Le Festival de Baalbeck, entre Orient et Occident

Le Festival de Baalbeck, entre Orient et Occident
© Patrick de Franqueville

Entre le 9 juillet et le 27 août, des centaines d’artistes - danseurs, comédiens, musiciens - font le déplacement jusqu’à Baalbeck, cité antique située à 90 km à l’est de Beyrouth, au Liban pour célébrer les arts vivants et la musique. Depuis sa création en 1956 (malgré une interruption de plus de vingt ans à cause de la guerre civile), le festival mêle harmonieusement opéra, musique de chambre, comédie musicale, danse traditionnelle et musique du monde. Une diversité qui fait aujourd’hui l’identité de ce festival.

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Un site hautement symbolique


Baalbeck est l’un des sites romains les mieux préservés du monde. Le lieu est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1984. Cette cité phénicienne, construite entre le Ier et le IIe siècle après J.-C., et où l'on célébrait le culte d’une triade divine (Jupiter, Bacchus et Vénus), prit le nom d’Héliopolis sous l’ère grecque. Elle conserva sa fonction religieuse à l’époque romaine et des siècles durant. Ce dernier millénaire a été particulièrement dévastateur, puisque la région fut touchée à quatre reprises par de violents tremblements de terre. La cité fut partiellement détruite, mais des archéologues français, allemands et libanais y ont entrepris des fouilles et des travaux de restauration depuis plusieurs années.
C'est le côté dramatique du lieu qui donna l'idée, en 1922, à un petit groupe de Franco-Libanais de venir y réciter des vers. Mais il faut attendre les années 1950 pour que les premières représentations théâtrales voient le jour à Baalbeck. Le succès certain de ces représentations donne le coup d’envoi à la création du festival. Des mesures sont prises à l’initiative du président de la République libanais de l’époque, Camille Chamoun. Il faut trouver des fonds, établir une politique générale et définir les objectifs à atteindre. La première édition du festival de Baalbeck se tient en 1956 : c’est Jean Cocteau, venu présenter sa Machine infernale, qui l’inaugura.

Rayonnement culturel libanais


Si ce festival a une vocation internationale, il est aussi l’occasion de faire connaître les arts vivants libanais. À commencer par le théâtre : L’Émigré de Brisbane de Georges Schéhadé, qui avait été présenté lors de l’édition de 1966, sera jouée les 23 et 24, entre les temples de Jupiter et de Bacchus. La nouvelle version de cette pièce en neuf tableaux est mise en scène par Nabil Azan, traduite en arabe par Issa Makhlouf et mise en musique par Zad Moultaka.
Les 13, 14 et 15 août, un conte musical libanais, Le Voyage des quatre chansons de Michel Eleftériadès, s’installe au temple de Jupiter. Ces chansons, qui font partie du patrimoine libanais, puisque selon la légende, elles seraient nées de la bouche d’un berger sur les marches des temples de Baalbeck. Depuis, elles ont voyagé des Balkans à l’Espagne, en passant par Cuba, s’enrichissant au passage de nouveaux instruments et de nouveaux rythmes.
La musique libanaise sera aussi bien représentée avec Rabih Abou Khalil, maître du oud (sorte de luth) et jazzman de renom qui fera bouger le temple de Bacchus les 20 et 21 août. Il revient cette année, accompagné de Gabriel Mirabassi à la clarinette, Luciano Biondini à l’accordéon, Gavino Murgia au chant et Jarod Gagwin à la batterie pour interpréter son dernier album, Morton's foot, un mélange entre rythme jazzy et musique orientale.
Tous les ans, un orchestre symphonique fait le déplacement à Baalbeck. Après les formations venues d’Arménie, de France, d’Allemagne ou des États-Unis, c’est une formation libanaise qui jouera le 6 août au temple de Jupiter. Whalid Gholmieh dirigera cet orchestre symphonique qui rendra hommage à Gabriel Saad, compositeur et membre fondateur du festival, décédé en 2003. Les musiciens interprèteront également des œuvres de Berlioz, Brahms et Vivaldi.

Des mélodies variées aux temples de Jupiter et de Bacchus


Cette année encore, la diversité des genres est au rendez-vous du côté des décibels ! La troupe brésilienne Grupo Corpo inaugurera les festivités les 9 et 10 juillet sur l’estrade du temple de Jupiter. Leur spectacle est un mélange de ballet classique, folklore brésilien et danse de rue. Le 16 juillet, le saxophoniste américain Jackie McLean foulera le premier le sol du temple de Bacchus. Charlie Parker, Charles Mingus ou encore Miles Davis ont joué durant les cinquante ans de carrière de ce grand nom du be-bop. À Baalbeck, il sera accompagné de son fils René au saxophone ténor, d’Eric McPherson à la batterie, d’Alan Jay Palmer au piano et de Nat Reeves au violoncelle. Le 18 juillet, au temple de Jupiter et devant près de 5 000 personnes, c’est Massive Attack qui entrera en scène pour un concert très high-tech mêlant basses puissantes et lumières psychédéliques. Une première pour le festival. C’est également la première fois que ce groupe anglais pionnier du « trip hop » fera le déplacement au Liban. Les 30 et 31 juillet, c’est le son du wadaiko, tambour traditionnel japonais, qui résonnera dans ce même temple de Jupiter avec la troupe Osaka Dadada-dan Tenko. Un superbe spectacle entre tradition et modernité.
L’opéra n’est pas en reste, puisque le grand ténor espagnol Placido sera en représentation le 8 août au temple de Jupiter, accompagné par l’orchestre symphonique national, dirigé cette fois par Eugène Kohn. Enfin, pour clore cette 27e édition, Il Giardino Armonico, ensemble baroque de quatorze musiciens fondé en 1985 à Milan par Giovanni Antonini, interprétera le 27 août des œuvres de Haendel, Vivaldi, Locatelli ou Bach sur l’estrade du temple de Bacchus.

Avertissement


Guerre civile oblige, le festival de Baalbeck a connu une longue période d'interruption entre 1973 et 1997. Aujourd’hui, le Hezbollah, parti politique chiite intégriste, a fait de la Bekaa, région de Baalbeck, son bastion. Malgré une certaine tolérance, il n’exprime pas moins une « résistance passive » à des spectacles inspirés de cultures occidentales étrangères au chiisme radical. Le 9 juillet, à l’ouverture, il défilera devant l’entrée de la cité antique. Mais cette présence n’inquiète pas outre mesure le comité du festival.
À n’en pas douter, le festival de Baalbeck devrait une nouvelle fois remporter un vif succès. Les organisateurs attendent plus de 30 000 spectateurs.

Pour en savoir plus


- Site officiel du festival : www.baalbeck.org.lb.
- Le prix des billets varie entre 20 000 et 300 000 LL selon les spectacles (environ de 11 à 168 €). En vente sur www.tradingplaces.com.lb.
- Site du ministère du tourisme libanais : www.lebanon-tourism.gov.lb. Possibilité de réserver des hôtels à Baalbeck.
- Office du tourisme du Liban : 124, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. Tél. : 01-43-59-10-36. E.mail : libanOT@aol.com.
- Consultez notre destination Liban.

Texte : Flore Merlin

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