De retour de Crimée après 24 jours, et ayant sillonné la péninsule en différents points.
Je suis très surpris des informations qui ont été données ici et là. Une impression de n’avoir pas vu le même pays que certains par leurs propos.
Première réalité et de taille, hormis l’entrée en Crimée, à la gare de Djankoï, jamais durant ce séjour, je n’ai rencontré de militaires armés, aussi bien à Sébastopol, à Yalta, Sokolinoë ou Bakhchissaraï. Concernant les fameux cosaques, nous en avons rencontré sur la place Nakhimov de Sébastopol, ou ceux-ci nous ont demandé de les prendre en photos devant les monuments. Nous n’avons pas constaté d’animosité de la population, concernant les occidentaux. Nous avons plutôt eu des propos du style « Dites ce qui se passe réellement ».
Pendant les deux semaines qui ont suivi le référendum, les approvisionnements ont été normaux aussi bien dans les commerces que pour les retraits bancaires. Depuis la semaine dernière, les distributeurs bancaires sont plus difficiles d’accès avec une limite de retrait. Certaines banques n’existeront plus en Crimée, et nous pouvons voir depuis 8 jours, les habitants faire la queue devant ces établissements pour essayer de récupérer l’argent déposé. Pour les approvisionnements alimentaires, la population fait des réserves sur les produits de première nécessité car les nouveaux approvisionnements viendront de Russie et non plus de l’Ukraine.
Concernant les informations relayées en France, il y a un grand décalage entre ce que nous avons vu sur place et ce qui a été relayé. Deux faits, lors de notre déplacement sur Bakhchissaraï, nous nous sommes déplacés sur Tchoufout Kalé pour visiter le cimetière karaïte. Nous avons croisé dans ce cimetière 5 journalistes de l’AFP, 2 français et 3 russes. A ma question sur ce que nous voyions sur place et ce qui était relaté dans la presse, le journaliste m’a fait cette remarque « Ah, tous les journalistes sont mauvais » puis « je ne veux pas polémiquer sur le sujet » et est parti. Curieuse conception du journalisme. D’ailleurs pour ceux qui doutent de mes propos, l’article AFP sur les karaïtes est paru dans Libération en début de mois. Par ailleurs, nous avons une amie qui a accompagné les journalistes du Monde sur les évènements en Crimée. Notre amie était effarée. Les journalistes ne recherchaient que des informations négatives. Pourtant notre amie a son gendre qui était militaire dans une unité ukrainienne et a proposé de faire rencontrer le commandant de la base. Ce qui fut fait. Ce qui n’a jamais été écrit et relaté par le commandant de la base « Les militaires ukrainiens et russes effectuaient ensemble les entraînements ». !!
Quels changements en Crimée. Tout d’abord les prix qui sont affichés en Grivna et en roubles aussi bien chez les petits marchands que dans les magasins plus importants. Les caisses enregistreuses affichent les doubles prix. Ensuite le décalage horaire n’est plus d’une heure mais de 2 heures, la Crimée ayant adopté l’heure de Moscou. Pour venir en Crimée, il faut dorénavant un visa. Concernant les accès à la Crimée, à ce jour il n’y avait que le train en partance de Kiev mais cette ligne devrait être interrompue. Seul le passage par Moscou permet de rejoindre Simféropol. J’ai pu constater qu’un vol Paris- Moscou -Simféropol est très attractif.
Pour conclure, je n’ai pas vu de différence dans le comportement des habitants bien au contraire. Je veux retenir la phrase de notre amie qui a accompagné les journalistes français « Tu sais, nous le peuple nous n’avons pas changé, ce sont les politiques »