui vient pétarader fièrement sur le port, rive de Gaia, longez les barques à tonneaux, goutez les fruits de saisons des marchandes du quai, et prenez le téléphérique pour finir par avoir la pus belle vue sur Porto et le Douro, mais choisissez l’heure ! (midi, c’est sans relief) : Tot le matin pour un soleil rasant ou au coucher du soleil : c’est digne d’un tableau de Joseph Vernet ! Quelles couleurs, quelles chatoyanses ! et au sommet de votre course aérienne en cabine vitrée, vous aurez peut-être la chance d’écouter le vieux (très vieux) chanteur de fado, charmant la rue, chantant pour lui et pour les autres, jusqu’au bout de ses forces. Finissez votre journée dans un bar à vin, un délicieux vin (pas forcément du porto !) accompagné de tapas au thon, morue, poulpe, crevettes, (le poisson est frais et etdélicieux au Portugal), goutez les figues au porto…même la monstrueuse francesinha a trouvé une place en mon coeur, mais il faut la digérer (éviter au souper).
Je n’ai pas cherché à vous convaincre ou à vous contrarier, mais Porto vaut la peine d’être vu, vécu, plus de 3 jours. Vous en redemanderez.
Vous êtes blasé où trop aseptisé je pense, pour trouver que Porto s’éteint dans sa misère, mais chaque pays et chaque ville ont leur charme, caché ou pas, faut-il vouloir ouvrir les yeux et déciller le coeur, laisser libre les papilles et les oreilles ! Porto je t’aime !
Bom dià !
(ah oui, essayez de parler quelques mots de portugais, ça charmera vos hôtes ! Ils adorent nos efforts et les complimentent joyeusement).
Et dernière chose, les Français n’ont pas bonne réputation à Porto (du moins de ce que m’ont avouvé les maraichères du Port, on serait dédaigneux et bégueule pour le peuple portugais…pourquoi cette supériorité française ?)