Le DN (Dakar-Niger) autrefois était formidable. Je ne sais pas si ce sont des problèmes de privatisation qui ont gâté le système. Toujours est-il que quand j’ai voulu prendre le train de Dakar pour aller à Bamako, la gare était envahie par des commerçants, ayant déversé des tas de produits venant des villages situés le long de la voie. Très intéressant, mais quelle pagaille. Des signes manifestes de laisser-aller officiel.Le train ne marchait plus que tous les dix à vingt jours.
C’est vieux. Depuis que les blancs voulaient faire passer les produits agricoles de l’intérieur, difficile d’accès, avec plein de palu, climat très contrasté, chaud et sec etc (l’ancien Soudan français) vers le port de Dakar pour l’embarquement vers la France. En mandingue, le train s’appelle “sissi kouloun”, c’est à dire, la barque, la pirogue qui fume. C’est pour dire que c’est vieux. Ça ne fume peut-être plus trop, mais ce n’est pas le tgv, hein.
On n’en demande pas tant. Mais il faut beaucoup encore.
Par contre la route inter-états a été très bien faite. Il y a de très bons cars pour le trajet qui est long. Pas confortable parce qu’il n’y a pas de structures d’accueil (toilettes propres, endroits pour prier bien définis etc) dignes de ce nom, pas compliqués mais un minimum, quoi. Pour le moment, les autobus Zanga (entre autres ?) sont bien entretenus et les chauffeurs sont très professionnels. Mais, il faut qu’il y ait un effort de fait par les villes et les étapes, quoi!
Les gens quittent beaucoup et depuis longtemps déjà ces coins là pour l’Europe, ils voient ce qui se passe dans le monde entier. Et pourquoi ne pas investir dans de tous petits gites ou points d’accueil, avec où se reposer, manger proprement et continuer. A un moment c’étaient les meilleurs éboueurs pour le compte de société clientes de la Mairie de Paris !
Mais c’est sérieux. Il faut que ce soit mieux. Peut-être qu’il faudrait que les transporteurs investissent eux mêmes dans ces coins-repos autour de leurs gares-voitures. Ce sera rentable, c’est sûr.
Là où ils garent leurs cars, à Bamako, la nuit, à Médinacoura, c’est très propre, bien tenu, surveillé. Mais et le client ? Il faut le gâter un peu aussi, non ? pas juste le trimballer. Bon, le prix, ce n’est pas un billet d’Air France, bien sûr. c’est 20 à 25 000 FCFA pour un aller, soit 35 à 40 euros pour plus de mille kms tout de même. Mais si on améliore le côté toilettes propres, endroit pour se reposer, ce sera encore mieux.
Sur la route Abidjan-Bamako, avant les problèmes, c’était très bien comme ça. Aux grandes étapes, il y avait des espaces bien aménagés, à la gare des cars, à Bouaké, des endroits où prendre des repas avec des plats locaux bien préparés, bien cuits puisqu’ils étaient sous forme de grandes marmites de viande et de légumes avec du riz ou de la banane plantain. On pouvait avoir de quoi prendre son petit déjeuner puisque l’eau était bouillie devant le client, il le voyait bien. On pouvait même se laver, avoir de l’eau chaude pour pas cher, dix cents pour se soulager et moins d’un euro pour se laver, avec où dormir à la frontière, pas bien il est vrai parce que c’était sous un grand hangar et qu’il y avait la télé ! !
Là pour le moment, il n’y a pas ça. Sinon, c’est bien. En fait, iIl vaut mieux aller par les transports en commun que par des voitures personnelles, franchement. C’est beaucoup moins de tracas.
Un peu long, mais, ce que je dis, c’est bon, non ?