Effectivement, le succès international de Jericoacoara dénature peu à peu le site qui devient bondé en haute saison ou pendant les périodes de fête (nouvel an, janvier, carnaval etc…).
Personnellement, j’ai connu l’endroit début 1990 alors que l’énergie n’était encore fournie que par les lampes à gaz ou groupes électrogènes. On pouvait alors loger chez des natifs, dans des conditions, certes, rustiques, mais dans une ambiance de bout du monde qu’il est de plus en plus difficile de retrouver aujourd’hui.
Peu à peu, les pêcheurs locaux ont vendus leurs terrains et maisons pour des bouchées de pain à des européens ou brésiliens originaire du sud du pays, des hôtels et pousadas et boutiques luxueuses ont remplacées les échoppes et établissements familiaux, les prix se sont envolés et les hordes de touristes envahissent les lieux.
En haute saison, les ruelles en sables sont embouteillées de 4 x 4 bruyants et l’air pur est remplacé par les fumées des pots d’échappements lorsque les agences emmènent leurs clients pour leurs excursions quotidiennes.
Certes, le lieu garde encore un certain charme et quelques pousadas tentent de conserver l’atmosphère d’antant. Il reste possible de se restaurer et de trouver des hébergements pour toutes les bourses, mais le tourisme de masse a quand même largement altéré l’ambiance de ce petit village.
Pour qui n’a pas connu Jericoacoara à cette époque, le charme peut encore opérer, mais les évolutions récentes ne me rendent pas optimiste pour le futur et la préservation de cet espace naturel. Les infrastructures telles que le réseau d’assainissement sont désormais sous dimensionnées pour accueillir tant de monde et beaucoup de maux (trafics de drogue, insécurité etc…) contaminent peu à peu cet ancien paradis.
Concernant la pratique du kite surf, elle est répandue sur tout le littoral ouest du Ceara et quelques plages moins réputées que Jericoacoara (Taiba, Icarai de Amontada, Mundau etc…) sont semble-t-il prisés par les pratiquants (mais je ne suis pas un spécialiste).